La mascotte d'Ubi Soft nous revient dans un troisième volet extrêmement, que dis-je, ultra attendu des amateurs de jeux de plates-formes. Après avoir ouvert le bal sur GameCube, l'homme tronc à la chevelure dorée mondialement connu sous le pseudonyme de Rayman, s'attaque désormais à la PS2.
L'univers faussement gentillet de Rayman se retrouve d'ailleurs sens dessus-dessous dans cet épisode qui pose d'emblée le ton de ce qui va être l'une des aventures les plus délirantes et les plus farfelues jamais vue sur consoles. Tout commença un tranquille matin d'automne, quelque part dans la Croisée des Rêves. On ignore comment ni pourquoi, mais un Lum rouge (vous savez ces petites bestioles volantes emblématiques de la série) eh bien ce Lum rouge prit soudain la forme d'une détestable boule noire, à peu près aussi moche qu'une mouche mais avec de grandes dents. Bref, là où cette histoire devient vraiment étonnante c'est que cette bestiole n'était autre que le grand méchant du jeu, la menace maléfique connue sous le nom d'André. Véridique. Donc, désireux de conquérir le monde, André se mit en tête de se constituer une armée de Lums noirs à partir des pauvres Lums rouges, et arracha tous les poils des animaux à fourrure pour se fabriquer des costumes. Ainsi naquirent les Hoodlums, la menace la plus dangereuse que la Croisée des Rêves ait jamais connue.
Une fois de plus, le héros démembré prénommé Rayman se voit donc fatalement obligé d'interrompre sa sieste pour régler cette affaire au plus vite. S'ensuit une véritable parodie d'épopée où notre héros devra libérer tous les Ptizêtres des cages où ils sont enfermés, et récupérer des boîtes de conserve pour pouvoir se transformer et ainsi bénéficier d'aptitudes très utiles pour compléter les niveaux. En parlant de pouvoirs, ceux de ce troisième volet sont limités dans le temps. C'est-à-dire que contrairement aux aptitudes que Rayman apprenait une fois pour toutes dans ses aventures précédentes, on ne peut profiter ici des pouvoirs que durant un cours laps de temps. Cela implique une légère refonte dans le gameplay puisqu'il faudra désormais se dépêcher pour franchir des épreuves de plus en plus difficiles. Les pouvoirs de cet épisode sont les suivants : pulvéropoing (force accrue), grappinocroc (un grappin électrifié), cyclotorgnole (envoi des mini-tornades), épicoptère (vol ascentionnel) et rocketpunch (lancer de missiles). Voilà bien un jeu qui ne se prend pas au sérieux, et entre les répliques débiles des Ptizêtres costumés n'importe comment et les vannes de vos compères Globox et Murfy la mouche, l'ambiance du jeu ne retombe jamais.
Pour enrober le tout, le gameplay se veut aussi génialissime que la progression est dynamique et variée, et tout s'enchaîne à une telle vitesse que l'on ne trouve plus le temps de poser la manette. Le jeu n'en est pas trop court pour autant, surtout si l'on s'acharne à scruter les différents niveaux au microscope pour compléter le jeu dans son intégralité ; et c'est sans compter sur les mini-games que l'on peut débloquer en terminant les niveaux à 100 %.0 Vous vous en doutez, les suppléments propres à la GameCube et à la GBA ont ici disparu, ce qui n'enlève rien au charme du titre. On avance toujours de bon coeur au gré des situations loufoques qui parsèment le jeu.
Reste un jeu franchement irrésistible, bourré de scènes d'anthologies comme lorsque Rayman se transforme en missile Stinger que l'on contrôle directement, un peu comme dans MGS2. S'ajoutent à cela des affrontements tout simplement dantesques contre des boss qui témoignent de l'imagination débordante des programmeurs. On n'en dira pas plus, mais les ennemis eux-aussi surprennent par leurs mimiques et leur tendance à trouver toujours le moyen de vous filer entre les pattes, ce qui rend l'univers du soft particulièrement crédible. Outre les transformations, Rayman 3 introduit également un nouveau type de gameplay qui permet de locker sa cible pour lui tourner autour et surtout lui envoyer ses poings projectiles comme s'il s'agissait de boomerangs. La trajectoire en courbe devient alors un véritable élément à prendre en compte, puisqu'elle permet d'atteindre le point faible de l'ennemi en le prenant par derrière. Qu'ajouter d'autre, sinon que l'esthétique du jeu est sublime, l'humour omniprésent et très mature, et que le titre parvient finalement à remplir toutes ses promesses malgré la pression qui pesait sur lui. Un achat qui s'impose donc de lui-même.
- Graphismes17/20
Non seulement la réalisation est superbe, mais il faut y ajouter l'esthétique géniale de l'univers de Rayman et l'atmosphère délirante qui se dégage du design des personnages et de leurs animations. Le tout est évidemment parfaitement coloré et bourré d'effets spéciaux en tout genre.
- Jouabilité17/20
Ubi Soft a visiblement compris qu'un bon titre se doit de proposer un gameplay irréprochable. La vue est entièrement libre et les contrôles se font sans accroc. La progression s'avère par ailleurs variée, prenante et très dynamique.
- Durée de vie15/20
Il faudra s'y reprendre à plusieurs fois pour espérer compléter le jeu dans son intégralité et découvrir tous les bonus cachés. Le jeu comporte de nombreux mini-games à débloquer.
- Bande son18/20
Des répliques saugrenues que l'on apprécie d'autant plus que les voix sont délicieusement débiles. Un pur régal.
- Scénario17/20
Je vous mets au défi d'imaginer une histoire plus farfelue que celle de Rayman 3. Le jeu bénéficie en plus d'une ambiance excellente et d'un humour qui séduira même les joueurs adultes.
Le bon vieux Rayman fait décidément très fort avec ce troisième opus surprenant d'ingéniosité. Le soft ne trahit aucune faiblesse technique ni aucune faille de gameplay, et se plaît à nous projeter dans un univers que l'on aurait difficilement pu imaginer aussi délirant. Moins fourni en mini-jeux que la version GameCube, l'opus PS2 est tout de même un must qu'il faut se procurer au plus vite !