Après nous être gavé d'une intro qui tue la mort de sa race avec une musique diantrement pêchue et des poses de combattants que n'auraient point renié Jet Li ou Bruce Lee, nous arrivons sur le menu principal tel un pétale de lotus s'étalant sur une étendue d'eau doucement bercée par une brise légère. Passé cette note de légèreté que retrouvons-nous dans ce jeu de baston ? Et bien au menu mesdames et messieurs quelques modes de jeu qui fleurent (de lotus...on peut se faire virer pour usage illicite d'humour pas drôle ?) le déjà-vu.

Ainsi outre les traditionnels : Contre où vous affrontez un adversaire que vous aurez au préalable choisi, Survival, Entraînement, Tournoi dans lequel vous pourrez jouer à deux après avoir sélectionné jusqu'à 8 combattants, et le Team Battle Mode renommé Par Equipe qui permet de choisir une des deux écoles, Le Lotus Blanc ou la Mante Noire qui regroupe les combattants du jeu, le titre de Studio Gigante propose également un mode un peu plus original, le mode Quête. Ce dernier vous amènera à traverser 6 arènes et à affronter autant de combattants pour obtenir à chaque fois une partie d'un ancien artefact aux pouvoirs mystérieux conférant à son détenteur l'immortalité. Bon dans l'absolu c'est assez sympa mais finalement ça n'apporte pas grand chose au jeu puisque ce n'est plus ni moins qu'un mode Arcade déguisé. Seule récompense, la possibilité de débloquer 3 nouveaux personnages qui viendront grossir les rangs des 12 combattants sélectionnables à la base.

Mais pour tout dire ce jeu de baston ne compte pas se démarquer de la masse par ses modes de jeux mais par sa façon d'aborder les combats. Premier point, les rounds disparaissent au profit de trois barres d'énergie qui se succèdent au cours du combat. Ensuite la possibilité de briser les membres de vos adversaires. Pour y arriver il suffit tout simplement d'utiliser les mêmes enchaînements et de matraquer un endroit bien précis du corps de l'opposant. Si vous parvenez à vos fins, la force des coups portés par un membre cassé sera réduite de 50 %.0 Ceci étant, même avec un bras ou une jambe cassée votre adversaire semble toujours aussi fort ce qui est tout de même embêtant et peu crédible.

Pour poursuivre dans le gameplay, signalons également la possibilité d'utiliser les murs ou les poteaux pour vous propulser sur l'opposant ou encore certaines parties de décors destructibles pouvant être utilisées pour affaiblir l'adversaire, comme par exemple des bornes d'arcade qui une fois détruites électrocuteront votre rival. Si le constat peut sembler positif on ne peut que soupirer en s'essayant au titre tant celui-ci se veut poussif et on ne peut plus bourrin. Les combats n'ont en fait rien de technique et le plus souvent il suffira d'appuyer frénétiquement sur les boutons de la manette pour assener des enchaînements de coups. En utilisant votre « Chi », vous pourrez sortir trois coups spéciaux (simples à utiliser également) par personnage pour renforcer l'action ou pour guérir un membre blessé mais ces mouvements n'étant pas très puissants, on les utilise très peu au final surtout quand on veut gagner rapidement un combat. Tout cela pour dire que la jouabilité de Tao Feng est sans subtilité aucune et trop répétitive pour plaire à l'amateur de Virtua Fighter ou de Street Fighter.

Graphiquement le constat est bien meilleur. Les personnages, qui possèdent deux costumes différents dès le départ, sont très bien modélisés et les nombreux décors, sans être vraiment originaux, sont destructibles et rendent les affrontements plus vivants. De plus les hématomes, bleus ou vêtements des combattants qui se déchirent en temps réel sont bluffants de réalisme et apportent beaucoup à l'ambiance du jeu. Maintenant on ne pourra que regretter le manque d'originalité des personnages (avec un clone de Jet Li, rien que ça !) et l'ambiance kitchissime au possible quand les personnages réalisent leurs katas ou lancent leurs répliques ponctuant l'avant ou l'après match. De plus la rigidité des animations fait un peu peine à voir et les mouvements sont parfois trop rapides pour être appréciés. Enfin ils manquent singulièrement de souplesse et sont assez mal décomposés. Que dire également de la bande sonore avec un doublage français exécrable et des musiques très moyennes stéréotypées comme jamais qui achèvent l'ensemble.

En somme Tao Feng Fist Of The Lotus mise plus sur son côté violent, avec ses gerbes de sang, ses membres cassés, etc. que sur son gameplay qui se révèle très limité et bien trop bourrin. Rajoutez à cela des problèmes de caméra qui virevolte à certains moments et se positionne à droite ou à gauche de votre personnage alors qu'on ne lui a rien demandé et vous obtenez un jeu de baston qui plaira certes aux adorateurs de la série Mortal Kombat mais qui peinera à convaincre les autres joueurs, et ce tout superbe qu'il est graphiquement.