Importé tout droit des plages brésiliennes, le beach soccer a récemment envahi toute la planète grâce notamment à l'intérêt que lui portent plusieurs pros du ballon rond (en France, le beach soccer compte Olmeta et Cantona parmi ses adeptes). Aujourd'hui, avec l'aide de Wanadoo et du studio de développement PAM, c'est sur consoles que le foot sur sable tente une percée.
En matière de foot, les amateurs ont déjà de quoi faire avec tous les titres qui sortent régulièrement sur chaque support. Simulation ou arcade, tout le monde peut trouver son compte. Pourtant, il y a bien une catégorie un peu oubliée par les éditeurs, c'est celle du beach soccer, discipline de plus en plus populaire aux quatre coins de la planète du moment que l'on peut trouver du sable, du soleil et des sportifs assez fous pour courir derrière une balle sur du sable brûlant. Le principe du beach soccer n'a rien de bien compliqué. Deux équipes de 5 joueurs se disputent un ballon sur un terrain aux dimensions radicalement plus petites que celles d'un vrai terrain de foot. Plus spectaculaire, plus speed, plus fun aussi, le beach soccer a attiré à lui nombre de stars du football qui avouent trouver de nouvelles sensations dans ce sport encore tout jeune.
Ok, je veux bien croire que courir et taper dans un ballon sur du sable chaud, se jeter comme un forcené et mordre la poussière à chaque sprint ça peut apporter quelques bonnes sensations, mais sur console, bien calé dans son fauteuil, ça donne quoi ? Ce n'est malheureusement pas génial. Pourtant, tout a été fait pour coller à l'ambiance des matches. La licence officielle de la discipline est bien là, les joueurs également (les frères Cantona, Salinas, Amarelle...). Les règles sont respectées à la lettre, et il y a même les bimbos girls pour assurer le show avant, après et pendant les matches. Jusque-là aucun problème. Par contre, une fois sur le sable de l'un des terrains disponibles, quelle déception ! Pour un sport qui se veut rapide et spectaculaire, on a de quoi faire la gueule. Que c'est mou ! Les animations sont poussives et ont de plus beaucoup de mal à s'enchaîner les unes aux autres. On note systématiquement un temps d'arrêt entre chaque action pour laisser le personnage se positionner correctement avant de pouvoir enfin déclencher l'animation prévue à ce moment précis. Ca casse un peu le rythme déjà pas folichon au départ.
Certes, on marque autant de buts qu'en vrai (un but toutes les 3 minutes d'après les statistiques), mais le rythme n'en est pas pour autant effréné. De plus, une fois que l'on a chopé le coup de main pour réaliser une bonne action, le ballon fini toujours au fond des filets. Une passe, un contrôle, une reprise de volée et le tour est joué. Les possibilités de mouvements ne sont pas spécialement nombreuses. Bien que l'éditeur nous parle d'environ 1000 mouvements, tous réalisés sous motion capture, on constate finalement que ce sont toujours les mêmes qui reviennent inlassablement. En plus d'être mou, ça devient donc aussi très lassant.
Le système de jeu est pourtant bien pensé. À mi-chemin entre l'arcade et la simulation. Les gestes techniques, s'ils sont peu variés, ont le mérite de ne pas être trop fantaisiste. On réalise aussi bien des têtes, des bicyclettes, des reprises de volés que des retournés acrobatiques. Pour chaque action, le jeu nous récompense d'un certain nombre de points destinés à remplir une jauge pour l'équipe. Lorsque cette jauge sature, l'équipe entre alors en « état de grâce » et devient du coup bien plus forte. Le but du jeu consite donc à faire son maximum pour remplir cette jauge le plus vite possible en tentant des enchaînements les plus techniques possible. Dans la pratique, il faut bien avouer que le manque de pêche du jeu devient vite usant et que même les « états de grâce » deviennent pénibles car ils n'apportent strictement rien au jeu en lui-même.
Les différents modes de jeu ne rattrapent pas vraiment le coup puisqu'ils sont tous du même acabit avec des matches amicaux et des compétitions plus ou moins intéressantes que l'on peut disputer seul ou jusqu'à 4 joueurs. L'entraînement propose quant à lui quelques défis bien inutiles (penalty, contrôle de balle...) dont on se serait bien passés. Pour une première tentative en matière de foot de plage, Pro Beach Soccer ne remplit pas vraiment son contrat. Un jeu plus nerveux aurait sans aucun doute débouché sur un capital fun plus important. Ce sera peut-être pour une prochaine fois, car c'est sur, le créneau mérite d'être approfondi et il y a de quoi faire un bon titre avec ce sport.
- Graphismes11/20
On ne constate pas vraiment de différence entre les versions PS2 et Xbox. Toutes deux sont très insatisfaisantes graphiquement. Les joueurs sont raides et enchaînent leurs mouvements comme des automates. Les terrains ne sont pas extraordinairement variés et le sable garde toujours son même aspect marbré quel que soit l'endroit.
- Jouabilité12/20
Pro Beach Soccer utilise peu de touches. Passer, tirer, courir et contrôler la balle, cest tout ce dont vous aurez besoin pour jouer. Il faut cependant prendre le coup de main avant de faire exactement ce que l'on veut de ses joueurs car ces derniers ont la fâcheuse tendance à réagir après coup à chaque mouvement.
- Durée de vie9/20
Une fois que l'on a pigé le truc, on remporte toutes les parties les doigts dans le nez, d'où un manque évident d'intérêt. Avec des modes de jeu peu nombreux, inutile de dire que l'on ne s'attarde pas vraiment sur le titre.
- Bande son8/20
Les matches sont « commentés » par des DJ pas vraiment crédible dans leur nouvel emploi. Les musiques sont pour leur part un poil plus réussies, mais rien de fabuleux, hélas.
- Scénario/
En dépit de sa licence officielle, Pro Beach Soccer s'enlise et ne propose au final qu'un jeu mou et pas vraiment passionnant. Le seul sable que l'on garde après seulement quelques parties, c'est celui que le marchand est gentiment venu nous déposer dans les yeux pour nous endormir.