Il aura presque fallu une incantation vaudou ou une lecture du Necronomicon pour faire revenir Dragon's Lair du lointain passé dans lequel il a connu la gloire. De l'arcade au micro en passant par les consoles, le titre aura connu bien des portages. Après un développement riche en rebondissements, le titre débarque enfin et... c'est pas la joie.
Dragon's Lair fait parti de ces titres qui ont laissé leur nom dans l'histoire du jeu vidéo, une patte bien à lui, une forte personnalité et une certaine avance technologique à son époque. Une fois de plus aujourd'hui Dirk, le chevalier aux airs crétins, va devoir secourir Daphné sa donzelle qui souffre d'un goût prononcé pour l'enlèvement par de sauvages dragons furibonds et écailleux. C'est reparti donc pour une nouvelle aventure qui cette fois nous plonge dans un jeu d'action/plates-formes en 3D qui a bien du mal à captiver et surtout à ne pas mettre les nerfs en boule.
Soucieux de coller aux standards actuels, les développeurs de Dragon's Lair 3D se sont donc fendus d'un jeu qui en reprend tous les principes sans pour autant oublier le titre original. On retrouve donc la progression par succession de salles truffées de pièges et d'armoires qui nous tombent sur la tronche. En bon titre de plate-forme, le soft vous fera sauter au dessus de lacs de lave et de précipices sans fond. Dirk aura à s'accrocher à de multiplies rebords et à se suspendre de cordes en cordes façon Tarzan. D'une manière très classique, Dragon's Lair mélange l'action et la résolution d'énigmes. Chaque pièce doit être franchie sur un mode assez similaire. Une fois il faudra déplacer une plate-forme centrale de manière adéquate, une autre il faudra activer un compte à rebours, enfin bref, il faut le plus souvent actionner un mécanisme ou vider la salle de ses ennemis afin d'en ouvrir la porte.
Les combats ne seront pas mis de côté même s'ils restent relativement discrets, ce qui n'est pas un mal vu le peu d'intérêt qu'ils présentent. Le système de combat est simpliste et des problèmes de maniabilité les rendent pour le moins indigestes. On slalome donc entre les pièges, on bondit d'un côté à l'autre en se battant et surtout en évitant de commettre des erreurs le plus souvent mortelles. Les morts sont en effet particulièrement fréquentes et variées. Brûlé, aplati ou encore électrocuté, Dirk en voit de toutes les couleurs. Heureusement, les continues sont infinis et on ne devra refaire que la pièce qui nous a vu mourir après un game over, de plus un système de quicksave est présent.
Le problème c'est que les morts sont la plupart du temps frustrantes. Pourquoi ? Parce que la maniabilité est plus que problématique. Aussi basique soit-il, le gameplay de ce Dragon's Lair 3D requiert des commandes précises si on veut éviter de crever comme un idiot tous les deux pas. Or, c'est loin d'être le cas, au pad comme au clavier Dirk agit avec une insupportable latence et une lenteur agaçante. En gros, le personnage bouge trop tard ou parfois il se stoppe trop tard, le résultat c'est qu'on se vautre lamentablement alors qu'il n'y avait en théorie aucun danger, c'est vous dire quand il y en a comme on s'amuse à mourir, reprendre, mourir, reprendre. Au final, on fait des quicksaves toutes les 27 secondes et le jeu n'a plus aucun intérêt. Déjà que son gameplay n'est pas transcendant d'originalité...
Par contre, là où le jeu fait assez fort c'est au niveau de sa durée de vie. Beaucoup de salles et une difficulté qui du coup se montre assez élevée. On sera moins enthousiaste sur le plan technique. Bon c'est pas moche mais ça sent le réchauffé et la date de sortie repoussée d'un an ou deux de trop quoi. Le personnage est très, bien pas de problèmes. Le cel shading fait son office et Dirk se meut avec une élégance certaine. En revanche les décors ont un côté cheap assez déplaisant, malgré un certain esthétisme. Et pour en remettre une couche, on note des baisses de Frame Rate sur des machines de brutes alors que le jeu n'est pas particulièrement exigeant. Et surtout, les bugs sont bien là. Si on observe des problèmes de vidéo, moi c'est le son qui m'a joué des tours puisque la bande-son des cinématiques est aux abonnés absents sur certaines configurations (dont la mienne, j'ai toujours eu de la chance). C'est fâcheux ça.
- Graphismes13/20
Le design est accrocheur de même que l'animation de Dirk, très réussie. En revanche, les décors font un peu vieillots et taillés à la hache. Mais le plus ennuyeux ce sont les ralentissements.
- Jouabilité10/20
Un gameplay un peu simpliste par son côté old school mais pas désagréable dans le fond. Malheureusement la maniabilité horripilante faite de latence des réponses et d'imprécision extrême des commandes frise l'insupportable.
- Durée de vie16/20
De nombreuses salles à explorer et surtout une difficulté élevée (même si c'est en grande partie due à la maniabilité douteuse) confèrent au titre une durée de vie conséquente. Encore faut-il être patient et tolérer de nombreux game over.
- Bande son14/20
Une bande-son sympathique quand elle ne bugge pas même si dans l'ensemble elle n'a rien de subjuguant, les musiques se font discrètes au profit de petits « jingles » contextuels agréables mais un poil répétitifs.
- Scénario/
Voilà ce qu'on appelle un come back raté. Dragon's Lair 3D nous offre un gameplay action/plate-forme avec résolution d'énigmes finalement très classique mais qui aurait très bien pu séduire si sa maniabilité n'était aussi désastreuse et énervante. Le plaisir de retrouver Dirk s'en trouve gâché. C'est ballot.