Personne n'est à l'abri d'un revers de fortune, un coup du sort qui vous fait perdre tout ce que vous avez sans que vous soyez forcément à l'origine du mal. C'est un peu ce qui arrive à Mace Griffin au cours de la première mission du jeu, lorsqu'il perd son statut de ranger sans avoir pu convaincre ses supérieurs du piège dont il a été victime. Dix ans plus tard, Mace Griffin rejoint une guilde de chasseurs de primes, seul parmi un fatras de combattants composé aussi bien de pirates et de mercenaires que d'anciens hommes de loi. Dans le fond, les choses n'ont guère changé pour notre chasseur de primes, si ce n'est une soif de justice encore plus déterminée. C'est à partir de ce scénario de base assez simple que l'on rentre dans le jeu, un titre aux fondements ultra classiques mais qui aurait pu se démarquer par son univers atypique s'il avait été mieux exploité pour servir le renouvellement de la trame scénaristique. Humains, Valleakans à têtes de serpents ou Jaldaris voûtés, les colons se partagent comme ils peuvent le système de Vagner face à des créatures repoussantes, tantôt difformes tantôt géantes, mais toujours belliqueuses. Il y avait sans doute matière à exploiter un tel bestiaire de façon un peu plus pertinente.

Au lieu de ça, on oublie vite le contexte, les raisons de la lutte de Mace Griffin et la nature des êtres contre lesquels on se bat pour se laisser entraîner tel un zombie dans un FPS on ne peut plus classique, auquel il manque véritablement une touche personnelle et un semblant d'originalité et d'efficacité pour se démarquer de ses modèles. Il faut vraiment appréhender une partie de FPS comme un besoin pour ne pas se laisser endormir par l'absence de rebondissements qui finit de rendre la progression monotone. Les 13 missions manquent cruellement d'objectifs, et les niveaux traînent en longueur. Il ne faut déjà pas beaucoup réfléchir à la base, mais quand en plus on dispose d'un radar pour connaître en permanence la direction à suivre, on ne passe jamais plus de trois secondes à chercher un conduit d'aération où l'on pourra ramper ou à trouver le bon interrupteur à actionner. Une bonne idée ? Pas forcément. D'autant plus que l'on ne se creuse pas davantage à trouver la meilleure manière d'approcher ses adversaires quand on voit la faible IA dont ils disposent. Il est beaucoup trop fréquent de voir ses ennemis perdre votre trace sans prendre l'initiative de venir vous cueillir à plusieurs alors qu'ils ne se trouvent qu'à quelques mètres de distance. Autant dire que leur comportement ne colle pas vraiment avec l'agressivité des imprécations qu'ils vous lancent.

C'est le moment pour Mace Griffin de sortir son atout. Le jeu mise en effet son originalité sur l'alternance quasi-invisible entre les phases de FPS et les scènes de shoot spatial. Dès la deuxième mission, on se retrouve ainsi à bord du Pallbearer, l'un des six vaisseaux que vous serez amené à piloter dans le jeu. L'enthousiasme retombe pourtant aussitôt que l'on prend les commandes de l'engin. L'absence totale de sensations et de tension vient s'ajouter au fait qu'on peut se contenter de shooter ses cibles tranquillement en suivant le radar sans prendre la peine de bouger. Certes, vous me direz que ce n'est que la première séquence de shoot dans l'espace de tout le jeu, mais avouez que ça la fout mal. Si maintenant j'ajoute que la version PC ne comporte pas de fonction Quick Save mais propose juste quelques points de contrôle répartis tout au long des niveaux, et qu'à l'instar des versions consoles, le jeu ne comporte pas de mode multijoueur ni aucune fonction online, vous conviendrez qu'on trouve beaucoup plus alléchant comme FPS sur PC.