Le cyclisme est une denrée rare sur consoles. Alors les passionnés la chérissent pour tenter d'oublier cette époque maudite où le genre était totalement inexistant. C'est donc avec beaucoup de respect et d'émotion que nous signalons l'arrivée de l'édition du centenaire du Tour de France de Konami sur PS2. Non, vraiment j'ai beau faire, je n'arrive pas à me convaincre que la discipline ait un véritable avenir sur consoles.
Si fondamentalement, Tour de France : Edition du Centenaire (quel titre !) n'est pas un mauvais jeu, il faut tout de même être foncièrement indulgent pour lui pardonner ses nombreuses faiblesses et réussir à s'amuser follement une fois le guidon en main. Tour de France : première édition n'avait déjà pas vraiment marqué les esprits des joueurs, même des passionnés de la discipline, alors on ne s'étonnera pas que cette pseudo suite suive le même chemin et échoue à nous émerveiller. Avec l'arrivée prochaine de l'édition 2003 du Tour de France et la commémoration du centenaire de l'événement, le prétexte était en tout cas tout trouvé pour Konami et l'occasion trop bonne pour nous ressortir une version évoluée du jeu original. Car plus qu'une véritable suite, l'Edition du Centenaire représente plutôt une version améliorée du précédent volet, avec six nouvelles courses et diverses améliorations au niveau de la réalisation et du gameplay. En somme, rien à mon sens qui ne justifie l'achat de cette nouvelle mouture pour qui possède déjà le volet original.
Admettons que vous êtes un véritable fan du genre et que vous envisagez sérieusement l'achat de ce titre. Après un moment de perplexité face à l'approche musicale surprenante du jeu, toujours aussi tournée vers la techno, vous découvrez que la liste des différents modes de jeu n'a guère évolué par rapport à l'année précédente. Courses Arcade, Contre la montre et participation au fameux Tour de France sont les principales attractions qui vous sont proposées. L'approche résolument arcade du titre vous permet d'entrer rapidement dans la partie, et de vous apercevoir que la jouabilité affiche toujours autant de faiblesses pour ce qui est de serrer ses concurrents, de négocier les virages et d'offrir des sensations dignes de ce nom. Les collisions agacent plus qu'elles n'impressionnent, et c'est sans parler des bugs d'affichage qui vous feront pédaler dans les airs si vous vous approchez de trop près d'une portion de falaise.
Pourtant, on s'évertue à tenter de retrouver ce qui nous avait plu dans le volet d'origine, à savoir la gestion de la course qui repose là encore essentiellement sur l'anticipation et la maîtrise de l'aspiration. Un effort a d'ailleurs été fait de ce côté-là puisque la prise d'aspiration est plus ou moins difficile selon que vous suivez un coéquipier ou un concurrent. On peut même faire un appel à son équipe pour demander un soutien afin de profiter de l'aspiration donnée par ses coéquipiers, mais également requérir un surplus de ressources en eau. Une denrée toujours aussi vitale, dans la mesure où, en dehors de l'aspiration, c'est la seule chose qui vous permettra de regagner de l'endurance après avoir pédalé en danseuse pour gravir une côte ardue. Quelle que soit la longueur de l'étape, il est vital de savoir quand tenter une accélération pour remonter peu à peu en tête de la course, quand profiter des prises d'aspiration et quand gaspiller de précieuses secondes à vider sa gourde. Le problème, c'est que l'ensemble du jeu se résume à ça, et quand on sait à quel point le plaisir de jeu est minimaliste, autant dire que ça ne suffit pas vraiment à rendre le titre réellement passionnant.
Comme toujours, il faudra nécessairement commencer par des courses locales pour gagner des prix afin d'acheter des entraînements et accéder aux courses plus prestigieuses. Le soft intègre les équipes et sponsors officiels, les noms des joueurs pros, et quelques-unes des étapes du Tour. Celles-ci peuvent se faire sous diverses conditions atmosphériques (y compris sous la neige !) et à différents moments de la journée, mais elles sont clairement simplifiées et arrangées pour coller au jeu, donc pas toujours très reconnaissables. Le fait est que la série de Konami constitue à ma connaissance la seule approche arcade du monde du cyclisme, ce qui devrait suffire à intéresser les fans purs et durs. Les puristes possédant un PC lui préféreront sans doute la série des Cycling Manager, qui joue tout de même dans une tout autre cour puisqu'elle est résolument tournée vers la gestion pure.
- Graphismes12/20
Difficile de voir où sont les améliorations. La réalisation n'a pas vraiment évolué par rapport à l'épisode original, et pourtant il y avait de quoi faire.
- Jouabilité12/20
Un gameplay qui tourne en rond et qui repose toujours essentiellement sur la gestion de l'effort. La jouabilité en elle-même est loin de procurer de bonnes sensations, d'autant que les collisions sont toujours aussi agaçantes.
- Durée de vie13/20
Pas grand-chose de neuf au niveau du contenu par rapport au premier volet : six nouvelles courses et des modes de jeu très classiques, avec toujours le mode deux joueurs.
- Bande son9/20
On est obligé de sanctionner le choix des musiques, totalement impromptu et inopportun pour un jeu de cyclisme. L'absence de commentaires et les bruitages limités ne facilitent pas l'immersion.
- Scénario/
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Le Tour de France, seconde édition, de Konami ne bénéficie plus de l'effet de surprise du volet d'origine, et les améliorations sont bien maigres pour convaincre les possesseurs du jeu original de se ruer sur cette Edition du Centenaire. A voir seulement si vous ne connaissez pas la série et que la discipline vous passionne au point de pardonner à ce titre ses évidentes faiblesses.