Dans le domaine de l'arcade, Acclaim peut être grand, on l'a vu avec Burnout 2. Aujourd'hui l'éditeur a trouvé un nouveau titre à mettre sur le marché qui s'inspire à grandes bouffées de ce must de l'adrénaline développé par Criterion. Au passage, Acclaim nous fait la preuve qu'il peut aussi être très mauvais.
Il ne sera pas difficile de vous décrire Speed Kings puisqu'il s'agit ni plus ni moins d'un Burnout à deux roues. On retrouvera tous les éléments de gameplay qui ont fait le succès du soft de Criterion mais dans une version comment dire... euh médiocre ça vous va ? Ce qui est d'autant plus incompréhensible que le soft est développé par Climax, pourtant responsable de Moto GP : URT 2, c'est bizarre la vie. Bon je vous rappelle le principe, des courses sauvages au milieu d'une circulation plus où moins dense. Pour pimenter les choses, une jauge de boost vous permet d'augmenter considérablement votre vitesse et votre taux d'adrénaline. Comme dans Burnout, on devra se faufiler entre les voitures, les camions et autres bus pour rester en course et au passage faire monter la fameuse jauge de turbo. Mais moto oblige, on aura également la possibilité, voire l'obligation de réaliser des figures. Du simple trick (hand stand, wheelie) au powerdown. Le powerdown est une idée bien amusante qui consiste à tomber et à glisser sur la moto façon Rémy Julienne. Bien pratique pour passer sous de gros camions ou d'autres obstacles inopinément placés sur votre route. Autant de moyens de faire monter le turbo qui d'ailleurs ne se videra pas si vous vous ramassez la tronche. En parlant de ça, on se la joue un peu Road Rash puisqu'on peut aussi balancer quelques coups de latte bien fourbes aux adversaires.
Faire un Burnout avec des motos, l'idée avait de quoi allécher. Le gameplay éprouvé de Burnout, simple mais foutrement bien mis en valeur, aurait sans nul doutes pu faire recette avec deux roues. Encore eut-il fallu qu'on prenne soin de lui ici. Parce que là, c'est loin d'être le cas et la liste des reproches est longue, en gros, tout ce qui aurait dû être fait, on a fait le contraire. Le premier problème que l'on rencontre, c'est la maniabilité. Les motos sont à la limite de l'incontrôlable, on se viande pour un rien avant d'avoir enfin pris les choses en mains et s'être mis dans la logique du bidule, quant au fameux turbo il est vivement déconseillé de le déclencher ailleurs que sur une ligne droite d'un bon kilomètre. Ca commence fort et c'est pas fini. S'il y a bien un truc difficilement pardonnable dans un jeu où l'on doit frôler au plus près d'autres véhicules, c'est bien une gestion approximative des collisions. Pas de bol, on y a droit, on touche en dépit de toutes les prévisions de trajectoire et au final, on passe largement à côté des voitures, autant pour les sensations fortes qui s'envolent à tire d'ailes.
Bon, il reste encore un point qui peut sauver le tout, la circulation. Souvenons-nous du trafic scripté de Burnout 1 et 2. Scripté certes, mais qui nous laissait une chance de s'en sortir avec de bons réflexes. Ici le trafic est la plupart du temps mou, avec périodiquement un truc qui se passe : un camion qui traverse, un arbre qui tombe, etc. mais qui nous laisse peu de chances si on ne l'a pas prévu avant, en gros, connaître les événements est souvent indispensable (passionnant). La solution est le plus souvent le fameux powerdown, parfois le saut. On dirait que même les développeurs ont trouvé que c'était mal fichu, du coup, lorsqu'on va avoir besoin de se coucher, un gros message apparaît sur l'écran. Des scripts peu efficaces donc et qui eux non plus ne parviennent pas à nous emballer. Car d'une manière générale, c'est bien là qu'est le problème avec Speed Kings, il n'emballe pas. Les seules sensations qu'on éprouve tiennent plus de l'agacement, de la colère, du désappointement et de la frustration que du grand coup de speed. D'accord au début quand on commence à dompter un peu les motos, on peut trouver un semblant de stimulation mais qui disparaît affreusement vite. Et ce n'est pas la réalisation médiocre du titre qui va nous faire changer d'avis. Textures pauvres et plates, modélisations grossières, animations limitées et sensations de vitesse mal rendues, voilà pour le tableau de base. Mais l'artiste ajoute quelques touches supplémentaires à l'oeuvre, ou plutôt les efface puisque les effets sont presque inexistants ou en tout cas plus que moyens. En dehors de l'asphalte bien rendu et de maigres effets de lumières, c'est très pauvre. Bref, largement en dessous de ce qu'on attend d'une Xbox et loin d'un Burnout 2 ou d'un Midtown Madness 3. Loin a tout point de vue d'ailleurs.
- Graphismes10/20
Du multi-support comme on l'aime. Du coup, voilà un jeu pas du tout optimisé pour la console. C'est moche et pauvre.
- Jouabilité10/20
Peu maniable, entaché d'une gestion des collisions franchement déplorable et n'engendrant aucun fun par sa vitesse, ses scripts ou son gameplay, Speed Kings est loin de valoir le détour.
- Durée de vie10/20
Théoriquement, comme tout jeu d'arcade, assez court mais honnête. En pratique, on est lassé à la fin du premier championnat. Le mode deux joueurs ne sauvera pas le bateau.
- Bande son10/20
Un bruit de scooter à 350 Km/H, ça surprend, en tout cas c'est original. Les musiques sont particulièrement anodines.
- Scénario/
Pâle copie de Burnout, Speed Kings n'a pratiquement rien pour lui et ne parvient pas à éveiller l'intérêt plus de 30 minutes. Gameplay plat et n'offrant aucune sensation autre que de l'énervement et du dépit devant le trou qu'on a fait dans son porte-monnaie, voilà ce qui vous attend. Peut-être que sans l'ombre du bébé de Criterion il s'en serait mieux sorti mais là, y a pas photo. A réserver aux fans les plus inconditionnels et plutôt riches.