Après un premier opus sur PC qui avait plus ou moins fait sensation et un second volet encore plus gore la série s'est taillée une sacrée réputation qui va au-delà de ses qualités purement ludiques. Car outre son gameplay plutôt réussi et passablement original, le titre avait la particularité d'offrir un moteur 3D capable de gérer un très grand nombre de points d'impacts et surtout de démembrements bien gores, suffisamment pour qu'il soit possible de décrocher la mâchoire d'un gus en visant bien. Ajoutons à cela que le jeu a été réalisé en collaboration avec un véritable ancien mercenaire dont les conseils ont permis de faire de S.O.F une véritable encyclopédie de l'armement.

C'est dans la peau de John Mullins que vous traverserez la campagne solo de S.O.F 2. John, c'est une sorte de grand philanthrope, un mécène qui distribue généreusement les bastos pour qu'elles soient recyclées en bijoux et qui se fait employer par le Magasin, une agence secrète anti-terroriste qui intervient lorsque toutes les armées du monde sont vouées à se vautrer. On n'en dira pas plus sur le scénario, mais à la lecture du sous-titre, vous aurez déjà compris qu'une histoire de guerre bactériologique et autres étrangetés génétiques n'est pas loin. Côté gameplay, on tente de se la jouer réaliste. Pourtant, cette version Xbox a revêtu un aspect bourrin pas forcément bienvenu. Car contrairement aux apparences le jeu disposait à l'origine de nombreuses phases demandant une approche un brin subtile, entre autres quelques phases d'infiltration, on avait même droit à une jauge de furtivité sonore qui a ici disparue. On remarquera de même que ces fameuses phases sont devenues simplistes, les alarmes sont plus dures à déclencher, les cris attirent moins l'attention et les gardes sont moins en éveil. En somme, c'est toute l'IA qui a regressée et c'est une version plus brute qui arrive sur console, alors que le principe d'origine était de proposer un soft à la fois violent et « tactique » (oui bon le mot est un peu fort, ok), ici on fonce dans le tas, on tire toujours à droite, à gauche, devant, on récupère ce qu'on est venu chercher et on se barre.

Mais l'action est toujours là en tout cas, efficace, bien scénarisée et sanglante. Et servie, s'il vous plait, par un arsenal particulièrement vaste d'armes et de gadgets tous implémentés sous le contrôle du véritable John Mullins. Un arsenal qui, a lui seul, peut valoir le détour, ne serait-ce que pour voir l'incroyable mastodonte qu'on vous mettra dans les pattes en fin de jeu. Une machine bourrée de fonctionnalités aux noms barbares et aux effets qui le sont tout autant. Mais pour ce qui est de la stimulation.... On ne peut pas dire que jouer soit foncièrement déplaisant même si les retrouvailles avec un Mullins que j'ai bien appris à connaître sur PC m'ont laissé sur ma faim. Soldier Of Fortune 2 a perdu une grande partie de son intérêt dans ce portage pour ne devenir qu'un bête shooter de plus, très linéaire. On s'amuse, mais quand on place Return To Castle Wolfenstein à côté, on se pose des questions.

En arrivant sur Xbox, le titre a de plus perdu de sa superbe, ce qu'on s'explique mal car il est évident que la machine aurait pu nous offrir mieux. Il n'y a pas que l'aspect un tant soit peu subtil du soft qui ait été revu à la baisse. Son aspect technique a lui aussi souffert. Au niveau de l'animation tout d'abord, de très réalistes les gestuelles sont devenues peu naturelles et parfois un peu foireuses, de même les démembrements sont bien moins nombreux et « impressionnants » qu'auparavant. Les modélisations sont elles aussi moins fines. Mais c'est en particulier la luminosité, ou plutôt le manque de luminosité, qui heurte dans cette conversion. S.O.F 2 est en effet étrangement sombre, ce qui est loin d'être pratique dans un titre où les ennemis ont la fâcheuse manie de bien se planquer pour vous allumer. Toujours au rang des problèmes, la bande-son semble avoir de sacrés ratés. Autant on ne dira rien des effets qui sont plus que convaincants autant les dialogues lors des cut-scenes plantent complètement, le volume baissant sans raison jusqu'à devenir inaudible. Pour sauver le titre, on a eu la bonne idée de lui ajouter un mode online ou link. Au menu, les classiques du genre : Deathmatch, Team Deathmatch, CTF, Infiltration, Elimination et Demolition. Ah ça, y en a pour tous les goûts et en plus, c'est sans doute le meilleur aspect du jeu.