Finalement, quand on voit le résultat des différentes adaptations du jeu sur tous les supports, il faut reconnaître que les versions portables ne sont pas les plus mal loties. A l'instar de la version GBC, et même si les deux jeux n'ont pas grand-chose à voir en termes de contenu, on constate que Taxi 3 sur Gameboy Advance parvient tout de même à se hisser au rang des productions les plus moyennes tournant sur ce support. Evidemment, le soft de Visual Impact ne pèse pas bien lourd en comparaison d'un V-Rally 3, mais force est de reconnaître que les inconditionnels qui se seront rués inconsciemment sur cette version GBA devraient pouvoir relativiser compte tenu de ce que nous propose le jeu en question.

Visuellement, déjà, le soft surprend par ses environnements 3D relativement détaillés et en tout cas très lisibles. Les choses se gâtent en revanche une fois la course lancée, puisque l'animation trahit rapidement des saccades évidentes, propices à moult bugs de collisions et autres problèmes de clipping. Il faut dire que le jeu souffre tout de même d'un manque de variété certain au niveau des environnements, mais aussi des véhicules que l'on jurerait croiser dix fois au cours d'une même étape. Si l'impression de vitesse n'est pas aussi bluffante que sur GBC, le rendu est plutôt crédible lorsqu'on frise les 200 km/h. Seul problème, la moindre collision avec un autre véhicule ou un élément du décor implique de repasser la première, ce qui n'est pas sans casser le rythme des courses.

Pourtant, le concept de ce titre partait d'une idée plutôt sympa avec l'obligation d'atteindre un endroit précis du circuit avant la fin du temps imparti, sachant que le chrono n'est pas la seule contrainte de ces courses poursuites. Il faut croire que le taxi de Daniel consomme beaucoup d'essence pour se retrouver à sec toutes les trente secondes. Résultat, un passage obligé dans les rares stations service qui parsèment les circuits dans le seul but de faire le plein. On se retrouve alors en face d'un cruel dilemme : choisir de perdre de précieuses secondes pour s'assurer un stock de carburant suffisant pour terminer la course, ou bien zapper l'arrêt à la station et tenter le finish avec le réservoir à sec. Dans la pratique, on s'aperçoit que l'idée se révèle d'autant plus juste qu'il faut en plus déterminer quels embranchements prendre en cours de route pour atteindre le point d'arrivée en dépassant un maximum de stations. Les courses en deviennent d'autant plus ardues, surtout que les autres automobilistes semblent tout faire pour vous mettre des bâtons dans les roues en se mettant en travers de votre chemin, quitte à sortir de la route ou à rouler sur le trottoir.

La douzaine de missions s'enchaîne donc sans générer de véritables surprises, et ce ne sont pas les quelques bonus glanées en fin de courses qui parviennent à relancer l'intérêt du jeu. On en vient à bout avec au final une impression ni bonne ni franchement mauvaise, et même si sur le papier les missions se renouvellent vaguement en alternant filature, contre-la-montre et carburant limité, on retombe toujours sur les mêmes problèmes de gameplay qui finissent par agacer rapidement. Le mode Compétition qui se débloque à partir de la dixième mission change un peu la donne en mettant le joueur aux prises avec des concurrents en lice pour la première place, et les meilleurs pilotes pourront toujours faire durer le plaisir en relançant le jeu en mode Difficile. Au bout de compte, ce n'est de toutes façons pas ce Taxi 3 qui va générer l'enthousiasme auprès des amateurs de jeux de courses sur GBA.