Amateurs d'action musclée, de gunfight accrobatique et des films de John Woo, Dead to Rights devrait vous faire rudement plaisir. Car même s'il est l'un des jeux les plus moches du moment, il faut bien dire que côté action, il assure bien.
Oh que oui, il assure. Namco nous propose ici un petit mélange de genres, vous prenez une grosse cuillère de Max Payne, vous y ajoutez une louche de beat'em all et vous saupoudrez d'un nuage de Shadow Dancer. En clair, dans Dead to Rights, on shoote comme un ouf en faisant quelques sauts, on bastonne sévère et on a un super clébard qui ne rapporte pas que des pantoufles baveuses à son maître. Maître nommé Jack Slate, flic aux méthodes peu orthodoxes et pour le moins viriles. Mais le voilà qui découvre le cadavre de son père et qu'il se lance dans une enquête musclée qui va le conduire dans une spirale infernale. Oui ça ressemble à Max Payne ça aussi.
Après avoir fait la connaissance de Jack et de son toutou, nous voilà plongés dans l'action, histoire de faire le tour des possibilités offertes par le gameplay. Nous découvrons donc que l'ami des bêtes est capable d'effectuer de belles cascades (plongeon en avant, arrière, sur les côtés) au cours desquelles il pourra ralentir le temps, ce qui lui permettra de locker plusieurs cibles et d'en dégommer un maximum. Une possibilité bien sûr limitée par une jauge d'adrénaline que l'on remplit par quelques actions héroïques. Autre capacité du héros, son aptitude à se saisir de ses ennemis, soit pour les désarmer de nombreuses manières différentes, soit pour les utiliser comme bouclier humain modèle kleenex, le pauvre type étant, après usage, liquidé sans remords d'une balle en pleine tête, à bout portant. Oui, Dead to Rights est violent, très violent. On passe à la suite avec l'arrivée de Shadow, le chien que l'on pourra envoyer massacrer du truand et qui, comme un bon chien, rapportera l'arme dudit truand qui n'en a plus l'usage vu qu'il n'a plus de bras (ni de jugulaire d'ailleurs). Une possibilité sympathique mais qui finalement ne sert pas à grand chose, Shadow est lui aussi limité par une jauge assez longue à remplir et on se passe assez bien de lui. Et pour finir, certains niveaux (comme la prison) devront être menés à mains nues, c'est pourquoi Jack dispose d'une petite panoplie de Kung Fu de base. Voilà.
On passe à la pratique. En ce qui concerne les phases d'action et de tir, rien à redire, c'est musclé, nerveux et ça n'a pas grand chose à envier à Max Payne. Un système de couleur viendra vous signaler si votre cible est à bonne portée de tir et on descend du vilain à tour de bras. De temps à autre, des mini-jeux viendront rompre la monotonie, il s'agit toujours d'un système de synchronisation qu'il s'agisse de faire danser une strip-teaseuse, de crocheter une serrure ou de gagner un bras de fer. L'idée est assez bonne, mais ces jeux peuvent parfois devenir pénibles et il faut surtout ajouter qu'ils sont très mal implémentés dans le jeu, du point de vue de la cohérence du scénario. Alors qu'en prison, tout le monde vous en veut à mort, voilà que vous faites des concours d'haltérophilie bon enfant pour gagner des paquets de clopes. Mouais, enfin c'est pas grave. On retiendra donc essentiellement les scénes d'action pure, l'arme à la main.
Un petit point sur l'ambiance. Dead To Rights joue dans une cour pas forcément très bien fréquentée. Si à la base, tout cela rappelle Max Payne, on est loin d'en retrouver l'extraordinaire ambiance Polar. Non, ici, on donne plutôt dans la série B et le bon nanar, et aucun cliché ne nous sera épargnés tant au niveau des scènes que des dialogues. Parlons en d'ailleurs des dialogues, pas de version française ici, seulement des sous-titres d'échanges verbaux pas super choquants mais ce qui est horripilant, c'est de constater que la censure a frappé. Le moindre « Get that freak » devient « Attrappez ce .... ». Super, d'autant plus qu'à côté de ça, personne ne s'émoustille des mares de sang, du bouclier humain froidement abattu etc. Enfin...
Bien, nous avons vu le gameplay sympathique mais pas exempt de défauts, l'ambiance nanar mais suffisamment efficace, reste le truc qui fait mal, la réalisation toujours pas tip top. Rappel historique, Dead To Rights est sorti en début d'année sur Xbox. A l'époque, la réalisation graphique nous semblant honteusement laide. Peu de détails dans les textures, des effets pas fabuleux, une animation des personnages très raides (c'est pas Chris de Resident Evil mais peu s'en faut) exception faite des combats rapprochés, plus réussis. Aujourd'hui, sur PS2, ce sont les mêmes graphismes qui ressortent, mais compte tenu de la machine, on se doit d'être indulgent. C'est loin d'être joli, mais c'est acceptable.
Alors, in fine, que penser de Dead To Rights ? Qu'il est efficace, certes perfectible, avec ses mini-jeux qui ne tombent pas toujours à point, son Shadow finalement pas très utile, et sa réalisation euh... bref, mais pour le reste, pour les amoureux du shoot, il représente un investissement tout à fait honnête.
- Graphismes12/20
Les graphismes restent au même niveau que ceux de la version Xbox. C'était très très limite sur la console de Microsoft, ça devient plus acceptable sur PS2.
- Jouabilité15/20
La prise en main est assez aisée malgré des premiers affrontements un peu confus. Le gameplay reste simple mais efficace avec des séances de tir nerveuses. Les mini-jeux sont tout de même un plus qui vient casser la monotonie et enrichir un peu le jeu. Si on aime le shoot, y a bon.
- Durée de vie15/20
15 chapitres, de quoi s'ocupper un bon moment d'autant que le jeu n'est pas toujours facile. En revanche, question rejouabilité, quand on a fini, on a fini.
- Bande son13/20
Les dialogues en VO sont bien doublés, mais pas aussi élaborés et caustiques que chez la concurrence. Les speechs en cours de jeu ont tendance à ne pas beaucoup se renouveler. Les musiques peuvent être baissées, ça veut tout dire.
- Scénario14/20
Une histoire assez classique digne des meilleurs nanars de l'action, mais on se prend au piège de cet engrenage fait de pègre et de complots, même s'il n'est pas toujours très bien mis en scène.
Dead To Rights tente de reprendre la formule Max Payne en enrichissant un peu le gameplay et y parvient assez bien. On regrettera surtout que l'ambiance n'y soit pas aussi extrêmement réussie et que la réalisation graphique soit si pauvre. Cela n'empêche pas Namco de signer là un excellent jeu d'action.