Accueillons donc comme il se doit le roi des jeux de plate-formes en side-scrolling, qui nous fait l'honneur de raviver dans nos têtes des souvenirs qui ne méritaient pas de rester enfouis à jamais dans les tréfonds de notre âme de joueurs. Donkey Kong Country fait partie d'une mémoire commune. Son simple nom évoque des expériences de jeu mémorables susceptibles de faire défaillir le moins nostalgique des hardcore gamers. Le voilà aujourd'hui comme nous l'avions laissé à l'époque de la Super Nes. Si vous êtes assez vieux pour avoir connu la version d'origine, vous avez sans doute déjà la cartouche GBA entre vos mains. Dans le cas contraire, je vais tâcher de vous convaincre que c'est le moment ou jamais de découvrir une référence incontestée du genre.

Avec son air idiot de primate primaire et sa carrure pataude, Donkey Kong n'a semble-t-il guère plus de charisme qu'un vulgaire plombier des familles, dont nous préférerons taire ici le nom. Pourtant, quels que soient nos a priori ridicules envers ce personnage désormais culte, il nous faut reconnaître sa capacité, encore intacte aujourd'hui, à nous faire redécouvrir un genre qui lui doit tout, ou presque. Une réalisation incroyable pour l'époque, des musiques inoubliables et de très grande qualité, une jouabilité exemplaire, et des tonnes de bonus à découvrir à la condition de passer tous les niveaux au peigne fin. Voilà ce sur quoi repose l'alchimie de Donkey Kong Country. Une recette qui fonctionne de manière toujours aussi efficace sur GBA, pour un jeu qu'il fera bon parcourir en coopération avec un ami.

Comme sur la version d'origine, on pourra en effet faire l'intégralité du mode aventure en duo, chacun contrôlant soit Donkey Kong soit son frère Diddy Kong, avec la possibilité de se passer le relais à tout moment. En solo, le joueur contrôlera alternativement les deux personnages mais devra aussi switcher entre eux pour exploiter leurs complémentarités. Car si Donkey bénéficie d'une force non négligeable idéale pour faire des trous dans le sol ou écraser des ennemis imposants, Diddy se révèle beaucoup plus rapide et agile, ce qui en fait un personnage indispensable pour certains passages délicats. L'autre originalité du gameplay découle de la présence de montures cachées dans des caisses d'animaux. Une fois ouverte, on peut foncer tête baissée sur ses adversaires en restant juché sur le dos de Rambi le rhinocéros, explorer les fonds marins avec Enguarde l'espadon, découvrir les joies de la vitesse selon Expresso l'autruche, faire des bonds incroyables avec Winky la grenouille et voler dans les airs avec Squawks le perroquet (argh, ces labyrinthes de ronces !).

Le reste du temps, un bon timing et une parfaite vigilance seront de mise pour sauter sur les lianes et traverser des niveaux bourrés d'idées perverses mais toujours aussi fun compléter. La jouabilité repose comme toujours sur la manière d'utiliser les tonneaux : ceux qu'on projettent, les barils en fer qui roulent et dont on peut se servir pour traverser des zones dangereuses, les barils de TNT, les tonneaux-pote qui renferment votre comparse, les tonneaux de sauvegarde, les fameux barils canon qui projettent dans les airs, les barils bonus toujours bien cachés et parfois invisibles, ou encore les tonneaux interrupteurs. On remarque tout de même deux petites nouveautés : les tonneaux de pêche et les tonneaux de danse qui renvoient directement vers les mini-jeux associés qu'on peut également retrouver dans le menu principal.

Ceux-ci peuvent se joueur en solo ou à deux via le câble link, et proposent des challenges intéressants sur deux jeux différents : la pêche de Funky et la danse de Candy. Deux personnages qui sont aussi présent dans l'aventure pour vous proposer des raccourcis ou même des conseils via le croulant Cranky. Autre particularité de la version GBA, on peut désormais sauvegarder n'importe où sur la carte, et pas seulement dans les boutiques de Candy. Il en découle certes une pression amoindrie, mais l'assurance de ne pas avoir à recommencer plusieurs niveaux lorsqu'on bute sur une étape particulièrement corsée. Accessible dès le menu principal, le mode DK Attack se présente en fait comme un mode Time Attack traditionnel, qui permet de refaire les niveaux déjà terminés en temps limité. Enfin, on découvre sur la carte un album d'images à compléter en trouvant des appareils photos très bien cachés dans les niveaux, et un menu de statistiques pour savoir rapidement dans quels niveaux il manque des bonus. Des bonus toujours aussi nombreux et bien dissimulés, et c'est justement ce qui rend le jeu toujours aussi prenant sur la durée. Que rajouter, sinon que vous ne devez sous aucun prétexte passer à côté de ce jeu mythique si vous ne le connaissez pas encore. On ignore pour le moment si Nintendo à l'intention de sortir par la suite les épisodes 2 et 3 de Donkey Kong Country sortis sur Super Nes, mais rappelons qu'il s'agit là de suites qui demeurent de toutes façons tout aussi excellentes.