Après la chute de l'Union Soviétique, l'une des plus grandes nations s'émiette en une douzaine de petits pays autonomes, dont la République de Novistrana. C'est là qu'un jeune homme va se lever pour tenter d'évincer le président en place et de prendre les rênes du pouvoir par tous les moyens.
Le jeune homme en question, c'est vous. Témoin de l'arrestation de vos parents par la police secrète, vous n'avez jamais admis leur disparition et nourrissez depuis une rancune tenace contre le régime totalitaire de Novistrana. Pour vous, l'homme qui doit payer s'appelle Vasily Karasov, mais l'ancien chef de la police secrète est devenu président à vie, et sa tyrannie ne pourra cesser que si vous parvenez à créer une faction assez puissante pour lancer la révolution. Une longue route vous attend avant d'y parvenir. Une route semée d'embûches, jalonnée de complots et de trahisons. Mais personne n'a dit que votre conduite devait être exemplaire.
Le jeu commence d'ailleurs par tester votre nature à travers un QCM qui a pour but de déterminer la couleur politique du personnage que vous voulez incarner dans le jeu. A partir de là, vous êtes lâché dans les quartiers de Navistrana, sans allié et avec tout à construire. L'une des premières étapes sera bien sûr de recruter un certain nombre de partisans pour vous aider dans votre tâche. Une étape qui se traduira par un rendez-vous avec la personne concernée, puis une véritable joute oratoire chronométrée, au cours de laquelle vous allez devoir trouver les arguments pour convaincre votre adversaire de rejoindre votre faction. Concrètement, il s'agit d'assigner rapidement un certain nombre de points dans une action susceptible d'orienter le discours dans votre sens. Vous pouvez par exemple tenter de plaisanter ou d'amadouer directement votre interlocuteur, l'objectif étant de gagner les points suffisants pour remporter la joute oratoire. Si vous sortez vainqueur, l'homme en question acceptera de faire partie de votre faction, et vous pourrez lui assigner des tâches dans les jours suivants. Mais attention à ne pas snober un ancien ami en oubliant de le recruter si vous ne voulez pas qu'il vous en veuille à mort par la suite.
Une fois votre faction en place, vous êtes libre d'agir comme bon vous semble pour prendre les bonnes décisions qui permettront de changer le pays. Pour cela, vous devrez chaque jour attribuer plusieurs actions aux membres de votre groupe, en essayant autant que possible de les coordonner. Vous pourrez aussi bien enquêter dans différents quartiers pour en améliorer votre connaissance, que tenter de rassembler du soutien auprès des prolétaires ou essayer de nuire à vos adversaires. Car vous serez directement opposé à quatre autres forces d'envergure : le Cartel Constantino, le Parti Démocratie Immédiate, l'Eglise de Novistrana, et l'Union des Ouvriers Socialistes. L'interface n'est pas facile à dompter mais elle permet de jongler efficacement entre la vue satellite et la vue aérienne, avec la possibilité de zoomer sur n'importe quel élément du décor. Le puissant moteur du jeu nécessite en tout cas une config assez musclée, mais le résultat est impressionnant.
Pour parvenir à vos fins, vous serez alors libre d'adopter une ligne de conduite plus ou moins honnête, orientée suivant l'une de ces trois idéologies : la Force, l'Influence ou l'Argent. De celle-ci dépendra votre manière d'agir : utiliser la manière forte en multipliant les actes de vandalisme, de terrorisme et les assassinats, ou plutôt soudoyer vos opposants politiques sans avoir recours à la violence en incitant aux grèves et en organisant des galas de charité et des grands discours. Les amateurs de stratégie politique devraient en tout cas y trouver leur compte, et même si tout n'est pas parfait niveau gameplay, le soft devrait pouvoir compter sur son originalité pour séduire son public.
- Graphismes16/20
Un moteur 3D impressionnant qui permet de zoomer sur n'importe quel élément du décor et n'importe quel passant dans la rue, avec un maximum de détails pour une bonne dizaine de quartiers différents. En contrepartie, seuls les joueurs dotés d'une très bonne configuration pourront en profiter.
- Jouabilité14/20
Une interface difficile à dompter et un gameplay atypique qui peut parfois paraître un peu austère. Les possibilités stratégiques sont en tout cas bien là.
- Durée de vie15/20
Le jeu se renouvelle à chaque fois que l'on démarre une partie en orientant son personnage de façon différente. L'accès au pouvoir est une lutte de longue haleine qui promet de longues heures de jeu.
- Bande son14/20
L'environnement sonore est assuré par des musiques de fond typiquement soviétiques, des bruitages qui savent se faire plus stressants, et des phases de négociations systématiquement en russe non sous-titrées.
- Scénario13/20
C'est au joueur de créer sa propre histoire, jalonnée de complots et de coups d'état, mais l'ensemble manque tout de même d'événements extérieurs et tendra à ennuyer les joueurs les moins motivés.
Republic : The Revolution s'adresse uniquement aux amateurs de stratégie politique qui n'ont pas peur de s'investir longuement dans un titre riche mais parfois plutôt austère dans son gameplay. L'intérêt du jeu est relancé par la possibilité de recommencer avec un personnage différent en suivant une toute autre idéologie.