«Ils prendront nos vies mais ils ne prendront jamais notre liberté...», hurlait William Wallace. Voui ! Faut voir... Enfin bref, c'est pas un Mel Gibson qui se fait charcuter sur la place publique, après que sa super nana se soit fait zigouiller, pour qu'il retombe ensuite dans les bras d'une franchouillarde sortie d'un film pour pré-ados qui nous intéresse ici. En fait, ce qui nous intéresse vraiment, c'est bien plus un jeu de STR qui tente de nous rappeler la bonne odeur de l'hormone typiquement et intensément masculine de Braveheart sans y parvenir vraiment !
Alors Highland Warriors, quoi qu'est-ce ? Et bien tout simplement un jeu de STR tout ce qu'il y a de plus classique et quand je dis «classique», on peut sans doute même penser que le mot est faible. Vous avez passé des nuits blanches sur Age 2, latté toutes sortes de types issus du monde entier sur Warcraft 3, joué les napoléons et autres grands stratèges sur des Cossacks, passez votre chemin... Sans être radicalement mauvais, puisqu'il dispose même de pas mal de qualités, Highland Warriors pèche surtout par son manque cruel d'originalité. OK, l'époque n'a pas franchement été traitée, et puis c'est sympa de se rejouer les affrontements entre les maudits «anglois» et les pauvres Ecossais (sans oublier leur excellent Scotch), mais bon tout ceci ne suffit pas vraiment à nous faire un jeu de stratégie en temps réel qui nous offre véritablement du dépaysement. Bien au contraire... Collecte de ressource tout ce qu'il y a de plus classique, arborescence des constructions, «upgrade» des différents types d'unités, bref, que du re-sucé et qui vous coûtera tout de même sans doute un peu plus de 40 euros. Alors évidemment on va cracher dans la soupe d'entrée, même si c'est un peu déjà fait mais disons qu'on pouvait au moins s'attendre à un peu plus de fraîcheur pour un jeu de STR sortant ces temps-ci.
Pour ceux qui voudrait tout de même en apprendre un peu plus sur le jeu en lui-même plutôt que d'essuyer ma mauvaise humeur du moment, signalons que le titre nous propose donc quelque 4 clans issus des terres d'Ecosse et d'Angleterre, tout ce petit monde évidemment bien décidé à se mettre comme il faut sur la tronche. Pour ce-faire, on dispose de pas moins de 4 campagnes différentes avec un total d'un peu plus de 30 missions à mener rondement. A chaque fois, on retrouve quelques héros pour chaque faction qui, comme c'est désormais à la mode, permettront de booster vos troupes. Cool... si Wallace avait eu le pouvoir de guérison, il aurait peut-être évité à ce brave Mel Gibson une scène de torture fastidieuse où on lui explose lentement la tronche pendant qu'il nous démontre sa foi en ses idéaux de liberté devant un téléspectateur ou cinéphile larmoyant. Bref, revenons au jeu et précisons que chaque héros dispose de deux pouvoirs spécifiques (et qu'ils ont rien qu'à eux alors que les autres non !). Deux pouvoirs spécifiques qui se déclinent sur un mode actif et un mode passif. «Qu'est-ce qu'il nous dit celui-là !?», Et bien tout simplement le pouvoir magique passif permet de booster les unités par la seule présence de votre personnage, le principe actif, lui, (comme pour les débouches chiottes) agit lorsque l'on s'en sert et permettra donc d'effectuer quelques actions temporaires et ponctuelles comme le meurtre à distance ou l'accélération des déplacements par exemple.
Si un tel principe peut quelque part séduire le joueur, il est en revanche légèrement en décalage dans son concept par rapport à la période traitée qui se veut finalement plus historique qu'héroïc-fantasy. M'enfin bon admettons et reconnaissons que ça ajoute un zeste de stratégie et de possibilités en plus sans évidemment être très original sur un terrain ou d'autres ont déjà creusé de profonds sillons (c'est beau !). Pour le reste on collecte 5 types de ressources tout ce qu'il y a de plus classique, on fait ses petits paysans, on a même des fermes comme dans Age 2 et on fabrique vite fait une caserne pour aller exploser l'abruti d'en face. C'est donc du vu, vu et revu avec juste un peu de 3D en plus par rapport au deuxième opus de chez Ensemble Studios qui soit dit en passant a corrigé le tir depuis...
Dans l'ensemble les unités manquent de diversité même si l'on note quelques personnages intéressants de par leur possibilités. On a donc des chevaux, des machines de guerre, des lanciers, des piquiers, des archers, des porteurs de masses et tout le tralala. Globalement le pathfinding de tout ce petit monde est excellent alors que le niveau d'I.A réserve quant à lui quelques surprises. Si le fait que les unités deviennent incontrôlables en folie guerrière (ce qui est prévu par les développeurs), on pige en revanche assez mal pourquoi des unités s'acharnent sur un bâtiment en flammes pendant dix bonnes minutes plutôt que d'aller flinguer la pauvre paysanne qui le reconstruit en même temps...
Passons... Côté graphismes, comme disent nos amis anglophones, Highland Warriors «looks pretty good». En gros, c'est pas trop mal, une façon de dire sans trop se mouiller que ça a un peu de gueule, sans vraiment tuer la rétine non plus. Les unités sont correctement détaillées alors que leurs animations ne sont pas rayonnantes et on peut faire «Zoom,zoom, mon garçon» comme dirait un animateur télé. D'ailleurs le zoom dispose d'une amplitude remarquable pour ce qui est d'aller au plus près de l'action même si on manque en revanche d'un peu de recule avec la vue la plus éloignée. On fait tourner la caméra dans tous les sens et on la rend folle en faisant clic-clic sur le mulot ou encore en se servant de la touche Contrôle du clavier (abrégée Ctrl, pour les crétins qui la cherchent encore). Côté sonore ça en jette d'entrée pour finalement rapidement se faire oublier. C'est du bignou et de la cornemuse, bref de la musique qui fait dans le ton de l'époque même si on a peu de CD enregistrés à ce moment là pour en témoigner.
En clair, à part le fait que je sois de mauvais poil, ce dont vous vous moquez sans doute, sachez qu'Highland Warriors se veut un jeu correct, avec pas mal de qualités mais dont les principaux défauts résident dans un manque total d'originalité et une I.A souvent agaçante. Pour le reste vous pourrez passer pas mal d'heures sur les campagnes qui sont assez faciles au début et vous pourrez ensuite faire quelques escarmouches contre le PC ou même si le coeur vous en dit contre d'autres joueurs via le Net. Bref, si vous n'avez plus rien à vous mettre sous la dent en matière de jeux de STR vous pouvez tenter l'expérience à vos frais, si vous pensez avoir fait le tour complet d'un Warcraft 3 ou d'un Age Of Mythology ce qui serait surprenant... Des surprises en tous les cas, vous, vous n'en aurez pas des masses avec Highland Warriors.
- Graphismes14/20
Des graphismes corrects avec des cartes assez détaillées, tout comme les unités. Les animations sont en revanche un peu décevantes, la gestion de la 3D de son côté, tout comme les zooms sont pour leur part bien gérés.
- Jouabilité12/20
Du classique, archi-classique en, matière de STR, on prend Age 2, on rajoute des trucs on en enlève d'autres, et hop ! Pas de grosse surprises donc, c'est un titre qui reprend les grands standards de la catégorie (maniement, prise en main, interface...) sans commettre véritablement de fausse note à part peut-être au niveau de l'I.A.
- Durée de vie13/20
On nous annonce un truc dans le genre 70 heures de jeu avec les différentes campagnes solo mais l'intérêt de ce titre devrait rapidement s'essouffler en dépit de la présence indispensable du mode escarmouche et des parties en ligne ou en LAN.
- Bande son12/20
Dans le ton de l'époque même si en semblant faire une entrée magistrale la musique se fait rapidement oublier. Les bruitages de leur côté se font également oublier par leur manque de punch à certains égards.
- Scénario/
«Ils prendront nos vies mais ils ne prendront jamais notre liberté...» Eh bien voilà t'es mort !
Un titre malheureusement sans réelle surprise, sans originalité, mais sans trop de défauts non plus. Bref de la STR assez moyenne par rapport à ce qui se fait actuellement et qui si elle tient la route sur le plan technique déçoit en revanche lorsque l'on s'attend à un brin de renouveau en matière de tactique, stratégie et collecte de ressources...