Le second chapitre de la saga torturée de Galerians échoue enfin sur PS2 dans une version qui devrait plus ou moins répondre aux attentes des fans de la série. Aux frontières des questions métaphysiques d'un Evangelion et de l'univers post-apocalyptique d'Akira, Galerians : ASH s'impose comme un titre à part dans la ludothèque PS2.
Remarqué et plutôt bien accueilli en son temps sur PSX, le premier opus de Galerians aura marqué tout ceux qui s'y seront essayés par son atmosphère dérangeante, son scénario sinueux et son gameplay plutôt novateur dans le registre des survival horror. Aujourd'hui Galerians : ASH reprend grosso modo le principe de son prédécesseur, va encore plus loin en matière de complexité scénaristique et améliore tout ce qui pouvait paraître fastidieux au niveau du gameplay.
L'histoire est toujours celle de Rion et s'enchaîne à la suite des faits narrés dans Galerians. Tout commence lorsque Dorothy, un super ordinateur digne d'un HAL de 2001 : L'Odyssée de l'Espace, s'interroge sur les motivations du comportement humain, les droits de vie et de mort humain/humain et machine/humain, et s'abroge finalement de droit de siéger à la place de Dieu. Maîtresse de ses convictions, Dorothy mit au point le programme Famille et créa les Galerians, des humains dotés de pouvoirs psychiques considérés comme ses propres enfants et donc soumis à sa volonté. Le jeu commence dans une semi-réalité où Dorothy voit venir à elle un Rion rebelle accompagné de Lilia, la fille du Dr. Pascalle qui possède dans son cerveau le programme capable de détruire Dorothy. C'est l'incertitude et l'incompréhension qui surviennent alors avec un jeu qui semble tourner en boucle, la défaite d'un super-ordinateur immortel et la question : Rion ne serait-il qu'un amas de données informatiques projeté dans une réalité virtuelle ? Mensonges ? Réalité ? Le fait est que la véritable histoire commence six ans plus tard à Michelangelo City, une ville en ruines conçue pour résister aux assauts radioactifs des Galerians. Rion émerge de son sommeil cryogénique et se voit confié une nouvelle mission : réussir à introduire le virus qui détruisit Dorothy dans un Galerian nommé ASH pour le neutraliser et vaincre par la même occasion tous ses disciples.
On le voit, l'ambiance et le scénario sont bien les points forts de Galerians : ASH, qui peine comme son prédécesseur à réellement convaincre sur le plan du gameplay. La réalisation déjà n'est pas fameuse, avec de l'aliasing comme on en a jamais vu et un scintillement permanent qui explose les yeux. Le soft se rattrape tout de même avec la présence d'une option 60 Hz et de deux niveaux de difficulté différents. Si le premier en avait rebuté plus d'un à cause de ses contraintes fastidieuses au niveau du système de jeu, on constatera ici une difficulté revue à la baisse à des conditions de jeu moins contraignantes. Cela se traduit principalement par une modification de la jauge d'AP qui ne diminue plus lorsque Rion court, mais seulement lorsqu'il utilise ses pouvoirs psychiques. Cette jauge représente en fait la condition mentale de Rion qui fait un malaise lorsqu'elle est au maximum et devient temporairement invincible. Le seul moyen de revenir à un statut normal est de lui injecter une substance appelée Delmetor difficile à dénicher.
D'une façon générale, les capsules chimiques sont pourtant beaucoup moins rares que dans Galerians, la plupart des ennemis en laissant derrière eux une fois morts. Comme d'habitude, Rion doit switcher entre ses différents pouvoirs pour exploiter le point faible de l'ennemi en concentrant sa force avant de lâcher une salve dévastatrice. Plus le tir est concentré, plus il est puissant, et les dégâts peuvent être décuplés en se positionnant derrière son adversaire. En plus des capsules de Nalcon (onde de choc), de Red (flammes), de D-Felon (lévitation et écrasement), on trouvera aussi du Bustanor qui projette des lasers à tête chercheuse et du Breakaron, le tir le plus puissant du jeu mais le plus long à charger. Les capacités de Rion se résument autrement à une roulade d'esquive et une parade à l'aide d'un bouclier psychique qu'on peut faire évoluer à l'instar des autres pouvoirs psychiques.
Finalement, on ne reproche à Galerians : ASH que la répétitivité de l'action qui nécessite de concentrer ses pouvoirs ce qui rend le gameplay parfois laborieux. Par chance, le verrouillage des cibles facilite la progression en agissant de façon semi-assistée. Si la réalisation déçoit elle aussi, aussi bien sur le plan des textures aliasées qu'au niveau des animations et des allers-retours inutiles, l'ambiance et le scénario rattrapent de justesse ces fausses notes pour donner au final un titre original mais un peu court, et qui passionnera uniquement ceux qui avaient particulièrement accroché au premier opus.
- Graphismes13/20
Une réalisation qui déçoit à cause de ses textures aliasées qui explosent les yeux et le manque de fluidité des animations mais qui se rattrape au niveau de l'univers post-apocalyptique et de l'ambiance troublante à souhait. Le jeu propose une option 60 Hz.
- Jouabilité12/20
Même si Galerians : ASH rattrape un peu les défauts de son prédécesseur, il propose encore un système de jeu assez laborieux qui nécessite de concentrer son énergie avant d'attaquer, ce qui nuit au dynamisme de l'action. L'ensemble reste heureusement très jouable.
- Durée de vie11/20
Le jeu ne réserve pas plus d'une dizaine d'heures mais le niveau de difficulté est bien dosé et la progression moins contraignante que par le passé. Les bonus se limitent à des cinématiques que l'on peut revoir par la suite une fois qu'elles ont été débloquées.
- Bande son13/20
Discrète, la bande-son renforce l'ambiance oppressante qui se dégage du titre, avec un très bon doublage en anglais et les sous-titres en français.
- Scénario16/20
Sans conteste le point fort de Galerians : ASH. Le scénario est sinueux à souhait et l'ambiance ravira les joueurs avides de questions métaphysiques et d'univers à la Akira.
Comme son prédécesseur sorti sur PSX, Galerians : ASH fait une entrée discrète sur PS2 avec un titre qui vaut surtout pour son excellent scénario, ses superbes séquences cinématiques et son univers troublant, tandis qu'il déçoit parfois par la répétitivité de son gameplay et la médiocrité de sa réalisation. Un titre que sauront tout de même apprécier ceux qui avaient été séduits par le premier opus.