Les vraies tentatives de simulateurs de combat aérien se comptant sur les doigts d'une main mutilée sur consoles, l'annonce faite par Codemasters d'éditer le jeu de Taïto sorti il y a quelque temps au Japon n'est pas passée inaperçue aux yeux des amateurs du genre. Energy AirForce réussit le pari de proposer enfin une vraie simulation de combat aérien sur consoles, et s'adresse à tous ceux qui étaient restés sur leur faim avec Ace Combat 4.
Comme quoi, on aurait tort de désespérer et de croire que le genre de la simulation, qu'elle soit aérienne, navale, souterraine ou même lunaire, est condamné à survivre uniquement dans les entrailles de nos PC. Energy AirForce est bien plus qu'un compromis entre simulation réaliste et jeu d'arcade exagérément accessible. C'est un soft conçu dans un souci d'authenticité pour satisfaire les passionnés frustrés du manque d'audace des développeurs qui hésitent à laisser parler leur talent créatif sur consoles. Grâce à Taïto, on se retrouve aujourd'hui avec un jeu qui va bien au-delà d'un simple Ace Combat 4, et qui permettra de faire découvrir au plus grand nombre les joies de la simulation de combat aérien telle que les puristes souhaitent la découvrir sur PS2.
La première chose qui flatte le regard c'est cette superbe collection d'appareils authentiques jouables, modélisés avec soin et que l'on prend plaisir à admirer sous toutes les coutures en vue externe. Les cockpits sont certes un peu simplifiés mais ils restent très complets, et il suffit de faire un détour par le hangar pour visionner quelques vidéos d'avions de chasse en action. Un endroit qui permet aussi de consulter toutes les statistiques des pilotes histoire de faire le point. Parmi la liste des appareils pilotables, on trouve le bombardier F-16 Fighting Falcon, le chasseur F-22 Raptor, le X-35 Joint Strike Fighter nouvelle génération ou encore le chasseur furtif F-35. C'est sans compter les appareils alliés supplémentaires, comme le F-15E Strike Eagle, le F/A-18 Hornet ou encore le F-14D Tomcat, parmi lesquels vous pourrez choisir votre coéquipier durant les missions.
Mais avant de participer à de vrais dog-fights, il faut nécessairement obtenir sa licence de vol en validant une à une toutes les étapes de l'école de pilotage. On apprend ainsi toutes les techniques de vol, les phases de décollage et d'atterrissage, les manoeuvres de catapultage et d'appontage à partir d'un porte-avions. Mais on passe aussi par des entraînements au combat aérien, avec tout ce que cela implique : bombardements ou simples dog-fights contre des Mig-21 avec des missiles à tête chercheuse, des missiles air-air ou des missiles air-sol. On tâtonne pour apprivoiser le HUD sachant qu'il faut s'adapter à chaque nouveau type d'appareil. Tout y est, des instruments de bord aux manips de changement de cibles en passant par la lecture du radar et les commandes de tir. On peut utiliser des leurres pour faciliter les manoeuvres d'esquive, et chaque fin de section se termine par une mise en pratique de toutes les connaissances acquises. Bref, rien qu'avec ça il y en a déjà pour plusieurs heures d'entraînement, surtout si vous n'êtes pas déjà familiarisé au genre.
Ensuite viennent les missions, une dizaine au total à travers toute la surface du globe. Notez qu'elles sont accessibles d'entrée de jeu et que les plus impatients pourront donc zapper le tutorial pour entrer directement au coeur de l'action. Il s'agira tantôt de protéger un cargo allié, tantôt de défendre un point stratégique, d'anéantir une flotte ennemie, d'empêcher le lancement d'un satellite-espion ou de détruire les bases adverses. Tout cela n'étant bien évidemment qu'un simple aperçu de ce qui vous est proposé dans l'ensemble des différentes missions. On regrettera simplement que celles-ci ne soient pas davantage scénarisées car elles ne surprennent finalement pas vraiment avec des contacts radios qui ne mettent pas suffisamment la pression. Les briefings se révèlent en tout cas extrêmement détaillés avec des maps à l'appui et des conseils d'usage.
Les paramètres autorisent la redisposition de l'armement de chaque appareil, et le choix de celui-ci pour à peu près tous les modes de jeu. Une dernière option intitulée dog-fight s'adresse en particulier à tous ceux qui désirent entrer dans l'action tout de suite. Le but est d'essayer d'abattre un appareil ennemi en un temps record, sur toute une série de défis permettant de choisir le type d'engin qu'on souhaite affronter. Terminons en précisant qu'il existe une version arcade du jeu, accessible sur le menu principal, qui propose également toute une série de missions mais avec des contraintes de pilotage beaucoup plus souples pour ceux qui ne souhaitent pas se prendre la tête outre mesure. L'objectif est donc parfaitement atteint pour Energy AirForce. Espérons simplement que la curiosité des amateurs pour ce titre sera à la hauteur de la prise de risques des développeurs.
- Graphismes15/20
Malgré quelques lacunes au niveau des textures au sol notamment, le jeu se rattrape à travers le souci d'authenticité qui se retrouve dans la modélisation des appareils de vol et la précision des cockpits.
- Jouabilité15/20
La présence d'une variante plus arcade met d'autant plus en valeur l'orientation réaliste de cette simulation. Le tout est complexe à maîtriser mais le jeu est suffisamment progressif pour ne pas rebuter les non initiés.
- Durée de vie14/20
Le contenu se veut diversifié mais les missions en elles-mêmes ne sont pas particulièrement nombreuses. Il faudra toutefois de longues heures de pratique et pas mal de persévérance avant d'en voir la fin.
- Bande son15/20
La bande-son ne surprend pas mais contribue efficacement au réalisme du soft. Les directives en anglais données par contact radio ou durant les exercices de tutorial sont sous-titrées.
- Scénario/
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S'il est évident que la sortie d'Energy AirForce n'est un événement que pour les amateurs de simulations de combat aérien, sa présence sur PS2 pourra permettre de faire découvrir le genre à un plus large public. Le soft est d'ailleurs suffisamment bien conçu pour intéresser aussi bien les passionnés que les novices.