Avec cette version GameCube, Sam Fisher termine sa tournée qui l'aura mené sur chacune des trois consoles de salon. En comptant l'opus PC et celui qui sort aussi sur GBA, le filou peut maintenant se vanter d'être présent sur tous les supports du moment. Pour l'heure, intéressons-nous à la version sur le Cube de Nintendo, version dont l'originalité tient à la connectivité avec la GBA.
Alors pas la peine de vous faire un dessin, Sam est un type qui bosse pour la NSA, spécialisé dans les missions top-secrètes et surtout vachement dangereuses. Ses signes particuliers : la voix de Schwarzy dans la version française, des lunettes infra-rouge désormais incontournables et surtout une paire de balloches grosses comme des boules de pétanque, pour aller se coller dans des situations inextricables avec la plus grande discrétion, pas vu, pas pris. Voilà en gros pour les présentations... Bref, que je vous parle de la gentille petite vie de famille (visiblement monoparentale) de l'ami Fisher qui se la joue Grand Bleu à ses heures perdues en faisant de l'apnée, vous vous en cognez. Ce que vous attendez tous, c'est surtout de savoir ce que donne le jeu dans cette version GameCube, notamment au niveau des graphismes et de l'ergonomie. Alors que les passionnés de guerre des consoles la mettent en veilleuse, parce que disons-le tout net, Splinter Cell sur GameCube (pardonnez-moi l'expression) tue tout de même la gueule graphiquement dans cette version aussi.
Ok, il y a quelques ombres en moins, des textures parfois un peu plus pauvres, un brin d'aliasing et des systèmes de filtres pour les différentes vues peut-être un peu moins bien rendues mais tout de même ! C'est quand même vachement beau. La version GameCube n'est donc pas un misérable portage à deux balles, mais bien une mouture spécialement adaptée pour tirer le meilleur des performances de son nouveau support, et le pari est amplement gagné pour les développeurs. Vos rétines auront donc sans doute du mal à s'en remettre et c'est dès l'introduction avec une somptueuse cinématique que vous allez commencer à en prendre conscience. Pour le reste les différentes vues dont dispose notre agent de la NSA sont un pur bonheur, les jeux d'ombres et de lumières sont conservés tout autant au niveau de la technique que de leur importance concernant le gameplay. Les animations de notre personnage sont une fois encore détaillées à la quasi-perfection et tout juste constate-t-on de temps en temps quelques petits bugs de collision qui heureusement n'entachent en rien la qualité esthétique globale du jeu. Bref, c'est beau, moins que sur Xbox, mais plus que sur PS2. Mais tout de même, il n'y a vraiment pas de quoi faire la tronche surtout quand on voit notre ami passer des voiles divers et variés, lorsque l'on voit son ombre se projeter sur les murs ou encore lorsque l'on peut admirer la fluidité et la qualité graphique de cet univers bourré de petits détails qui le rendent incroyablement vivant et crédible (fumée, lumières dynamiques, décors réalistes).
Pour ce qui est de la mission de Sam et du gameplay de Splinter Cell d'une manière générale, ça ne change pas. Les missions sont grosso modo les mêmes que sur Xbox. On notera tout au plus des niveaux dont l'architecture est parfois légèrement modifiée avec notamment des scripts un peu différents et parfois des phases de progression un peu écourtées voire totalement repensées. Quoi qu'il en soit les objectifs principaux restent les mêmes et les possesseurs de GameCube ne devraient pas avoir de raison de se sentir lésés avec cette version. Par contre, ils pourront dire au revoir à la mission supplémentaire de la version PS2 qui reste donc bien une exclusivité pour Sony.
Notre héros dispose toujours de toutes sortes de gadgets censés lui permettre de mener à bien ses différentes tâches d'infiltration, comme dans les autres versions, le principe ne change pas vraiment : gros bourrins s'abstenir, ici tout est une question de doigté, de précision et surtout d'improvisation. Improvisation, pourquoi ? Tout simplement parce que là encore pas mal de chemins mènent à Rome. Les possibilités offertes pour parvenir à remplir vos objectifs sont en nombre suffisant pour qu'on les souligne, il conviendra à chacun de voir comment il souhaite gérer chaque situation délicate avec des issues plus ou moins heureuses.
Autre point particulièrement important à souligner ; l'ergonomie générale de ce Splinter Cell sur GameCube. On pouvait craindre qu'avec un nombre de touches restreint sur le pad de Nintendo, la maniabilité en prenne un coup, il n'en est rien, bien au contraire. Diriger Sam n'est encore une fois qu'une simple formalité. Les actions sont parfaitement reparties entre les boutons et plusieurs raccourcis permettent d'utiliser des gadgets en un rien de temps. Par exemple, si le stick C permet de contrôler la caméra, une rapide pression vers le bas fera automatiquement passer à la vue "jumelles". La grosse nouveauté de cette version est bien sûr la connectivité avec la GBA. A condition de disposer du cordon adéquat, vous pourrez alors profiter d'un radar sur la portable qui vous permettra entres autres de vous repérer dans les niveaux sans avoir à trifouiller dans les menus mais aussi de repérer bien plus facilement les mines (au hasard, pour les niveau de l'abattoir...).
En somme, tous les Nintendomaniaques qui on su patienter jusqu'à la sortie de Splinter Cell sur leur console ne seront pas déçus. Le jeu est toujours aussi intense, le plaisir de se cacher dans l'ombre pour observer les gardes faire leurs rondes est encore bien présent et les qualités techniques sur lesquelles repose en partie la réputation du soft sont bien là. Bref, un titre incontournable qui trouvera une place de choix dans votre ludothèque de mini-DVDs GameCube.
- Graphismes18/20
Plus jolie que sur PS2, mais moins que sur Xbox, cette version GameCube se trouve entre les deux. Si les lumières dynamiques, les nuages de fumée et l'animation du personnage principal restent une nouvelle fois très impressionnants, il reste quelques points moins convaincants comme les cinématiques ou certains décors un peu bancals.
- Jouabilité18/20
Possibilités en grand nombre, gameplay d'une richesse impressionnante, le tout dans des environnements étonnamment vivants. La prise en main est remarquable malgré de menus défauts tels que l'I.A qui se montre quelques rares fois peu cohérente.
- Durée de vie16/20
Un titre que l'on dévorerait volontiers d'une seule traite mais qui se laissera également apprécier en prenant le temps de mesurer chaque situation et de réfléchir chaque action. La rejouabilité est honnête au vu des différentes solutions permettant de se sortir de chaque mission sans que ceci soit non plus exceptionnel.
- Bande son19/20
Splinter Cell est un jeu à l'ambiance tout à fait prenante et bien évidemment l'aspect sonore y contribue largement. Les musiques sont de bonne facture, les effets font dans les petits détails qui vont bien et certains thèmes musicaux ne feront que renforcer vos frayeurs au moment de vous faire capter par vos ennemis. La voix de notre héros est une fois encore celle de la doublure française de Schwarzenegger, personnage charismatique oblige !
- Scénario16/20
Classique et surtout marqué par un petit air de déjà vu dans la mesure où le titre est estampillé Tom Clancy. On oublie un peu le fil de cette aventure une fois pris dans l'action intense du titre mais sa trame reste néanmoins tout à fait efficace pour la situation.
Non on ne notera pas moins bien ce Splinter Cell sur GameCube par rapport aux autres supports sur lesquels il est déjà sorti. Et pourquoi donc ? Parce que les guerres de consoleux ne riment à rien et que l'on est bien obligé d'admettre que les développeurs nous honorent d'un bel effort pour adapter le jeu original sur une autre machine plutôt que de nous faire cracher du fric pour un portage bidon. Alors certes, la qualité technique n'est pas exactement celle de la version Xbox mais le titre ne perd rien de l'intense plaisir de jeu qu'il est susceptible d'offrir à son acquéreur ! C'est bien ça le principal !