Un an après le premier Conflict : Desert Storm, SCi nous ramène en pleine guerre du Golfe avec une suite initialement sous-titrée Back To Bagdad. Après un tour par le service marketing, et compte tenu du contexte géo-politique actuel, le jeu ne s'intitule désormais plus que Conflict : Desert Storm 2. Cela n'empêche qu'on retourne effectivement à Bagdad pour tenter d'en finir avec les troupes de Saddam dans un jeu qui n'a pas beaucoup évolué depuis l'année dernière.
Avec seulement un an entre les deux épisodes de Conflict : Desert Storm, on ne pouvait pas s'attendre à une refonte complète du titre de SCi. Ainsi, c'est un jeu fort similaire au premier opus qui s'installe sur nos PC aujourd'hui, un jeu qui se veut donc résolument action, avec tout de même une pointe de tactique qui fait tout son charme. Pour les néophytes, disons que la série nous donne un commando de quatre soldats à diriger dans plusieurs missions ayant toutes un rapport avec la guerre du Golfe. Pour ce second volet, il y a 14 missions aussi variées que longues et difficiles (en mode hard, cela va de soi). Les objectifs sont expliqués en début de niveaux par le biais de courts briefings, ensuite, c'est à nous d'assurer sur le terrain en suivant consciencieusement ce que l'on attend de nous. Généralement, on nous demande des choses du style sabotage, escorte ou convoi, mais sur le terrain, ça se traduit par des tirs, des tirs et encore des tirs. Ah oui, quelques fois, on joue aussi à cache-cache, mais c'est juste le temps de se soigner avant de repartir à l'attaque.
Conflict : Desert Storm 2 est en effet un jeu assez bourrin dans la forme. Même si SCi veut nous faire croire à un semblant de tactique en rappelant les quatre soldats du premier épisode, on passe quand même pas mal de temps à foncer dans le tas sous une pluie soutenue de balles qui sifflent dans tous les sens. Pour s'assurer un minimum de fun, il est tout de même conseiller selon les règles initialement prévues par l'éditeur, c'est-à-dire en n'avançant pas trop vite et en tirant partie de talents de chaque membre de l'escouade. John Bradley est le chef de l'équipe. Assez polyvalent dans toutes les tâches, il est responsable des communications et se charge d'indiquer aux renforts aériens les cibles à abattre grâce à son viseur laser (petite nouveauté pour ce volet). Mick Connors est notre spécialiste des armes lourdes et il ne se sent bien qu'avec un lance-roquettes antichar sur l'épaule tandis que Paul Foley est pour sa part plus à l'aise lorsqu'il s'agit de camper et de faire le ménage à l'aide de son fusil à lunettes. David Jones, enfin, est l'expert infiltration et démolition et manie donc les explosifs comme personne.
En conjuguant les spécialités de chacun, on parvient effectivement à élaborer quelques tactiques d'attaques. Si on peut passer n'importe quand de l'un à l'autre pour varier les plaisirs de jeu, on peut aussi donner quelques ordres (très sommaires) à ses petits camarades. Feu à volonté, cessez le feu, à terre, suivez-moi, tenez la position. Rien à voir avec les ténors de l'action tactique que sont Rainbow Six et autres Ravenshield, mais je le répète, Conflict : Desert Storm 2 se la joue bien plus action, voire arcade, que réaliste. On trouve aussi cette orientation dans la gestion de l'énergie. Si une seule balle suffit à leur faire mettre genou à terre, c'est carrément le contraire pour vos hommes puisque vous pouvez les ressusciter autant de fois que vous le voudrez à condition de posséder quelques medikits dans vos poches. Cela dit, le jeu est tout de même assez dur et pour corser davantage le challenge, vous ne saurez autorisé à ne sauvegarder que deux fois par niveau.
Par rapport aux versions consoles, cette édition PC s'en sort un peu mieux graphiquement grâce surtout à une meilleure résolution mais on n'atteint pas pour autant un résultat époustouflant. Les animations des personnages sont pour la plupart réussies mais les modèles 3D paraissent quand même un peu simplistes tout comme les textures, pas toujours très fines. L'aspect sonore conserve un niveau très satisfaisant aussi bien pour les voix (malgré une qualité d'enregistrement pas géniale) que pour les musiques héroïques à souhait. Point de vue contrôle, on prend la même maniabilité que l'épisode précédent et on recommence. Pas super pratique lorsqu'il s'agit de naviguer dans son inventaire en pleine bataille, heureusement, les coéquipiers font correctement leur boulot, aidés en cela par une IA plutôt performante.
- Graphismes14/20
A peine modifié, le moteur 3D de l'année dernière est réutilisé pour Desert Storm 2. Techniquement, on reste alors très proche du premier épisode et on doit se contenter de décors et de personnages parfois modélisés un peu sommairement. Les effets de sable lors des tempêtes sont quant à eux plus réussis.
- Jouabilité14/20
Il faut un certain temps avant que nos petits doigts trouvent leur marque sur le clavier et que l'on puisse avancer sans encombre. Il aurait fallu quelques raccourcis supplémentaires pour arranger tout ça. Cela dit, les joueurs du premier volume n'éprouveront aucune difficulté à se replonger dans le trip.
- Durée de vie15/20
La difficulté évolue régulièrement au fil des 14 missions. Mieux vaut d'ailleurs immédiatement se lancer dans la partie en mode difficile pour trouver un challenge intéressant. Dans les autres modes, l'action prend trop le pas sur la tactique et le jeu se transforme presque en séance de tir à la carabine. A noter que cette version ne propose aucun mode multijoueurs. Vu celui du premier épisode, on comprend pourquoi !
- Bande son15/20
Patriotiques et héroïques, les musiques s'engouffrent dans le trip nationaliste un peu prise de chou. Les voix, bien interprétées, souffrent de quelques problèmes d'ordre purement technique. Côté bruitage, tout baigne. Les balles sifflent et les obus font péter le caisson de basses.
- Scénario/
-
Sans grande originalité par rapport au premier épisode, mis à part peut-être des objectifs plus variés et une mise en scène plus travaillée, Conflict : Desert Storm 2 n'apporte pas grand chose de plus à la série. Le plaisir de jeu reste cependant bien présent. C'est sûrement là le principal.