Quelle buse ce Dr. Muto ! Non content d'avoir déjà bousillé sa planète sur 128 bits, le voilà qui remet le couvert sur GBA. Si le scénario et les transformations du Doc restent les mêmes, le fun répond, lui, aux abonnés absents.
Scientifique complètement maboule, le Dr. Muto fait accidentellement exploser sa planète à la suite de l'une de ses nombreuses expériences. Sous les précieux encouragements de son ordinateur AL (y a incontestablement du Kubrick dans l'air), le docteur se décide à recoller les morceaux de sa bévue. Pour cela, il devra récupérer des séquences d'ADN qui lui permettront de se transformer en plusieurs espèces d'animaux. Ne me demandez à quoi cela va-t-il pouvoir lui servir dans son entreprise, je n'en sais absolument rien. Moi, je ne fais que gentiment retranscrire ce qu'il y a écrit dans le mode d'emploi. Oh, et puis en fait, on s'en fiche un peu du pourquoi du comment de la chose puisque Dr. Muto n'est qu'un bête jeu de plates-formes, linéaire et même pas intéressant.
Le Dr. Muto est un peu le Manimal du jeu vidéo. Mais si, rappelez-vous cette vieille série des années 80, où le héros pouvait techniquement prendre l'apparence de n'importe quel animal mais qui se contentait toujours de se changer en jaguar, en serpent ou en aigle. Pour Dr. Muto c'est un peu pareil, les trucages à deux balles en moins. Dans chaque monde, Muto récupère une nouvelle transformation. Il commence avec celle de la souris, puis trouve celle du poisson et enchaînera avec celle du gorille et celle de l'âne volant. Chacune modifie bien sûr l'apparence du personnage mais également ses possibilités. En toute logique, la souris permet d'explorer de minuscules passages telles que les canalisations alors que le poisson est idéal pour fouiller les profondeurs aquatiques.
Limité par les capacités de la console, Dr. Muto GBA abandonne les environnements 3D pour proposer une bonne vieille vue de profil. Le moins que l'on puisse dire est que la réalisation graphique n'atteint pas des sommets. Midway nous sert des niveaux aux décors fouillés qui virent bien souvent au fouillis. Les animations peu détaillées participent pleinement à donner un côté bâclé à la cartouche. La bande-son est dans le même ton, assez brouillonne dans l'ensemble. Mais plus que cette réalisation très moyenne, le titre se rend boiteux par une maniabilité assez lamentable. Je veux bien qu'un scientifique aussi barge que Muto ne soit pas un athlète né, mais il y a des limites ! Les sauts du bonhomme sont assez courts et il faut bien souvent calculer au pixel près avant de s'élancer au-dessus du vide. On se voit bien souvent obligé de recommencer plusieurs fois le même passage, uniquement parce que cet idiot de Muto n'a pas pris assez d'élan. Que c'est amusant... En plus d'être peu nombreux, les niveaux n'accueillent pas beaucoup d'ennemis. On se retrouve souvent à avancer un long moment sans obstacle ni personne à frapper. C'est d'un ennui soporifique. Pas besoin d'aller plus loin je pense pour vous faire comprendre que cette version GBA du Dr. Muto est vraiment à oublier. Il y a déjà tellement de jeux de plates-formes sur la petite portable qu'il est inutile de s'attarder sur l'un de leurs plus mauvais représentants. Allez, on se la joue jury de « A la recherche de la nouvelle star » et on dit : « Pour moi ce sera non ».
- Graphismes10/20
La console nous a déjà prouvé maintes et maintes fois qu'elle était capable d'afficher des choses bien plus jolies que ce Dr. Muto. Flous et un mal animés, les graphismes font régner une certaine confusion dans le jeu.
- Jouabilité9/20
On dirige difficilement le docteur. Ses sauts sont bien souvent calculés au plus juste et il n'est pas rare d'avoir à tenter plusieurs fois d'affilée le même passage avant de progresser.
- Durée de vie5/20
Deux petites heures devraient amplement vous suffire pour atteindre la fin du jeu en récupérant tous les isotopes.
- Bande son7/20
Le petit haut-parleur de la GBA laisse entendre un cafouillage sonore assez désagréable. On préfère encore jouer sans le son.
- Scénario/
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Autant la version PS2 était sympa à jouer, autant le jeu sur GBA ne vaut pas grand chose. L'ennui surgit dès les premières instants et ne nous quitte plus jusqu'à la fin. Un jeu de plates-formes de plus pour les optimistes, de trop pour les autres.