Tout droit sorti des studios texans d'Acclaim, Vexx envahit les consoles nouvelles générations avec un titre de plates-formes plutôt bien fait mais qui peine à convaincre entièrement.
Vexx est un drôle de personnage qui va se rebeller contre ses oppresseurs le retenant, lui et les siens, en esclavage dans des mines. Ayant perdu son grand-père dans une tentative d'évasion, sa vengeance ne tardera pas à arriver. A l'aide d'une paire de gantelets griffus trouvée presque par hasard, notre personnage parvient enfin à s'échapper. Une fois en liberté, il apprend que son grand paternel n'est pas vraiment mort et qu'il y a toujours une chance de le sauver à condition de réunir suffisamment de coeurs représentants les âmes de ses pairs. Sans perdre une seconde (enfin, si, mais juste le temps d'un entraînement afin de nous apprendre à maîtriser le héros), Vexx part à la recherche des précieux coeurs dans une bonne dizaine de niveaux.
Les développeurs de Vexx ont dû pas mal jouer à Mario 64 pour proposer un titre si fortement inspiré par le plombier moustachu. La progression est effectivement calquée sur celle du jeu de Nintendo. Chaque niveau est l'occasion de relever de nombreux défis qui débouchent tous sur l'obtention d'un coeur. Les épreuves sont multiples et touchent aussi bien aux séquences de plates-formes pures avec sauts ultra-millimétrés et corniches branlantes qu'aux ramassages d'items tout ce qu'il y a de plus classique. Parmi les défis, on trouve aussi de multiples mini-jeux permettant de faire varier le gameplay (combat contre un sumo, labyrinthe, etc.). Malheureusement, même ainsi, Vexx tourne un peu en rond avec des épreuves qui finissent par se ressembler de niveau en niveau et lorsqu'il ne s'agit pas d'escalader une paroi rocheuse, il faut monter au sommet d'une tour.
Malgré cela, Vexx propose un challenge tout à fait intéressant pour les fondus de plates-formes. En faisant abstraction du relatif manque d'originalité de l'action, le joueur amateur du genre trouvera en effet un défi à sa mesure. Vexx est assez difficile d'autant qu'il oblige à recommencer un niveau depuis le tout début lorsqu'on a le malheur de trébucher ou de perdre toute son énergie. Dans ces cas-là, vous perdrez aussi tous les items précédemment ramassés. Je ne vous cache pas que ça peut devenir rapidement frustrant. Pas autant que la caméra cependant. Je disais tout à l'heure que Mario 64 a dû beaucoup tourné dans les locaux d'Acclaim, on pourrait dire la même chose avec Mario Sunshine car dans Vexx on se heurte rapidement à une caméra peu pratique. Mal fichue, elle n'est pas évidente à manier, transformant même certains passages en véritables calvaires. On est de plus constamment obligé de la replacer manuellement si on veut voir où on pose les pieds.
Pour en revenir à Vexx et à ses moufles aiguisées, le personnage est capable grâce à elles de s'agripper à quelques murs grillagés ou d'attaquer sauvagement les ennemis. En remplissant une jauge, il peut aussi lancer des éclairs quelques instants, histoire d'augmenter sa puissance de frappe et son éventail de coups qui contient déjà des uppercuts ou des enchaînements de claques bien hargneuses. Plusieurs pouvoirs sont enfin à débloquer comme celui qui transforme Vexx en magma et qui le rend indestructible.
Malgré ses environnements parfois trop cubiques, Vexx est plutôt bien réalisé. Les niveaux reprennent les classiques du genre avec un stage dans le désert, un autre plus aquatique, encore un autre dans les montagnes, etc. Les graphismes gardent constamment un aspect assez mignon et sont servis par des voix françaises et des thèmes musicaux franchement réussis.
Au final, Vexx est un titre en demi-teintes. On peut difficilement lui reprocher son approche très classique de la plate-forme qui, si elle n'est pas forcément originale, fonctionne quand même assez bien. Par contre, ses problèmes de caméra nous restent en travers de la gorge. Perdre à cause d'un angle de vue mal adapté peut énerver dans bien des situations. A réserver donc aux plus patients d'entre nous et à ceux qui savent garder leur calme devant la difficulté du challenge proposé.
- Graphismes15/20
Les niveaux sont suffisamment vastes pour accueillir de nombreux défis. Les couleurs vives donnent une petite touche enfantine à l'univers tout comme le design des personnages lui aussi très réussi. On peut cependant noter des environnements parfois trop cubiques.
- Jouabilité12/20
Aïe ! La caméra ne fait vraiment aucun effort pour nous aider. En plus de devoir la replacer manuellement, elle n'offre que très rarement un angle adéquat. Soit trop basse, soit trop haute, elle handicape clairement le bon déroulement du jeu. Le reste du titre fait la part belle aux sauts très précis sur des plate-formes mouvantes.
- Durée de vie15/20
Vexx doit fouiller neuf grands niveaux pour découvrir tous les coeurs cachés. En moyenne, chaque zone contient une dizaine de coeurs, il faudra donc un peu de temps pour terminer le jeu entièrement.
- Bande son16/20
Si les bruitages sont assez classiques dans leur genre, les musiques sont magnifiques et les voix françaises bien interprétées.
- Scénario13/20
Le scénario est assez accessoire et ne sert qu'à trouver un motif à la succession de niveau.
Vexx est l'exemple parfait du titre plutôt bien fait mais qui doit faire avec une jouabilité trop imprécise pour ce type de jeu. La caméra vient en effet gâcher ce qui aurait pu être un très bon jeu de plate-forme. Il n'y a pas d'autres mots que les traditionnels : « c'est dommage... ».