Enorme succès d'arcade il y a de cela, pfiou, longtemps, Rygar nous revient dans une version remise au goût du jour par Tecmo qui a soigné son soft avec les plus grandes attentions. Malheureusement, le type au yoyo qui tue a bien du mal à réaliser les figures mythiques de la discipline.
Une fois n'est pas coutume, votre mission dans Rygar : The Legendary Adventure sera de sauver un princesse. Ah, ça vous en bouche un coin ça, hein ? Guerrier du royaume d'Argus, Rygar va devoir lutter contre les forces maléfiques des Titans qui veulent rétablir le pouvoir de Cronus, et pour ce faire, ils n'avaient d'autres choix que d'enlever miss Harmonia, princesse que tout homme aurait également envie d'enlever, aussi, on ne les blâmera pour cette basse action. Fortement inspiré par les légendes antiques romaines, Rygar nous offre un background qui, s'il n'est pas historiquement très académique, a le mérite d'être fort, stylé et plutôt accrocheur.
La première chose qui frappe ici, c'est le soin apporté à la réalisation de Rygar qui dispose d'environnements parfois très inspirés. C'est vraiment de bon goût que l'on peut parler pour qualifier le design du soft, bon goût dans l'architecture, dans le choix des couleurs et des textures. Le tout accompagné d'effets réussis qui viennent saupoudrer les décors de lumières qui soutiennent l'ambiance mythologique du titre. Et ce bon goût on le retrouvera également dans les thèmes musicaux souvent bien construits à de rares exceptions près. Non vraiment, peu de reproches à adresser à la réalisation du jeu, enfin si quelques-uns. D'abord, le fléau de l'aliasing est toujours là même s'il n'est pas catastrophique. Ensuite c'est l'animation de Rygar qui laisse à désirer au niveau de ses déplacements un peu trop raides et qui peuvent même troubler la maniabilité.
Avec cette esthétique, on se dit que Rygar a tout du hit. En effet, ce beat'em all primaire séduit. Armé de son Diskarmor, sorte de yoyo géant à clou, Rygar trucide à tour de bras. L'ami utilisera 3 types de Diskarmor au cours du jeu, chacun disposant de ses propres particularités. Si le premier est puissant et efficace à distance, le second sera lui plus faible mais plus utile à courte portée. En sus de cela, Rygar offre un système de progression par point, en tuant les ennemis ou en explosant le décors vous collecterez des orbes qui vous permettront de faire évoluer vos armes, chacune vous permettant d'avoir recours à des invocations magiques fort utiles. Mais d'autres aptitudes viendront aider le héros, la glissade en est une, la possibilité de s'accrocher avec un grappin en est une autre.
Cette aventure légendaire tente de s'inspirer des modèles actuels, avec en tête Devil May Cry. Aussi le joueur devra-t-il se livrer à un petit jeu d'exploration qui consiste essentiellement à arpenter les niveaux à la recherche de ce qui lui permettra de débloquer une porte. Mais on ne peut pas dire que le cerveau soit très utile, la plupart du temps, avancer sans trop réfléchir est bien suffisant, tout en n'oubliant pas de tout détruire sur son passage, ce qui reste l'une des occupations principales du titre. Car si Rygar est fichtrement beau et défoulant, il est aussi atrocement lassant. Répétitif, tout les beat le sont, mais les bons parviennent à nous le faire oublier par diverses astuces. Pas ici, car le titre souffre d'un gros problème de rythme. Entre phase d'exploration au cours desquelles on se contente de bousiller le décors et phase de combats contre des ennemis anecdotiques et peu variés, le jeu oscille entre le super mou et le pas assez dynamique pour nous amener vers des boss qui eux ont le mérite d'être épiques. Résultat, à moins d'être un fervent amateur de destruction massive, l'ennui peut vite s'installer et compromettre notre investissement dans l'aventure. Et même l'évolution pourtant stimulante aura du mal à enrayer cette montée en puissance de la lassitude dans cette promenade bucolique. Car en plus de ça, Rygar est facile.
Autre reproche, relativement mineur bien que parfois handicapant : les angles de caméras fixes qui ne résultent pas toujours de choix aussi judicieux que ceux qui ont présidés au développement esthétique. Outre les habituels problèmes de déplacements liés à ce type de vue, on regrette que certains angles nous la cachent un peu, la vue. Des hauts et des bas pour Rygar : The Legendary Adventure. Pourvu d'une réalisation à la hauteur et d'un gameplay que ne renieront pas les amateurs du genre (il est vrai que le Diskarmor évolutif est une arme plaisante), quel dommage que le soft ne nous offre pas une aventure plus dynamique plus nerveuse au lieu d'une promenade mollassonne et qui plus est facile et courte.
- Graphismes17/20
Une réalisation qui se veut spectaculaire et épique. Certes ce n'est pas Les Deux Tours mais le design est soigné aux petits oignons, les effets maîtrisés et les couleurs chaudes comme on les aime. On regrette seulement la raideur des déplacements de Rygar (qu'on ne retrouve pas dans ses attaques d'ailleurs).
- Jouabilité14/20
Le Diskarmor est une arme agréable et évolutive sympathique avec ses coups et ses invocations. Si le gameplay plaira aux amateurs de beat, c'est clairement le manque de dynamisme incapable de compenser la répétitivité du soft qui joue en sa défaveur.
- Durée de vie13/20
Courte, comme la plupart des titres du genre, mais les modes à débloquer offrent un challenge corsé aux perfectionnistes. Sans oublier les Diskarmor « pour rire ».
- Bande son15/20
En dehors de quelques morceaux moins réussis, Rygar jouit d'un bande-son particulièrement plaisante et inspirée. Mention vachement bien. Mais les effets ne suivent pas toujours.
- Scénario14/20
Si l'intrigue n'est pas confondante d'originalité, le background mythologique est plaisant.
Bénéficiant d'une excellente réalisation et d'un gameplay efficace, Rygar pêche par son incapacité à nous faire oublier l'aspect répétitif du beat'em all, qui se trouve même mit sur le devant de la scène en raison de l'apathie qui se dégage de certains passages du jeu et des affrontements un peu trop simples. Pourtant, c'est idiot, mais Rygar séduit tout de même le joueur s'il parvient à passer outre. Peut-être une intervention des dieux ?