JoWood et Drago Entertainment nous offrent un mix d'action-tactique et de jeu de rôles qui se voulait (sur le communiqué de presse en tout cas) fort alléchant. Rien n'indiquait que le titre serait desservi par une IA déplorable.
Ils sont vraiment pas joueurs dans la police. Il suffit que vous n'obéissiez pas à un ordre et on vous crie dessus avant de vous retirer votre badge et de vous raccompagner à la porte comme un malpropre. Vraiment pas drôle, je vous dis. Demandez à ce John McAffrey ce qu'il en pense. Bon d'accord, son tir mal cadré a causé la mort d'un otage, d'accord, les journaux en ont fait leurs choux gras pendant des semaines, mais est-ce vraiment une raison pour mettre ce pauvre John au chomdu ? Heureusement, McAffrey n'est pas du genre à se laisser abattre et au lieu de rester chez lui les bras croisés à regarder la 27ème rediffusion de La Petite Maison Dans La Prairie sur M6, il monte sa propre agence de privé. Comme ça, c'est lui le patron. Désormais, il peut tuer autant d'otages qu'il lui chante sans rendre de compte à personne ! Mis à part le manque de boulot évident (honnêtement qui aurait envie de faire confiance à un tueur d'otages ?), John se plaît bien dans sa nouvelle vie. Jusqu'au jour où la Mafia commence à le faire chanter. Et là, c'est le drame ! John se voit forcer d'effectuer des sales boulots pour le compte de ses nouveaux potes. Des missions pas super légales qui le mèneront à user de tous ses talents d'ex-tireur d'élite (niarf niarf).
Le tutorial nous met de suite dans le bain et nous laisse miroiter un titre complet à l'aspect tactique bien prononcé (impression qui sera balayée assez rapidement une fois dans le jeu proprement dit comme nous le verrons plus loin). John est capable d'exécuter un bon nombre de trucs qu'il va falloir apprendre à maîtriser pas à pas. On commence par les différents styles de marche. Furtif, lent, normal ou rapide, à chaque pas correspond un niveau sonore qui peut indiquer votre présence à l'ennemi attentif. Les ennemis ont d'ailleurs l'ouïe très fine car le simple fait de recharger votre arme trahira votre présence dans le coin. L'entraînement nous apprend aussi à manipuler l'inventaire. Trop chargé, John ne pourra plus courir et devra se débarrasser de plusieurs items. Le nombre d'objets et d'armes est à ce propos suffisamment vaste pour laisser au joueur le choix entre plusieurs flingues, gilets pare-balles, et même vêtements afin de soigner au mieux le look du personnage. Après des séances de tirs à la mitraillette ou au pistolet classique, et après quelques conseils sur la précision des impacts, on apprend que John est régi par plusieurs caractéristiques qui évolueront en fonction de ses exploits au fil des missions. Comme dans un jeu de rôles, le joueur devra répartir quelques points pour renforcer telle ou telle statistique ou compétence (combat rapproché, force, technologie, camouflages...). Le système fonctionne avec des points d'expérience qui sont donnés au compte-gouttes suivant la manière dont vous jouerez.
Bien, le tutorial est terminé, on va enfin pouvoir se lancer dans des missions plus sérieuses que de s'amuser avec des fausses grenades / vraies balles de tennis. C'est là où Cold Zero perd toute sa crédibilité. Un peu à la manière d'un Commandos dans lequel on ne dirigerait qu'un seul personnage, le titre de JoWood nous confronte à plusieurs types d'objectifs sur de vastes maps truffées d'ennemis. Problème : là où le jeu nous encourage à progresser furtivement (plus de points d'expérience à la clé), on se retrouve face à des ennemis à la crétinerie surpuissante. Avec une IA calquée sur celle d'un plateau de fruits de mer, on en vient rapidement à se demander où est le challenge. Les ennemis préfèrent tirer sur une caisse au lieu d'en faire le tour pour vous achever. Ils n'appellent pas forcément leurs copains en cas d'alerte. S'ils vous repèrent, certains optent carrément pour la fuite ! Vraiment navrant... A quoi bon se casser la tête à élaborer des tactiques d'approche, si les gardes réagissent n'importe comment ? Mieux vaut foncer dans le tas, le résultat est le même, et ça va beaucoup plus vite. On se demande bien pourquoi les développeurs ont voulu inclure tous les mouvements expliqués dans le tutorial s'ils ne servent pas, ou si peu. Bref, on est plus que déçu par ce point qui anéantit toute forme de défis à la moindre mission. Puisque Cold Zero n'est de plus pas une merveille techniquement, on cherche encore un quelconque intérêt à se plonger dans le titre. L'aspect jeu de rôles avec évolution des caractéristiques ? Mouais, pourquoi pas... On sent quand même que Drago Entertainment passe à côté de son sujet.
- Graphismes10/20
Des maps gigantesques qui manquent de caractère pour certaines. La qualité de la 3D laisse à désirer de même que les animations un peu sommaires.
- Jouabilité13/20
Toutes les actions sont regroupées dans l'interface en bas de l'écran. On arrive plus ou moins à faire ce que l'on veut, mais on peste souvent contre quelques lourdeurs comme le fait d'avoir constamment à recharger son arme manuellement, même en plein combat.
- Durée de vie12/20
Avec 16 missions, on se dit d'abord qu'on a de quoi faire, mais avec une quasi absence d'IA, on avance finalement très vite sans jamais éprouver de réelles difficultés.
- Bande son14/20
Des musiques vraiment chouettes, mais un jeu d'acteurs pas toujours convaincant. Les bruitages cadrent bien avec l'esprit du titre.
- Scénario14/20
Ca commence plutôt bien avec un héros très controversé pour finir assez classiquement dans un scénario sans grandes surprises.
A trop « brainstormer » sur toutes les actions possibles du héros, Drago Entertainment en a oublié l'essentiel, le fun. On ne s'amuse pas vraiment avec Cold Zero en raison de l'IA si pauvre qui implique forcément des challenges beaucoup trop faciles. Dommage, tout partait pourtant d'une bonne intention.