Codemasters se lance dans le foot. Jusque-là l'éditeur était, en matière de sport, plutôt réputé pour ses simulateurs automobiles. Son seul contact avec le monde du ballon rond étant la série des Entraîneurs. Un bon contact certes mais éloigné de ce qui nous attend aujourd'hui : un véritable jeu de foot saupoudré d'un nouveau concept qui se décline en 17 versions différentes.
17 versions pour un même titre ! Ca fait tout drôle dit comme ça. Ceci dit en France on en aura beaucoup moins. Petit rappel pour ceux qui n'auraient pas suivi l'actu ou pas lu la preview, Codemasters nous livre une simulation de foot en innovant du point de vue conceptuel. En gros ils se la jouent un peu Pokemon. Vous prenez un gameplay et un moteur 3D de base et ensuite vous créez diverses déclinaisons disons euh, esthétiques. Les 17 versions du soft sont chacune dédiées à un club particulier parmi lesquels aucun club français de figure (ça je le dis parce que je sais que ça va en énerver plein). Chez nous, ce sont les versions Manchester, Real et Arsenal qui sortiront. Le but de l'opération est bien évidemment de séduire les supporters. Pour ce faire, Codemasters se donne les moyens.
Chaque déclinaison de Club Football est donc aux couleurs de l'équipe éponyme. Mais pas uniquement pour les menus rassurez-vous. On retrouvera tout ce qui peut concerner de près ou de loin le Club. Son stade modélisé fidèlement, ses équipements, ses joueurs (heureusement) et même les chants des supporters ! En bonus, vous aurez également droit à des vidéos relatant les grands moments de son histoire. On pourrait penser que l'ensemble aurait pu tenir sur un seul jeu, c'est pas faux, mais vu le nombre total de versions, j'ai quand même un gros doute.
Bon du coup on peut se risquer à le dire : les fans de tel ou tel club seront satisfaits de ce point de vue. Reste à voir un peu ce qu'il en est du gameplay. D'abord un petit tour des mode de jeux avec la Saison complète du club, une Super Ligue européenne, un mode match rapide, une saison personnalisée avec le club souhaité et un mode tournoi. Bon de quoi bien s'occuper tout de même.
Côté pratique, le gameplay se veut axé simulation. On retrouve donc les fonctions essentielles de la passe lobbée au centre et en évitant les rencontres qui se concluent par un score de 24 à 8. Une légère touche d'arcade vient couvrir le tout avec une fonction de sprint assez dynamique mais dans l'ensemble, le titre se destine plus aux aficionados qu'aux bourrins. Une demi-tonne de paramètres est bien sûr gérable. On vous laissera donc choisir la composition de votre équipe et attribuer les rôles à chacun, opter pour la meilleure tactique et la formation adéquate. De nombreuses statistiques viennent vous renseigner sur l'efficience de vos choix, histoire que la chose soit bien complète. De ce point de vue là, pas de souci, on trouve vraiment ce dont on a besoin.
Mais le réalisme du titre souffre néanmoins de quelques bévues de maniabilité et d'IA. Rien de catastrophique mais suffisamment gênant pour perturber un peu l'équilibre précaire d'un simulateur de haut vol. En gros, on note une certaine imprécision des commandes. Sur certaines remises en jeu par exemple, le joueur qui vient de récupérer le ballon (vous quoi) subit un temps de latence avant de commencer à se mouvoir. Inutile de préciser qu'à la vitesse où les adversaires se pointent sur vous, la perte de la rotondité est fréquente dans ce genre de situation. Plus graves sont les problèmes de passes. C'est un coup à prendre mais trop souvent on perd le ballon pour une raison idiote. Les commandes sont parfois confuses et répondent mal, on appuie donc deux fois sur la touche de passe, pas de bol le ballon part vers un équipier, mais vu que vous avez appuyé deux fois, ce dernier la renvoie au mieux vers vous, au pire dans le vent. Avec un peu de pratique on parvient à éviter ce désagrément, ce qui ne veut pas dire que cette confusion des contrôles disparaisse.
Toutefois, on ne dira pas que le titre soit un gros foutoir. Disons qu'il est parfois un peu fouillis ce qui est toujours dommageable dans une simulation. Une fois qu'on s'habitue à ces étrangetés, on parvient à construire son jeu mais il est fort peu probable que les durs à cuire de la simu se laissent séduire quand ils ont sous la main leur PES 2 ou qu'ils attendent le troisième volet de la série.
L'IA elle aussi se montre parfois curieuse avec des joueurs qui oublient parfois d'être à vos côtés et des adversaires impitoyables quand il s'agit de vous mettre des bâtons dans les roues. C'est d'autant plus étrange que ce n'est pas systématique et qu'en règle générale, l'IA est honorable.
Techniquement, on se trouve face à des versions identiques d'une machine à l'autre. Le moteur se montre à la hauteur pendant les matches mais c'est véritablement pour les cinématiques que son rendu s'effondre ce qui déçoit particulièrement en ce qui concerne la version Xbox. Les cut scenes souffrent en effet d'un effet de flou assez moche et présentent de plus des joueurs bien modélisés mais dont on aurait pu attendre plus. Pour la bande-son comme je vous le disais les supporters ont été enregistrés afin que chaque version offre les chants « officiels » du club et le résultat est efficace. Les commentaires sont assurés par un Eugène Saccomano beaucoup plus calme qu'à l'accoutumée. Au passage on note quelques commentaires qui tombent complètement à côté (« quelle interception » sur un coup d'envoi ça le fait moyen).
- Graphismes15/20
Un moteur correct pour les matches avec des animations de joueurs très honnêtes même si le tout semble manquer de vie. En revanche les cut scenes sont loin d'être roses, elles seraient plutôt toutes floues.
- Jouabilité15/20
Un gameplay orienté simulation qui s'en tire bien même si des soucis de maniabilité rendent les choses peu précises, limite confuses même de temps en temps. Correct dans l'ensemble une fois qu'on a surmonté ces obstacles.
- Durée de vie16/20
Les modes de jeu sont nombreux et il est bien entendu possible de jouer à 4. De plus le contenu à débloquer sera apprécié par les fans.
- Bande son16/20
Une ambiance de stade bien rendue notamment grâce aux chants enregistrés. Les commentaires sont plutôt sympa mais on sent monsieur Saccomano bien peu inspiré tout de même. Un petit reproche à la balance mal équilibrée entre le public et le commentateur.
- Scénario15/20
Sur PS2 la comparaison avec PES destine le titre aux fans d'un club licencié essentiellement. Sur Xbox on serait tenté d'ajouter un point en l'absence du maître des simulations ceci dit, au regard de la realisation non optimisée pour la machine, on va dire que tout cela se vaut. Mais on va quand même le réserver aux supporters.