Ouch, là où l'on attendait un jeu d'aventures à l'ancienne avec humour et orientation RPG, nous voilà face à un soft horripilant, buggé jusqu'à l'os et à l'interface ratée. Le monde est sans pitié et n'hésite jamais à nous jouer des tours cruels.
Grom et Petr (si, ce sont leur vrai nom, je jure) sont deux aventuriers au passé trouble avec lesquels vous commencerez votre palpitante aventure. Le pauvre Grom a en effet eut le triste privilège de visiter un goulag dont il s'est enfui. Bref, les voilà maintenant au Tibet, pays mystique dans lequel les Nazis recherchent un pouvoir qui leur permettrait de prendre le contrôle du monde. Une histoire qui n'est pas sans rappeler ce bon vieil Indiana Jones. Avec ses airs de cartoon et ses répliques parfois cinglantes (mais malheureusement un peu trop stéréotypées), Grom s'efforce de dégager une ambiance plutôt pas sérieuse, et il y parviendrait presque s'il n'était pas aussi énervant. Il y a de bonnes idées dans ce titre qui nous vient de Pologne, pays jusqu'ici plus connu pour sa production de Vodka vendue moins cher que l'eau que pour ses jeux vidéos.
En terme de gameplay, Rebelmind nous sert un mélange de genres comprenant de l'aventure, de l'exploration, de l'action et un poil de RPG. Une sauce plutôt alléchante. En pratique, on contrôlera de 2 à 5 unités auxquelles on donnera divers ordres habituels à un jeu de tactique (assis, debout, couché etc). Plusieurs types de comportements sont également disponibles, faisant varier le niveau d'agressivité face aux ennemis. Ca, c'est pour le combat. Pour les phases d'exploration, ben on explore, on vadrouille dans un village en discutant avec un peu tout le monde dans le plus pur style click and play, l'occasion de tomber sur des gens avec qui l'on pourra commercer (et même marchander), découvrir des indices et tout le tintouin. Des mini-jeux viendront même égayer tout cela (du genre se bastonner et autre). Bien, bien, rien de super original, mais c'est le mélange de tout ça qui pourrait plaire, d'autant plus que Grom revêt un habit old school bien sympathique. Sympathique, le design l'est tout autant. Décors en 2D avec personnages en 3D, le ton est cartoon et plutôt marrant. Et en plus, pas exigeant d'un point de vue technique, le jeu étant joli mais sans excès.
Malheureusement, Grom se vautre lamentablement pour un tas de raison qui font qu'on ne se prend pas du tout au jeu. D'abord il y a l'interface ratée et laborieuse. Donner les ordres est pénible, peu fonctionnel et un poil long si vous êtes adeptes de la souris. De même pour les objets dont la gestion n'est pas top. Alors certes, il y a une tripotée de raccourcis claviers, mais eux aussi sont terriblement mal foutus puisque c'est presque toutes les touches qui sont mappées. Va falloir manger du poisson pour la mémoire. Ensuite, un curieux parti pris au niveau de la santé, si un personnage meurt, il recouvre ses forces au bout d'une minute. Mais ce n'est pas le pire, on pourrait même faire avec. Car oui, c'est certain, ils pourraient être attachants les personnages, s'ils n'étaient pas si dramatiquement cons ! Soit l'IA est inexistante, soit on préférerait qu'elle le soit. Le pathfinding est calamiteux et même pire que ça encore. Vous sélectionnez deux unités, vous leur dites gentiment d'aller à un point A, vous regardez et... y en un qui fait ce qu'on lui dit et l'autre qui se barre à l'autre bout de la carte sous le nez des gardes et refusant de se défendre !! Au bout de 10 minutes, on a qu'une envie c'est de leur filer des claques. Dans le même genre, on a les combats qui foirent parce que les hommes ne vous écoutent pas. Des combats ratés eux aussi puisqu'ils se résument à cliquer comme une brute sur la souris jusqu'à ce que le mec en face soit occi. Pas de panique, de toutes façons, si vous mourez, vous revivrez sous peu.
Et j'ai pas fini, j'ai pas encore parlé de la caméra. Sachez que c'est une véritable épreuve de diriger votre équipe hors de l'écran vu que la caméra est systématiquement centrée sur eux. Bien sûr vous pouvez regarder plus loin, mais jeter et un oeil et choisir une destination est pour le moins délicat. Non vraiment, il n'y a rien à faire, Grom aurait pu être un bon petit jeu, mais là, je suis désolé, mais c'est une plaie.
- Graphismes14/20
Sans doute le seul point fort du jeu. Certes, ce n'est pas merveilleux mais le design est très agréable et ça tourne sur de petites machines.
- Jouabilité6/20
Une bonne orientation au départ mais entre les problèmes de caméra, l'interface confuse et le pathfinding minable, c'est la cata. Au lieu de s'amuser, on s'énerve, on tape du poing et on fait sursauter ses collègues (c'est du vécu).
- Durée de vie8/20
Longue de facto, étant donné qu'on avance au petit bonheur la chance, ratant infiltration sur infiltration, combat sur combat à cause de l'IA ou autres pépins et qu'il faut recommencer. Mais ça lasse vite et l'envie de jouer s'estompe très rapidement.
- Bande son14/20
Les musiques sont sympathiques et les effets ne paient pas de mine. Les voix sont correctes.
- Scénario/
Voilà au final, Grom c'est un beau raté, un feux d'artifice qui ne part pas, qui reste pitoyablement planté dans le sol à lancer des petites étincelles en faisant « pssssffcccfhhhht » jusqu'à s'éteindre dans l'indifférence générale (sauf moi, vu qu'après quelques heures de jeu, j'ai un nouvel ulcère). C'est bien dommage.