Au croisement d'un Risk et d'un Europa Universalis 2 (on s'en serait un peu douté), Europa Universalis : Les Guerres Du Nord va vous emmener dans les fjords norvégiens et plus globalement dans le nord de l'Europe entre 1275 et 1340 époque des guerres incessantes qui secouèrent cette partie de notre bonne vieille Europe. Se présentant avant tout comme un STR, le titre de Paradox mélangera aussi bien l'aspect militaire qu'économique pour une expérience fort agréable et simple d'accès, un peu d'ailleurs.
Le contexte du Europa Universalis en date se situe donc au XIII siècle. Après avoir choisi entre la Suède, le Danemark ou la Norvège, vous porterez la bannière de ce royaume et rentrerez de plain-pied dans l'aventure. Si de prime abord le jeu peut sembler complexe par le simple fait que le joueur est souvent assailli par des messages d'information propres à des alliances, des soulèvements de paysans, des chevaliers désirant se joindre à vous, etc. on se rend très vite compte que le dernier né des Europa Universalis est on ne peut plus jouable même pour le novice, mais j'y reviendrai un peu plus tard. Aussi bien dans le mode Solo que multijoueur, ce seront les points de victoire qui seront au centre de l'action.
Lors de chaque campagne, vous devrez pour gagner la partie soit terrasser tous vos ennemis ou obtenir un minimum de points de victoire. Chaque action, bonne ou mauvaise, est conditionnée par un malus ou un bonus de points. Par exemple si vous décidez de déclarer la guerre à un voisin, vous aurez un malus de points, au contraire si vous lui proposez une alliance ou un mariage vous serez gratifié d'un bonus. Et ceci est également vrai pour toute action entreprise à l'intérieur de votre royaume. Vous décidez de faire plaisir au clergé en augmentant les impôts, bien, seulement ce seront les paysans qui ne seront pas très contents et qui en plus de vous apporter un malus ne produiront plus autant de blé. Et vu que cette production sert à engager des soldats, vous comprendrez vite que tout est lié dans ce soft.
Pour engager des hommes qui viendront grossir les rangs de votre armée, et ainsi avoir une chance d'attaquer les royaumes alentours, vous devrez également construire certains bâtiments ou en faire évoluer d'autres. En prenant en compte que tout ceci coûte de l'argent et des matières premières il faudra constamment jongler entre les différents aspects du jeu pour augmenter ses richesses (conquérir un nouveau royaume vous apportera bien sûr un surplus considérable d'or et de blé) et contenter son peuple ce qui au final se révèle encore plus crucial. L'aspect guerrier lui est un peu moins développé. Les batailles, terrestres ou navales, bien qu'importantes au sein même d'une partie ne sont pas l'occasion d'une gestion pointilleuse. Si il est fortement recommandé de n'attaquer qu'une fois que vous serez en surnombre, le fait que vos chevaliers ou écuyers soient plus à l'aise sur une plaine que lors d'une attaque de province ceci ne se vérifie pas vraiment, ou du moins n'est pas un paramètre essentiel lors des premières campagnes qui sont associées aux tout premiers niveaux de difficulté.
Ce qui fait à mon avis la force de ce jeu est bien sa maniabilité impeccable. Comme je le disais plus haut, même si vous ne connaissez pas grand chose à ce genre de soft, vous aurez une vision claire de ce Europa en moins d'une demi-heure. Les développeurs ont pensé à tout et lorsque vous voudrez créer un bâtiment, engager des hommes, proposer une alliance, un petit texte explicatif vous dira ce dont vous avez besoin pour telle ou telle chose. Et ceci est également valable pour les choix administratifs ou militaires que vous aurez à faire puisque plusieurs possibilités vous seront offertes avec pour chacune un petit résumé sur les implications que cela entraînera. Croyez-le ou non mais franchement cette aide continuelle est une excellente chose qui ramènera pas mal de joueurs désireux de s'initier au STR. Après les gros consommateurs de stratégie trouveront peut-être que le jeu est un peu simple, surtout dans son déroulement. En somme on crée un bâtiment, on fait évoluer ses champs, on baisse les impôts tout ceci nous octroyant des points de victoire et ainsi de suite jusqu'à arriver au nombre requis pour passer à une autre campagne. Oui, le jeu est très simple mais une fois encore les dernières missions vous demanderont d'être rapide dans vos choix et les ennemis se montreront bien plus hargneux. Quelque part le jeu a su trouver un juste équilibre étant à destination des novices comme des pros. On passera vite fait sur l'esthétique du jeu. Les cartes sont plutôt belles avec des enluminures moyenâgeuses réussies mais reconnaissons que le jeu n'a pas fait un bon phénoménal depuis Europa Universalis 2 avec un minimum d'animations pour vos troupes (et c'est peu dire) et des bâtiments qui ont pour eux un design peu travaillé. Non, en délaissant un peu le côté graphique, cet Europa mise sur une interface accessible par tout le monde, un niveau de difficulté bien géré et plusieurs possibilités de jeu pour convaincre le plus grand nombre de joueurs et à ce petit jeu il risque fort de sortir vainqueur.
- Graphismes9/20
Les graphismes se sont améliorés depuis Europa Universalis 2 mais on ne peut pas dire que c'est encore ça. Vos troupes n'ont pour elles que deux ou trois animations et le design des bâtiments, navires est tout juste sympathique à regarder.
- Jouabilité16/20
Le point fort du titre. Dès que vous pourrez effectuer une action, vous en connaîtrez immédiatement les implications. Dès lors, on rentre très rapidement dans le jeu et le reste n'est plus qu'une question de stratégie pure.
- Durée de vie16/20
Plusieurs missions au niveau de difficulté progressif, un mode multijoueur, ouep c'est du tout bon même si parfois on a l'impression que la routine s'installe compte tenu de la simplicité du déroulement de jeu (construction/évolution/action).
- Bande son10/20
Des musiques moyenâgeuses qui ne payent pas de mine et des bruitages réduits à leur plus simple expression. L'ambiance sonore tout autant que l'aspect graphique n'est pas ce qu'il y a de mieux dans ce soft.
- Scénario14/20
Une période pas forcément connue des français sert de background au jeu. Si on peut se sentir un peu exclu, le tout est quand même suffisamment « exotique » pour qu'on ne décroche pas.
Un jeu formidablement accessible par tous grâce à des tas de petits textes explicatifs à tous les niveaux. Maintenant si on n'est nullement embêté par l'interface qui est tout au service du jeu, on ne peut s'empêcher de trouver le titre très, trop, simple dans son déroulement. En somme, malgré les diverses actions à mener, on tourne un peu en rond. Europa Universalis aurait par exemple pu développer un peu plus l'aspect stratégique au niveau militaire, ce qui lui aurait donné un second souffle.