Après nous avoir plutôt habitué aux batailles épiques dans l'univers médiéval asiatique, c'est dans un contexte très différent que Koei nous invite une fois encore à une lutte sans merci. Une lutte parfois confuse mais comme à l'accoutumée contre des milliers d'ennemis et avec des personnages fatalement super compétents dans le domaine du carnage...
C'est donc de manière un peu abrupte que démarre l'aventure de Crimson Sea. Nous voici avec un type censé être une sorte de détective privé sur une planète sordide, accompagné d'un jeune personnage dont on a encore du mal à déterminer le sexe (entre ce que nous raconte le manuel et le rendu à l'écran on ne sait pas bien à vrai dire...). Bref, tout ce petit monde crève néanmoins moins la dalle et il va bien falloir se mettre au boulot pour gagner sa croûte. Mais les temps son durs et finalement l'arrivée d'une nénette super-extra-méga-sexy sera l'opportunité non pas de passer un bon moment, mais plutôt de se voir investi d'une mission de la plus haute importance. Hé oui, il va bien falloir que nos héros se remettent au turbin et recommencent à gagner leur vie. Seulement voilà, la nénette super -extra-méga-sexy est également très mystérieuse (comme la plupart des femmes cela dit... hum... Le second plus grand mystère de l'univers en somme !). Nos jeunes amis se retrouvent donc sur le système de Théophilus comprenant cinq planètes où il se passe des trucs aussi mystérieux que l'employeuse de Sho, le héros. Figurez-vous que des hordes entières de monstres, blobs, blubs, aliens, zgouirgs en tous genres déciment les populations du système. Rhalala ! Pas de pot ! Seulement voilà Sho, le héros a un super pouvoir mais il ne le sait pas encore et il va donc rapidement se faire la main sur des nuées d'insectes et de blobs gélatineux pour ensuite utiliser des pouvoirs néo-psioniques pour tout exploser. En fait, c'est là que tout se complique...
Oui ça se complique drôlement et on fait bien d'en parler. Pas tant pour le héros en fait, mais surtout pour le joueur à qui il faudrait plus de doigts pour se servir de tous les pouvoirs et armes à sa disposition. Dans le principe de ce jeu d'action à la troisième personne, on blaste à tout va de loin, on colle des coups d'épée de près et on balance du néo-psi quand on y pense ou qu'on a le temps. Si le principe et la variété sont appréciables, le problème c'est que quand les monstres arrivent par centaines, ça a une fâcheuse tendance à tout compliquer. En fait, c'est brouillon et dans le feu de l'action on perd un peu les pédales. Un système permet de locker les ennemis, un autre de viser comme avec un laser (truc qu'on n'a pas trouvé très utile vu l'intensité de l'action). En somme on se retrouve dans une sorte de mélange entre shoot et beat'em up où on n'arrête quasiment pas de tarter entre les nombreuses cinématiques. Petite originalité, la possibilité de customiser ses armes et d'en acheter des nouvelles ce qui deviendra rapidement indispensable.
Sho n'est pas seul dans cette aventure et un peu à la manière des gardes du corps dans Dynasty Warriors, notre héros dispose d'équipiers qui l'aideront dans sa mission mais que le joueur devra également gérer comme dans un RPG. Placement des personnages, points de vie à leur donner au moment critique, bref, tout plein de trucs à faire en plus alors qu'on est déjà bien occupé. A ceci s'ajoutent des personnages complètement terrorisés et incapables d'avancer, qu'il va falloir escorter. En clair on n'a pas une seule minute à soi et si il en découle un gameplay finalement assez riche il n'en demeure pas moins parfois peu abordable et un rien fastidieux.
Au niveau des graphismes, signalons que les décors sont réussis même si les environnements de jeu sont la plupart du temps très sombres, les animations sont fluides dans l'ensemble mais on note ça et là quelques saccades et même parfois des petits bugs de caméra. La caméra d'ailleurs est franchement pénible à replacer et le fait de pouvoir faire volte-face avec le héros sera utile plus d'une fois pour ne pas se faire zigouiller. Les cinématiques de leur côté sont très réussies, surtout les animations de la nénette super-extra-méga-sexy, mais bon, passons... Au final, si le principe de ce Crimson Sea est plutôt sympa et teinté d'un brin d'originalité on lui reprochera principalement des phases d'action certes intenses, mais malheureusement un peu trop brouillonnes. Il faudrait des tentacules pour se servir de toutes les possibilités et le plus souvent on se surprend à choisir la facilité en combinant strafe et shoot. Pour le reste les amateurs d'action seront servis, d'autant que le background n'est pas non plus trop mal et se laisse découvrir avec plaisir. Bref, un titre correct en dépit d'un gameplay malheureusement un peu lourdingue.
- Graphismes15/20
Des graphismes corrects avec de nombreux effets et des animations assez réussies. On note de temps en temps quelques saccades mais rien de grave, les cinématiques sont assez soignées dans leur genre.
- Jouabilité13/20
Argh ! Il y a plein de trucs à faire, des tas d'ennemis à zigouiller mais parfois c'est un peu trop pour le joueur qui ne sait plus où donner de la tête entre ses armes, ses pouvoirs et ses équipiers à surveiller du coin de l'oeil.
- Durée de vie13/20
Une durée de vie correcte mais malheureusement une faible rejouabilité même si deux modes de jeux sont proposés.
- Bande son13/20
Voix en anglais, mais sous-titres en français. Les cris des personnages et certains effets sont pour leur part un peu agaçants par leur aspect très répétitif.
- Scénario14/20
Un background assez sympathique et une aventure qui démarre de manière plutôt obscure, tout ceci reste toutefois assez efficace.
Un jeu truffé de bonnes idées, mais malheureusement les nombreuses possibilités offertes ont une nette tendance à embrouiller le joueur qui optera très vite pour des moyens simples, radicaux et pas prise de chou, perdant du coup un peu de la saveur de ce Crimson Sea.