Unreal 2 s'est fait désirer, beaucoup désirer, à grands coups de screenshots sporadiquement publiés histoire de bien nous faire sentir que nous serions face à une merveille graphique. Oui, ce jeu est fabuleusement beau, ce qui ne fait qu'accroître la difficulté de ma tâche, celle de vous apprendre qu'en dehors de cela, il n'a rien d'exceptionnel.
Mais attention, rien d'exceptionnel ne veut pas dire que c'est une daube. Vous voilà dans le rôle de Dalton, Marshall de la TCA qui rêve d'intégrer les marines. En attendant votre boulot est de veiller à la sécurité des colonies humaines, mises en péril par des artefacts aliens. Le jeu est beau donc, on le sait tous déjà. Et en attendant Doom 3, on peut sans risque s'avancer à dire qu'il est le plus sublime titre du moment. Comment rester de marbre face aux multiples effets de particules qui forment des nuées vaporeuses multicolores, comment ne pas être sous le charme des effets de lumières dynamiques et des jeux d'ombres bluffants. Dans les shooters, le progrès technique passe souvent par la représentation du feu (allez savoir pourquoi) et bien là, on atteint des sommets avec des flammes plus réalistes que ce que l'on a vu jusqu'à présent, utilisez un lance-flammes devient un véritable besoin que l'on doit assouvir pour le plaisir des yeux, même dans le vide. Les personnages, aliens ou humains sont d'une finesse époustouflante, les décors fourmillent de détails grands et petits. Bref c'est splendide, matériellement super exigeant mais splendide. En revanche, je reste interloqué par un point : aussi beau qu'il soit, le moteur d'Unreal n'affichera aucune interaction avec les décors, pas un impact sur les murs, tout juste quelques vitres qui explosent. Étonnant et assez désappointant.
Il est clair que la réalisation d'Unreal 2 : The Awakening se doit d'être celle d'un hit, plus que ça même, d'un titre qui fera date. Pourtant, le gameplay est loin d'être ce que l'on aurait souhaité. Car finalement, dans le fond, le nouveau soft d'Epic n'est qu'un FPS de plus, un très bon FPS pourvu d'une action efficace, mais pas un jeu culte. Dans la pratique, Unreal 2 est un titre particulièrement bourrin et au gameplay des plus classiques. En clair, les ennemis vous sautent à la gorge et il s'ensuit un grand gunfight. Pour vous mettre dans le bain, de nombreuses scènes scriptées serviront une mise en scène qui vise à vous faire flipper,. C'est souvent efficace mais cela reste du déjà vu et certains passages rappellent assez AvP 2. On regrette tout de même une certaine mollesse avec des monstres qui se pointent au compte-goutte. Certains niveaux vous proposeront de vous allier aux marines et même de leur donner des ordres assez simples, on n'échappera pas, bien sûr, à la couverture d'alliés au snipe. Mais honnêtement, ce que l'on retient surtout, c'est l'ambiance flippante qui émane notamment de la bande-son, entre autre les cris dont on distingue mal la provenance, sauf quand leur source est déjà sur votre dos en train de vous lécher l'oreille. L'action est bien menée et le « coup du pantin » (je vous raconte pas qui marquera votre première séance de tir est assez amusante.
Mais à part ça, le reste du gameplay est très basique et répétitif. Les ennemis ne sont pas bien futés et vous n'aurez qu'à vider vos chargeurs. Où sont les nouveautés ? Qu'est-ce qui à part son aspect visuel, permet à l'un des shooters les plus attendu de l'année de se démarquer du lot ? Qu'est-ce qui le rend meilleur que le trépidant Medal Of Honor ? Certains diraient une durée de vie plus longue. Mais non, il faut une grosse dizaine d'heures pour clore Unreal, et l'absence de mode multi (on sait tous où il se trouve le pendant multijoueur d'Unreal) n'arrange rien à l'affaire. Mais que tout cela ne nous vous induise pas en erreur, Unreal 2 est un très bon FPS, un peu primaire, très linéaire avec des objectifs qui s'enfilent comme des perles mais l'action reste convaincante, surprenante et parfois flippante grâce à une ambiance qui n'est pas sans rappeler celle d'un Alien Versus Predator 2. Mais ce qui manque c'est le truc en plus, une IA plus poussée, pourquoi pas des véhicules ? Ou un bidule quelconque qui distingue le jeu de la masse, autre que sa somptueuse réalisation graphique, et surtout une rejouabilité potentielle.
Pour les détails, faisons une halte sur les armes qui sont assez nombreuses, du shotgun au sniper en passant par le fusil d'assaut et le lance-flammes (c'est d'ailleurs la première fois que je trouve un lance-flamme aussi efficace), elles disposent toutes d'un tir secondaire. Pour rester sur le lance-flammes, on pourra arroser une zone de napalm et y bouter le feu d'un simple tir. Si j'ai mentionné la mise en scène in game, celle des « inter-missions » laisse plus à désirer. Vous reviendrez fréquemment à bord de l'Atlantis pour y préparer vos nouvelles missions avec l'équipage. Sans doute prévus pour renforcer l'immersion, ces passages sont assez fastidieux et surtout l'occasion de constater que les dialogues donnent un peu trop dans la série B SF. C'est rigolo mais on se lasse. Enfin, à la rigueur, cela n'a guère d'importance. Et voilà, on se sent un peu déçu, pour autant, je ne déconseillerai pas le titre aux amateurs de FPS, mais sachez qu'on a vu mieux.
- Graphismes18/20
Sans aucun doute ce qui se fait de mieux en attendant de voir Doom 3. Effets de particules, lumières, modélisations, tout est parfait si ce n'est l'interaction avec l'environnement trop limitée. Mais le prix à payer est élevé, il vous faudra des bêtes de courses pour fair tourner le jeu.
- Jouabilité14/20
Une prise en main immédiate, c'est un FPS classique. Le gameplay n'est malheureusement pas tout jeune, ça sent un peu le réchauffé et rien ne permet à Epic de placer son titre au-dessus d'autres shooters. Pas mauvais, mais sans surprise en dehors des scripts qui se montrent moins exaltants que ceux d'un MoH.
- Durée de vie10/20
Autre point noir pour le soft, une durée de vie pas extraordinaire, 10 heures c'est peu, même si elles sont bien remplies. Cela passerait avec un multijoueur mais pas de ça ici.
- Bande son16/20
En dehors des dialogues un peu ringards, l'ambiance sonore est excellente, entre les cris, les bruits divers (grincement, bois qui craque, grognements) et la musique qui colle au jeu, c'est parfait.
- Scénario14/20
Un scénario pas dénué de rebondissements et plutôt bien mené. En cours de jeu, des scènes scriptées viennent pimenter un peu les choses.
Voilà, que dire de plus si ce n'est répéter encore une fois que Unreal 2 : The Awakening est un titre de grande qualité mais qu'il n'est pas LE shooter que l'on attendait, il n'apporte rien de vraiment nouveau et se contente d'avoir recours à des ficelles déjà rodées, même si elles marchent toujours. Une semi déception car malgré son aspect visuel, Unreal 2 offre un gameplay qui n'a rien d'exceptionnel.