Roland Garros is back ! Et on n'est pas content. Quelle étrange malédiction pèse donc sur cette série qui n'aura jamais su convaincre, jamais réussi à sortir du marasme. Qu'un défaut soit corrigé, il faut qu'un autre le remplace malgré tout le travail des développeurs. Quand on a la scoumoune, on l'a pour la vie.
Tout d'abord, encore une fois, la version PC du titre souffre de défauts qui sont absents de la version PS2, une étrangeté que l'on avait déjà notée l'année dernière. Enfin en tout cas, il n'aura pas été nécessaire de passer le jeu sur 4 machines avant de le faire tourner. Le seul problème noté étant lié à l'usage d'un pad PS2 avec adaptateur USB qui rend le clavier inutilisable dans le jeu. Rien de très grave, abordons plutôt le nouveau cru du titre de Carapace au lieu de nous perdre en considérations inutiles. Côté modes de jeu, on retrouve à peu près ses marques, arcade, exhibition, multijoueur, le tout en simple ou en double, et bien sûr un mode carrière qui vous permettra de mener votre joueur aux sommets des annales du tennis sur 4 coupes prestigieuses. On trouvera également un mode endurance qui cache un système de survival et une série d'épreuves imposées liées au mode entraînement. Ce dernier proposant des épreuves à la Virtua Tennis pas toujours très réussies en dehors du vaisseau spatial que vous devrez guider lors de l'entraînement à la volée.
Dans sa maniabilité, Roland Garros 2003 offre quelques améliorations vis à vis de la version précédente (comprendre qu'il est plus jouable) et la physique de l'aérienne rotondité caoutchouteuse s'avère même assez réussie, mais on ne dira pas pour autant que le jeu va enfin connaître son heure de gloire. Si l'on en reste à la maniabilité stricto sensu, c'est correct, même si les placements demeurent parfois hasardeux et que la caméra est particulièrement inefficace quand on joue au filet. L'un des reproches adressé au gameplay de l'opus 2002 concernait l'obligation de conclure les points au filet. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Non, aujourd'hui, on peut conclure un point de n'importe où. C'est d'ailleurs l'une des grosses différences entre le PC et la PS2 : l'I.A. D'abord il y a le mode Débutant dans lequel on vous propose d'affronter des moules déguisées en tennismen. C'est une catastrophe, le CPU enfile les doubles fautes comme des perles, vous pouvez marquer 2 fois sur 3 en le lobant alors qu'il est en fond de court (il regarde passer la balle comme une vache regarde un train), il est incapable de marquer contre vous et même en servant à la cuillère, ce qui est possible ici, on arrive à gruger l'adversaire. Bref, une moule. Ensuite on passe à l'intermédiaire pour obtenir une subtile hybridation entre une moule et Terminator. Soit le CPU fait n'importe quoi, soit il vous balance des boulets de canons liftés aptes à décapiter McEnroe. Tout ça dans le même match ! Si, de prime abord, le titre peut sembler plaisant, ces défauts d'IA ont vite fait de le rendre au mieux risible (il faut voir le joueur complètement dans le zeph essayer de rattraper la balle), au pire énervant. Surtout si on couple cela à la maniabilité toujours perfectible du titre et à ses placements approximatifs. S'il est possible de construire ses coups, c'est l'envie de le faire qui manque.
D'un point de vue technique, peu de nouveautés. On regrette toujours l'animation peu crédible des joueurs (encore une fois, à plus forte raison sur PC). D'une part la palette de mouvements est restreinte et fait pâle figure à côté de Tennis Master Series 2003 ou Virtua Tennis, et d'autre part, les mouvements sont souvent brusques et manquent cruellement de naturel. On ne peut pas franchement dire que d'une manière générale le soft soit techniquement très convaincant avec ses surfaces de jeu aux textures assez moyennes et ses modélisations à l'emporte pièce. Pour les amateurs de licences, sachez que 5 joueurs sont présents, Safin, Corretja et Mathieu pour les hommes et Rubin et Henin pour ces dames.
- Graphismes12/20
C'est pas que ce soit vilain mais les textures sont simplistes, les modélisations des joueurs sont plutôt approximatives et surtout l'animation est toujours aussi peu naturelle. Sur PC le résultat à l'écran est pour le moins grossier.
- Jouabilité11/20
Les problèmes d'IA viennent à bout d'un gameplay qui même un peu défaillant aurait pu être fun (une récurrence dans la série des RG). On retrouve des problèmes de placements mais assez légers.
- Durée de vie12/20
Si les menus sont assez bien garnis en modes de jeu avec une carrière et divers modes rapides ainsi que le multijoueur, mais c'est l'envie qui risque de faire défaut.
- Bande son14/20
Dans le ton de ce que l'on peut attendre dans un jeu de tennis, la foule sait se taire et l'arbitre est convaincant bien qu'un peu trop monocorde, enfin, comme en vrai quoi. Les effets auraient mérité plus de soins.
- Scénario/
Décidément, un clou chasse l'autre dans cette série et dès qu'un défaut est corrigé c'en est un autre tout autant déplaisant qui prend la relève. Bienvenue donc à l'IA imbuvable de cette édition 2003 qui, couplée à d'autres défauts de gameplay tels que les placements ou la maniabilité toujours pas au top, rendent ce titre tout aussi ennuyeux que ses prédécesseurs. Rendez-vous en 2004.