Les Marseillais de LSP s'associent aux Hongrois de Philos Laboratories pour nous concocter un Commandos-like, disons-le, très décevant. Entre la réalisation peu attirante et le gameplay ultra lourd, on a de quoi se plaindre !
Friedrich, en plus de porter un nom ridicule, n'est pas un type très, très gentil. Oh ça non ! On pourrait même dire qu'il est plutôt du genre méchant ! Pour preuve, il s'est auto-déclaré dictateur de l'empire et à imposé un régime de terreur, supprimant une à une toute forme de liberté. Ouaip, un grand vilain ce Friedrich ! Dans ce climat, plusieurs groupes rebelles se sont formés et tentent tant bien que mal de tenir tête au mégalomane mais se retrouvent inlassablement emprisonnés dans l'un des nombreux centres du dictateur. C'est par exemple le cas du groupe ARM dont vous faites partie. En pleine préparation d'un plan machiavélique anti-Friedrich, vous voyez arriver la milice armée de votre ennemi dans votre planque. Votre groupe est arrêté puis dispersé dans plusieurs prisons à travers le pays.
Rebels : Prison Escape se compose de six niveaux qui correspondent chacun à une grande prison de laquelle il va falloir s'enfuir. Comme dans la série Commandos, vous dirigez un petit groupe de personnages ayant tous une spécialité. Au départ, on ne contrôle que Blake. C'est l'homme fort de ARM. Il peut mettre KO un garde d'un simple coup de poing, peut feindre la mort en se laissant tomber par terre comme une loque ou encore forcer les serrures. Sa carrure lui permet enfin de transporter les corps pour les cacher. On rencontre ensuite Jeffrey, le mécano. Grâce à ses connaissances technologiques, il peut fabriquer des pièges et trafiquer les serrures des portes. A noter que Jeffrey partage avec Blake la capacité d'utiliser les armes à feu. Alicia, la seule fille de l'équipe, peut se déplacer encore plus vite et plus furtivement que ses amis, et adore prendre les ennemis par derrière pour les étrangler délicatement. Suivant sur la liste, Jonar, un sorcier vaudou qui utilise sa magie pour hypnotiser les ennemis lorsqu'il ne se sert pas de sa sarbacane pour les empoisonner. Enfin, le cinquième laron de la bande se prénomme Alexandrio. Ayant passé toute son enfance devant les rediffusions du Millionaire afin de découvrir les secrets des tours de passe-passe de Sylvain Mirouf, il est aujourd'hui un illustre illusionniste qui peut tout autant se déguiser pour berner les gardes (wouah ! magie !) que lancer des flashs aveuglants.
On avance dans les niveaux comme dans n'importe épisode de Commandos, enfin, surtout comme dans le premier en fait. Les cartes sont super vastes, mais les objectifs ultra limités. Parler à un détenu qui nous renvoie vers un autre prisonnier, qui à son tour nous indique une troisième personne... on a un peu l'impression d'être le boulet de service que les autres se refilent à tour de rôle. Les nombreux gardes qui patrouillent dans chaque prison ne sont pas très futés. Leur champ de vision, comme toujours représenté par ces cônes de couleur, ne portent pas très loin, et on parvient à les éviter assez facilement. Bref, quand je vous disais qu'on joue vraiment comme dans un Commandos ! La différence se situe seulement au niveau des environnements qui sont ici en 3D et non pas en 2D. On y gagne en lisibilité (la caméra permet de voir les scènes sous n'importe quel angle de vue), mais on y perd beaucoup en finesse et en beauté.
La réalisation graphique n'est effectivement pas fabuleuse. Si on ne peut pas trop se plaindre des décors, on frise quand même le ridicule avec les personnages. Leur design ne parvient pas à trouver l'équilibre entre le sérieux et le burlesque. D'un côté, nous avons des cinématiques où chacun est modélisé à peu près normalement, puis dans le jeu, les persos ne deviennent que la caricature d'eux-mêmes. On rentre très difficilement dans le trip, en dépit d'un doublage (anglais) un poil plus convaincant. Les musiques, quant à elle, se contentent d'assurer une ambiance « mission de la dernière chance » un peu prise de tête.
Bien plus que la réalisation en dents de scie, c'est le gameplay qui fout le jeu en l'air. A vouloir copier Commandos, Rebels en oublie complètement l'indispensable facteur originalité. Les capacités des uns et des autres en sont guère innovantes (à part deux ou trois) et les situations rencontrées n'offrent qu'un challenge au rabais par rapport à ce que l'on connaît déjà. La jouabilité n'est pas exempt de défauts non plus. L'interface, avec ses boutons d'actions trop petits, pénalise les actions rapides. Un problème en partie réglé par les raccourcis clavier, mais là il faudra mémoriser une bonne trentaine de touches. Pas forcément plus évident... La caméra a une fâcheuse tendance à prendre le large toute seule et sa barre à l'autre bout du tableau sans qu'on ne lui demande rien. Dernier point vraiment agaçant : les incohérences. Lorsque Blake fait semblant d'être mort, il parvient à tuer le garde qui s'approche de lui, alors que lorsqu'il donne un coup de point en position normale, il ne fera que sonner son adversaire ! Pourquoi aussi Alicia est-elle la seule à pouvoir étrangler les ennemis ? Pourquoi Alexandro est-il le seul à vouloir se déguiser ? Autant de points qui sentent un peu la solution de facilité pour les développeurs. Pas vraiment original et souffrant d'un gameplay trop bancal, dur dur d'accrocher à Rebels.
- Graphismes11/20
Quel contraste entre les cinématiques à la mise en scène nerveuse et les phases de jeu beaucoup plus molles dans des décors 3D crados. Les personnages adoptent une modélisation anguleuse et leur design navigue constamment entre le sérieux (cinématique) et le ridicule (jeu). C'est à se demander s'il s'agit bien du même jeu ! Mention spéciale aux animations pitoyables qui auront fait marrer toute la rédaction !
- Jouabilité11/20
A vouloir rendre l'interface la plus discrète possible, on se retrouve avec des icônes toutes petites et peu explicites. La caméra ne facilite pas toujours la tâche en fuguant toute seule dans son soin.
- Durée de vie12/20
Seulement 6 niveaux et des missions qui finissent par se ressembler méchamment. Il est presque certain que vous n'y reviendrez pas d'autant que le jeu est très linéaire et qu'il n'y a généralement qu'un chemin à suivre pour progresser.
- Bande son12/20
Le voix profitent d'un doublage anglais correct, sans plus. Les musiques deviennent vite gonflantes malgré des thèmes assez sympa.
- Scénario13/20
Ouh, le vilain Friedrich ! Il fait régner sa méchanceté sur tout le pays ! C'est pas bien, ça. Heureusement, vous allez lui faire entendre raison.
Rebels : Prison Escape se positionne comme un sous-Commandos qui n'intéressera pas grand monde. Pas joli, pas maniable, pas marrant, difficile de conseiller ce jeu. Allez, on oublie et on attend patiemment Commandos 3 qui devrait faire beaucoup mieux !