Deux ans après le jeu original sur Dreamcast, Phantasy Star Online investit pour la première fois le support GameCube avec la même mission qui était la sienne il y a deux ans : être le précurseur du jeu online sur console. Premier titre jouable en ligne sur la console de Nintendo, PSO Episode I&II demeure toutefois un soft à ne pas mettre entre toutes les mains. Explications.
Vendredi 7 mars 2003, la GameCube avait rendez-vous avec le online en Europe et les joueurs avec PSO. Déjà sujet à polémique sur Dreamcast, le titre de la Sonic Team de Sega avait ce jour-là un nouveau challenge : conquérir les joueurs GameCube et les convaincre de se mettre au jeu online sur console. Malgré une campagne de médiatisation un peu discrète, tout était prêt pour le jour J, ou presque : le précieux mini-DVD de PSO Episode I&II, le modem 56k et l'adaptateur haut-débit. Seul le clavier indispensable à l'optimisation des communications en ligne était encore fantomatique, mais plus rien ne pouvait empêcher le joueur motivé par l'expérience PSO de se lancer dans le jeu online.
Ceux qui ont découvert le jeu sur console Dreamcast n'y verront d'ailleurs que peu de changements. On retrouve évidemment le même système de combat à base de combos de coups forts et de coups faibles, l'acquisition progressive des magies, la collecte d'items de plus en plus rares et le gain constant d'XP qui fait que l'on ne cesse de jouer pour booster son perso. Fort heureusement, on aura le plaisir de découvrir pas mal de petites nouveautés dignes d'intérêt comme l'ajout de nouvelles classes, de nouveaux profils de personnages, l'intégralité des niveaux présents dans PSO Vers.2 plus une aventure inédite, et surtout un mode 4 joueurs en écran splitté. Une alternative au online pour ceux qui hésitent encore à franchir le pas, même si le plaisir de jeu s'en retrouve considérablement amoindri à cause principalement du manque de visibilité et de l'aspect communautaire inexistant dans le cas des parties offline.
Si vous n'êtes pas encore familiarisé avec l'univers de PSO, sachez que ce titre n'a rien à voir avec un MMORPG sur PC comme EverQuest ou DAOC et qu'il ne bénéficie pas non plus d'un scénario très approfondi. On ne joue pas à PSO pour l'histoire mais pour le plaisir de jeu, pour l'action et pour le fait de pouvoir participer à un univers futuriste qui permet d'accueillir des joueurs de tous horizons, sans barrière de langage et sans la nécessité de maîtriser les bases de tout MMORPG PC. Même si l'idéal sera de dialoguer au moyen d'un clavier, on pourra de façon très simple mettre en place des raccourcis pour communiquer, avec la possibilité d'utiliser des smileys. La connexion online se fait de façon simple, et on est libre d'intégrer une équipe déjà en cours de mission ou bien de créer sa propre partie, avec toujours un maximum de quatre personnages par groupe. On appréciera de pouvoir créer jusqu'à quatre profils différents par carte mémoire et de ne pas perdre ses armes en cas de décès, ce qui faisait justement défaut au jeu original.
Pourtant, il est clair que PSO Episode I&II comporte pas mal de défauts notables, présents d'ailleurs dans les précédentes versions, et qui risquent de rebuter nombre de joueurs. Outre le fait que le soft est toujours victime des joueurs mal intentionnés qui parviennent toujours à trouver le moyen de tricher pour pallier la difficulté du jeu, on regrettera surtout que le gameplay affiche toujours les mêmes lourdeurs que par le passé. C'est certainement voulu, mais si l'on cumule tous les désagréments de la prise en main : l'inertie des personnages avant de courir, la caméra qu'on ne peut que recentrer derrière soi, le gameplay ultra répétitif et l'obligation de faire des allers-retours incessants entre les zones pour éviter de se faire toucher, on se retrouve avec un gameplay très lourd à digérer. Seul le jeu online compense tout cela en permettant une progression beaucoup plus aisée de par la présence de quatre personnages, plus dynamique car sans la nécessité systématique de se planquer derrière les limites de zone, et surtout un plaisir de jeu relancé par l'intérêt de coopérer avec des joueurs inconnus et généralement plutôt sympa. Autant dire qu'il vaudra mieux y regarder à deux fois avant d'investir dans PSO Episode I&II, car c'est surtout en ligne que le soft révèle tout son intérêt, et il faut également prendre en compte l'achat du jeu mais aussi celui du modem ou de l'adaptateur ainsi que l'abonnement qui s'élève à 8.95 € par mois. Le titre de Sega n'a toutefois pas encore d'équivalent sur GameCube, et mérite incontestablement l'intérêt que lui portent déjà les milliers de joueurs connectés sur le réseau.
- Graphismes16/20
On ne note que peu de différences avec les versions Dreamcast, et on retrouve toujours des petits problèmes de clipping qui font que les ennemis apparaissent et disparaissent parfois à l'horizon. L'esthétique générale ne plaira peut-être pas à tout le monde mais le résultat est plutôt joli pour un titre online.
- Jouabilité15/20
L'efficacité de l'interface, de la répartition des boutons et des raccourcis contraste avec la lourdeur et la répétitivité du gameplay. La difficulté énorme du jeu sera amoindrie lors des parties à plusieurs ou online, et l'équilibre des classes est désormais mieux réparti. La communication entre joueurs est toujours très limitée à moins de posséder le clavier approprié.
- Durée de vie18/20
Les nombreuses quêtes solo, les parties multijoueurs et le jeu online font que l'on passera facilement des heures sur PSO Episode I&II. A moins de connaître par coeur les versions Dreamcast et de s'être quelque peu lassé du gameplay franchement répétitif de ce titre. La compatibilité avec la GBA permet de récupérer de nouveaux contenus téléchargeables sur la console portable.
- Bande son15/20
Une bande-son aussi particulière que l'univers global du jeu, mais qui laisse tout de même entendre des thèmes parfois sublimes lors de certains affrontements avec les boss.
- Scénario14/20
Plus que jamais, on ne joue pas à PSO pour son scénario franchement léger mais pour le plaisir de « grouper » avec des joueurs de tous horizons et pour l'enthousiasme que procure le gain perpétuel d'XP.
Même si l'expérience particulière qu'il procure divisera une fois de plus les joueurs, PSO Episode I&II constitue une très bonne entrée en matière pour le jeu online sur GameCube. Facile d'accès, la difficulté du titre n'en est pas moins rebutante pour le joueur novice qui aura tout intérêt à se tourner vers les parties online pour progresser plus facilement le temps de gagner un minimum d'expérience. Le jeu conserve les défauts de ses prédécesseurs pour ce qui est du gameplay mais offre un contenu solide, à conseiller toutefois à ceux qui ne connaissent pas encore le titre de Sega et qui n'ont pas peur de l'investissement financier inhérent à ce type de jeux.