La licence Evil Dead donnera-t-elle un jour naissance à un titre digne d'elle ? Allez savoir, en tout cas, ce n'est pas pour cette fois. Après un Hail To The King navrant, Ash revient pour vivre sa plus épouvantable aventure : jouer dans A Fistful Of Boomstick. Alors là il va vraiment en baver.
Voilà, ce qu'on pouvait redouter s'est bien produit, Evil Dead : A Fistful Of Boomstick est une daube. Les fans ou les simples amateurs de la trilogie de Sam Raimi ont eu beau garder l'espoir de voir débarquer un titre qui respecte un peu plus les films, rien n'y a fait. Aujourd'hui, c'est sous la forme d'un beat'em all teinté d'énigmes débiles que se présente cette nouvelle adaptation pour le moins soporifique, sauf quand elle est énervante.
L'ami Ash va une nouvelle fois devoir affronter une horde de zombies puants après qu'une gourde ait eu l'idée farfelue de diffuser dans son émission de télé la fameuse bande magnétique qui renferme les mots secrets tirés du Necronomicon, vous savez, ces foutus trucs qui réveillent les morts. Paf, Voilà la ville de Dearborn envahie par les streums. Le temps pour Ash de sortir son Boomstick de sa poche et d'aller retrouver sa tronçonneuse et hop, on est parti. Côté gameplay, ne vous attendez pas à des choses mirobolantes. Les possibilités sont restreintes. Ash peut utiliser diverses armes qui vont du fusil à pompe à la pelle en passant par la dynamite ou le lance-flammes. Et bien sûr, il a toujours sa bonne vieille tronçonneuse greffée sur le bras. On retrouve la possibilité d'empaler les ennemis ce qui n'a pas une grande utilité si ce n'est que cela vous permet ensuite de les finir joliment avec votre arme principale, ce bon vieux fusil à canon scié ou une autre. Pour compléter sa panoplie, Ash est également capable de lancer des sorts tirés du Necronomicon.
Que le gameplay ne soit pas très profond on pourrait le pardonner facilement même si le jeu ne souffrait pas de lacunes majeures. Premier désappointement, la maniabilité est à revoir. Ash est raide comme un piquet et le diriger est aussi agréable que de jouer avec un... euh ben un piquet. La caméra quant à elle est plutôt mal gérée, son contrôle manuel est mal fichu. Aïe, ça commence mal.
Malheureusement ce n'est pas tout. Quand on ne passe pas son temps à défourailler du zombie en évitant de s'endormir tant les combats sont mous et ennuyeux, on doit résoudre des énigmes. Ah, les énigmes de Evil Dead : A Fistul of Boomstick, elles mériteraient d'entrer dans les annales. On sent qu'ils se sont défoncés les mecs, on voit tout de suite qu'ils n'ont pas mis des énigmes juste parce qu'il le fallait. En règle générale, elles sont simplistes, et parfois stupides. En gros, ce ne sont que des prétextes pour vous balader dans les niveaux, du début vers la fin, puis retour vers le début parce qu'en fait il vous manque une clé mais après il faudrait aller vers la droite parce que comme ça ce serait mieux. De temps en temps attention, il y a un truc super intellectuel, vous allez vous demander comment ouvrir telle ou telle zone, sans vous gâcher la surprise, pensez au truc le plus idiot et ça devrait marcher. Pour le reste, tuez tous les zombies jusqu'à ce que l'un d'entre eux vous lâche une clé et retraversez le niveau pour ouvrir la porte, et là attention hein, ça devient vraiment dur de ne pas s'endormir.
Mais bon ça aussi on pourrait le pardonner, même si la liste commence à s'allonger sérieusement (d'ailleurs j'ai un doute sur ma capacité au pardon là), car je résume, combats mous, jouabilité discutable, recherches super fastidieuses (mon doute grossit) et pour couronner le tout, un esprit Evil Dead peu ou prou respecté. Evil Dead c'est quoi ? Un film d'horreur pour rire en gros. Ben là y a pas de quoi rire. Rien n'est drôle dans ce jeu, même ce qui voudrait l'être. Alors d'abord on aurait apprécié une version française ou au moins des sous-titres en français, ben non, ce sera V.O pour tout le monde. En même temps vu la qualité des dialogues, les non anglophones ne ratent rien, Ash balance des vannes à deux balles, les cut scenes ne réservent que de tristes tirades, pas de situations comiques, rien. Ouch, ça aussi ça fait mal parce que c'est clairement ce qui aurait pu sauver le titre de la noyade : l'esprit des films.
Alors bien évidemment, comme pour tout « bon » mauvais jeu à licence, la réalisation est plus que moyenne. On commence doucement avec une interaction avec les décors qui se limite à sa plus simple expression puisqu'elle ne dépasse pas le cadre de ce qui est prévu par votre progression (destruction d'une barrière etc.) ou de rares objets qui peuvent être détruits comme une vitre. Il va de soi qu'il est hors de question d'ouvrir une porte ou quoi que ce soit d'aussi farfelu. Ensuite nous avons des environnements vides, carrés et aux textures pauvres. Il n'y a que Ash lui-même qui profite d'une modélisation convenable et de quelques animations sympathiques. En dehors de ça, tout est moyen tendance mauvais, exception faite de l'intro de fort belle allure il est vrai et qui nous fait presque croire, quand on lance le jeu, qu'il est bon.
- Graphismes10/20
Environnements carrés et vides, textures limitées, il n'y a que le héros qui soit réussi. Quant au design il est tout simplement quelconque.
- Jouabilité10/20
Un enchaînement de combats inintéressants au possible, des énigmes qui peinent à servir de prétextes à l'action, une caméra pas au top, et un gameplay soporifique dans l'ensemble. Et ben.
- Durée de vie13/20
Si on accroche, la durée de vie n'est pas des plus conséquentes mais assez honnête pour le genre et le prix de vente réduit.
- Bande son12/20
Les musiques pourraient être sympa si elles ne tournaient pas en boucle. Pour le reste, là encore c'est quelconque, des voix qui nous passent d'une oreille à l'autre et des effets corrects.
- Scénario/
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Encore un raté pour Evil Dead avec un titre d'une fadeur à faire peur. Si l'esprit du film aurait pu parvenir à combler un gameplay sans saveur, son absence ne fait qu'enfoncer le clou. Seuls les fans les plus accrocs trouveront un intérêt dans ce soft, histoire de retrouver leur héros favori à un prix relativement bas pour un jeu (mais relativement élevé pour la qualité).