Après la relative déception que fut Red Faction et son Geo Mod finalement limité, on attendait beaucoup de la suite. Mouais, plus beau, plus fort, mais surtout plus boeuf et malheureusement toujours pas ce qu'on nous avait promis en ce qui concerne le moteur révolutionnaire. Red Faction 2 n'est finalement qu'un FPS de plus avec un gadget graphique pas très utile. Six mois après la sortie de la version PS2, le voici donc sur Xbox pour un résultat toujours aussi peu enthousiasmant.
Et oui c'est bien beau les promesses, encore faut-il les tenir. Pour le premier volet, on nous avait fait miroiter beaucoup de belles choses et surtout le moteur Geo Mod dont les possibilités se montrèrent finalement assez limitées entre grosses croix jaunes sur les murs pour dire « c'est là qu'il faut creuser » et destructions plus esthétiques qu'utiles, sans oublier la fin pourrie atteinte en 15 heures sans en conserver un souvenir mémorable. C'est alors que Volition nous annonce une suite qui cette fois profitera d'un Geo Mod vraiment utile, dans laquelle il permettra vraiment de ruser ou de tuer un mec en le faisant tomber d'une passerelle. Alors ? Alors un FPS de plus, voilà. Et pas le meilleur.
Un peu d'histoire d'abord. Oubliez le héros du premier opus et ses états d'âme bidons. Aujourd'hui vous ne jouez plus pour la Red Faction même si celle-ci sera toujours près de vous et que vos causes sont les mêmes. Un nouveau gouvernement a pris le pouvoir, ainsi après l'exploitation capitaliste d'Ulthor sur Mars, vous devrez combattre une nouvelle dictature sur Terre. Se rendant compte que ce régime ne vaut guère mieux que l'ancien, vous et vos compagnons vous rebellez et patati et patata. Vous voilà donc en compagnie d'une bande qui vous soutiendra à l'occasion (mais aucun autre membre n'est jouable). Au fait, votre nom c'est Alias... Oui comme la série.
Parlons peu mais parlons bien, vous voulez en savoir plus sur le Geo Mod ? Vous vous souvenez du premier Red Faction ? Et bien c'est pareil. Le principal intérêt est de pouvoir dégommer à peu près tous les éléments du décor (encore que) mais pour ce qui est des passages secrets, des ruses ou que sais-je encore, ben... En gros, si vous êtes bloqué, c'est qu'il faut détruire le mur en face, ce qui revient à franchir une porte. C'est donc toujours aussi dirigiste et on vous fait également comprendre que certains passages doivent être franchis comme on vous l'a demandé, les murs cessant tout simplement d'être destructibles. Donc le Geo Mod ne fait qu'accroître le côté particulièrement bourrin du soft en nous permettant de tout ravager comme des barbares. Ce dont on se lasse finalement assez vite. D'ailleurs, tant que j'y suis, j'en profite pour vous dire que Red Faction est bien l'un des FPS les plus boeufs de ces derniers mois, plus encore que le premier. Votre arsenal suit cette ligne directrice et votre lance-roquettes ne vous lâchera pas. C'est très défoulant certes, mais il y a tout de même des moments où cela deviendrait presque ennuyeux. Il faut dire que vos missions sont très classiques, bien mises en scène mais d'une banalité. Faire exploser, tuer, faire exploser, aider des gens en en tuant d'autres. Ok, c'est rythmé ça va à cent à l'heure, mais dézinguer des gardes qui vous font face sans broncher en attendant la mort (qui vient au bout d'un chargeur dans le bide), on fait plus prenant. Ce qui m'amène à vous parler de l'IA capricieuse.
Du coup je fais un nouveau paragraphe, et toc. L'IA est curieuse. Au début, tout va bien, les ennemis sont assez malins pour se planquer derrière des murs que l'on prendra un malin plaisir à détruire (c'est dans ces cas là que le Geo Mod est rigolo), en conséquence de quoi ils iront chercher un abri plus loin, enfin c'est pas mal quoi. Et puis d'un coup d'un seul, arrive une nouvelle espèce de méchants nano-modifiés qui ont gagné en force ce qu'ils ont perdu en QI. Et vu qu'on a toujours un lance-roquettes sous la main, qu'ils soient très forts, on s'en fout pas mal. En tout cas, les voir se jeter sous les chenilles d'un char d'assaut est un grand moment d'émotion. C'est donc ça la vie après le Loft ?
Souvenez-vous, RF 1 savait aussi prouver son originalité par le recours à des véhicules. On retrouve ici ces phases de jeux à une différence près, on se contente de contrôler les tirs, plus le pilotage. Là, on passe vraiment au tir au pigeon et le fait de ne même plus pouvoir piloter soit-même engendre un ennui assez profond au bout d'une ou deux minutes. Alors il reste des scènes scriptées comme la prise d'une mitrailleuse lourde en plein combat de rue, mais cela ne suffit guère. Et si le début de l'aventure de RF 2 parvient à séduire, au bout d'une heure, on commence à se lasser. On ne fait que shooter et même les phases d'infiltration du premier volet ont disparu.
Côté réalisation, c'est pas mal. Disons que c'est propre mais à côté des canons actuels y a vraiment pas de quoi hurler à la Lune. Les explosions sont tout de même bien plaisantes pour qui sait apprécier les flammes. Les animations sont assez correctes, les décors plutôt jolis et surtout vastes et complexes. Le moteur encaisse sans trop broncher les déluges de coups, d'ennemis et de ravages variés. La bande-son est assez virulente (comme l'action) et on entend des coups de feu un peu partout. Pour ce qui est des voix en français, c'est toujours aussi nanard qu'avant avec des textes surjoués comme on sait les faire dans les jeux vidéo et les téléfilms idiots.
Sur Xbox, Red Faction 2 déçoit d'autant plus que le développeur n'a pas jugé bon d'intégrer une compatibilité Xbox Live, ce qui limitera les adeptes du multijoueur à des parties à 4 en écran splitté. Et inutile d'espérer trouver quoi que soit d'inédit dans cette nouvelle mouture. C'est d'autant plus dommage qu'au début du jeu, on s'amuse plutôt bien, mais à force de se la jouer gros bourrin, le titre finit par perdre tout intérêt. On enchaîne les niveaux sans trop faire attention à ce qui se passe, on est de moins en moins « dedans » et au final, on dégomme tout ce qui veut bien nous passer sous le canon.
- Graphismes15/20
C'est plutôt joli, sans rivaliser avec les meilleures productions actuelles mais c'est pas mal. On retiendra le Geo Mod et sa destruction massive des décors, rigolo, mais sans plus.
- Jouabilité12/20
Le Geo Mod devait être révolutionnaire, ce n'est qu'une nouvelle façon d'ouvrir une porte. Certes c'est marrant un moment de tout exploser mais ça ne fait que rendre le jeu plus bourrin qu'il ne l'est déjà. Le gameplay est assez primaire et ce n'est que la mise en scène et l'action effrénée qui sauvent la mise. Encore que, vu les tâcherons qui sont en face.
- Durée de vie13/20
La campagne solo n'est pas particulièrement longue et on en vient à bout assez vite (une quinzaine d'heures, comme son prédécesseur). Etant donné l'absence d'une compatibilité Xbox Live, il faudra se contenter du multijoueur à 4 en écran splitté.
- Bande son15/20
Les coups de feu pleuvent, les musiques sont discrètes. Les voix sont de qualité (techniquement) mais l'interprétation façon téléfilm est un peu ringarde. Enfin, c'est pas plus gênant que ça.
- Scénario/
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Même bilan que sur PS2, Red Faction 2 déçoit sur Xbox par son manque d'originalité et d'innovations. Un titre limite ennuyeux et qui saura tout juste distraire les amateurs qui ont envie de se défouler sur un titre pas prise de tête. Mais Red Faction 2 laisse froid et si on se marre bien au début, le fun décroît rapidement. Dommage. Moralité : vous cassez pas la tête à faire des shoots originaux, annoncez plutôt un gros truc, ne le faites pas et admirez la magie du marketing.