Trop délire ! Hugo s'incruste sur PlayStation pour un come-back inattendu. Ah, ces anciennes stars de la télé, faut toujours qu'elles resurgissent du passé à un moment ou à un autre. Quand finiront-elles par comprendre qu'il y a une fin à tout et qu'au lieu d'insister encore et encore, il faut savoir se retirer la tête haute au sommet de la gloire à la « Andy Kaufman-style » ?
Et oui, ne l'oublions pas, mais en France, nous avons d'abord découvert Hugo à la télé avant de l'accueillir sur nos consoles. Rappelez-vous, c'était dans une émission présentée par Karen Cheryl. Un candidat appelait pour se faire arnaquer en direct-live devant la France entière en essayant de contrôler Hugo avec les touches de son téléphone. Bien évidemment, vu le temps de latence entre le moment où le malheureux candidat appuyait sur le 4 pour aller à gauche, Hugo était déjà tombé cent fois de la falaise. Mélanger la télé, le téléphone et les jeux vidéo, un concept qui n'a jamais vraiment porté ses fruits mais qui n'a pas empêché ce crétin d'Hugo de poursuivre sa carrière sur consoles (principalement PSX et GameBoy) ainsi que sur PC. Les plus anciens, se souviendront peut-être aussi avoir croisé la tronche du troll sur d'autres supports. Je me souviens par exemple d'une version hollandaise du tout premier Hugo que j'avais réussi à choper sur Amiga 500.
Bon, pour son retour sur PlayStation, il ne faut pas s'attendre à des miracles. La série n'a jamais été réputée pour la profondeur de son gameplay ni même pour la beauté de sa réalisation. Autant le dire tout de go, ce nouveau Hugo ne fait pas mieux que ses prédécesseurs. C'est mauvais, très mauvais, à la limite du catastrophique même. La bribe de scénario nous informe qu'Hugo est prisonnier d'un miroir brisé en trois morceaux. Ses enfants vont alors partir en vadrouille à la recherche des trois pièces pour reconstituer le miroir et libérer leur papounet. Trois morceaux de miroirs, trois enfants, donc trois niveaux principaux. La soeur s'occupe d'un stage de plates-formes, le bébé participe à une course de sangliers tandis que le frère aîné doit traverser un niveau armé d'un bazooka à boules de neige. Une fois que chacun aura récupéré son morceau de miroir, le joueur a alors accès à trois niveaux supplémentaires où les fans pourront enfin contrôler leur cher Hugo. Ces derniers niveaux sont à l'image de ceux de la fille, très axés plates-formes.
Si le jeu est donc varié, il conserve une certaine constante tout au long de la courte aventure : une parfaite injouabilité. Les développeurs ont réussi un sacré exploit pour sortir un truc pareil. Les sauts semblent être régis par les lois du chaos. Le personnage répond mal, saute n'importe où, vise comme un pied... Attendez-vous donc à de multiples crises de nerfs et à de jolis lancers de consoles pour vous défouler. Bref, c'est pas la joie et l'aspect technique de la chose n'arrange rien au problème. Graphiquement, c'est très pauvre. Seules les cinématiques font réellement honneur à la PSX, le reste n'est que gros pixel sur gros pixel. Enfin... il faut bien avouer qu'on a déjà vu pire (Largo Winch : Commando Sar). La bande-son reste quant à elle anecdotique, pas de quoi s'y attarder. Des musiques rébarbatives, pas toujours en cohésion avec les thèmes graphiques, et des bruitages déjà entendus mille fois ailleurs.
Hugo : Le Miroir Maléfique ne dénote pas face aux autres épisodes de la série. Court, creux, mal fait, et donc totalement dispensable, il serait très hypocrite de sortir la traditionnelle phrase « A réserver aux plus jeunes », car après tout, pourquoi refiler à nos petits frères une telle raclure lorsqu'on peut trouver bien mieux en prenant la peine de chercher. La série des Crash Bandicoot, ou celle des Spyro par exemple, donne quand même une meilleure image de la plate-forme. Faudrait pas les dégoûter du jeu vidéo dès leur plus jeune âge, non plus. Non mais ho !
- Graphismes9/20
Si les cinématiques sont plutôt bien faites et les personnages modélisés normalement, que dire des niveaux totalement vides n'affichant que de pauvres textures ?
- Jouabilité4/20
L'aspect le plus mauvais du jeu. La maniabilité est pourrie, je crois qu'il n'y a pas d'autres mots.
- Durée de vie2/20
Il ne faut pas plus d'une petite heure pour terminer le jeu. C'est peu, très peu.
- Bande son9/20
Musiques et bruitages lassants mais les voix sont en français, alors...
- Scénario3/20
Sans commentaire.
Il n'y a rien à ajouter qui n'aurait pas été dit dans le texte. Pour conclure sur quelque chose d'intéressant, sachez donc que Karen Cheryl n'est plus. L'animatrice a en effet décidé l'année dernière de reprendre son véritable patronyme. Il faut donc aujourd'hui l'appeler Isabelle Morizet. Passionnant, n'est-ce pas ?