Les courses de char semblent à la mode. Après Maximus sorti il y a quelques mois, voici Ben Hur qui sort enfin des studios Microïds. Sans dire que le titre était super attendu, on pourra se risquer à prétendre qu'il attisait la curiosité. Force est de constater que si la surprise est là, la déception s'incruste dans la fête. Original mais souffrant de quelques défauts majeurs.
Oui, je suis déçu, mais on verra ça plus tard. Faisons d'abord les présentations. Ben Hur comme son nom l'indique vous propose de prendre les rênes d'un char et de participer à des courses sanglantes qui n'ont que peu de rapport avec Mario Kart. Au menu des réjouissances, des modes assez classiques dans un jeu de courses, un mode arcade qui fera également office de multijoueur ou le Défi de Chronos mais c'est surtout dans le mode Ascension que l'on cherchera tout l'intérêt du titre. C'est là en effet que se jouera votre carrière et que vous deviendrez le champion d'un dieu, celui-ci vous récompensant grandement pour vos actes en vous prodiguant divers sorts en fonction de votre prestige, de vos victoires, de vos actes de bravoure.
On continue avec les menus pour rester cohérent, parce que sinon, moi je me perds. Vous voilà dans votre villa dans laquelle vous trouverez un marchand chez qui vous dépenserez vos pièces durement gagnées en armes ou en parties d'attelage. De l'autre côté, le temple, c'est là que vous choisirez votre dieu et que vous échangerez vos gemmes de prestige contre des sorts de régènessence, de vitesse ou d'attaque. Enfin, vient la course. Il est donc temps de parler du gameplay pur et dur.
Contrairement à Maximus, vous êtes seul aux commandes de votre char, et il vous faudra naviguer entre vos armes et votre fouet d'un côté (ce dernier permettant de brusques accélérations) et les différents sorts disponibles. Bien sûr le but de la course est d'arriver en tête, mais pour cela il vous faudra batailler. Soit par la magie, soit en passant en mode combat. Deux choix s'offrent à vous, l'arme de jet, la plus simple, ou l'arme de mêlée qui s'utilisera en combat rapproché, votre cible devant se trouver à vos côtés. On se fritte alors à coups d'attaque légère ou puissante et on pare si possible. Pour quitter le mode Fight, soit l'un des combattants meurt, soit on freine. Ce sont ces combats, ou vos actes les plus spectaculaires (comme se placer en tête devant la foule) qui vous feront gagner les précieuses gemmes de prestige. Point important de la conduite, la résistance de votre char qui va prendre pas mal de coups, mais surtout la fatigue de vos chevaux qu'il faudra ménager. En cas de manque, un passage sur le « stand » vous remettra d'applomb. Une gestion sympathique qui pimente pas mal les courses.
Alors comme ça, on se dit qu'il est drôlement sympa ce jeu, pourvu d'un gameplay pas inintéressant du tout même si on touche vite à ses limites. Mais voilà, là où le bât blesse c'est dans la maniabilité. Contrôler le char, ça va, une fois qu'on a pris en main la conduite de l'attelage avec ses spécifités et ses difficultés, on se débrouille très bien... à partir du moment où il n'y a personne autour de vous. Malheureusement cela ne dure pas et finir une course en tête est un calvaire (et un calvaire long car les circuits sont longs et le nombre de tours elévé). Je ne sais pas si cela est volontaire, mais les collisions sont étranges. D'abord, les adversaires sont super hargneux, bon ok, c'est pas des enfants de coeur mais de là à balancer leurs propres chevaux dans votre arrière-train. En gros, le problème, c'est que lorsque des concurrents décident de s'en prendre à vous, on ne contrôle plus rien, si vous vous retrouvez au milieu de la masse, c'est cuit, vous n'avancez plus, on vous pousse dans le décor et basta. Bien sûr il faut signaler que même si vous êtes en tête, l'ensemble de vos adversaires peut vous rattrapper subitement. Et il suffit qu'un seul ne vous double et veuille vous rentrer dedans pour que vous finissiez derrière lui, planté dans le fossé alors que ce crétin n'avance plus, vous bloquant ici ad vitam aeternam. Vous me direz qu'il y a une touche qui permet de se remettre au milieu de la piste, certes mais en fin de course, vous perdrez du temps et surtout votre patience. Le pire pour la fin, il arrive parfois qu'un coureur vous percute sur la droite, en toute logique vous devriez filer vers la gauche. Ben non, vous collez à lui et partez à droite.
De là à dire que le jeu est gâché, il n'y a pas loin, mais ces problèmes sont contournables si on évite soigneusement les touchettes, du coup, la conduite devient beaucoup plus délicate et cela n'aide pas à compenser un gameplay un peu répétitif.
Un point sur la réalisation en dents de scie. D'un côté nous avons de sympathiques effets liés aux sorts et des tracés complexes et assez longs, avec pas mal de raccourcis mais de l'autre, des chevaux modélisés à l'emporte-pièce qui galopent parfois d'une bien étrange façon. D'une manière générale, le soft est plutôt joli, mais les décors sont quelquefois assez ternes et il se dégage dans certaines zones un air de façade de western. Bon point tout de même pour l'animation du pilote de même que pour la physique du char très convaincante (et bien sentie dans la conduite d'ailleurs). Je termine avec la bande-son séduisante et qui colle bien aux différents univers qui se croisent dans le jeu.
Tâche délicate qui m'attend maintenant, je vais rendre mon verdict sur un jeu qui tout en s'attirant ma sympathie est tout de même parvenu à me faire balancer mon pad dans la télé.
- Graphismes12/20
Autant l'animation du conducteur et du char sont réussies, autant celle des chevaux est mauvaise. Pour le reste, le design est agréable mais techniquement, on attend plus d'une PS2.
- Jouabilité12/20
Conduire le char s'apprend assez vite et se montre même agréable tant que personne ne vient foutre le box et vous bloquer de manière assez anormale. Le gameplay est plaisant dans le fond surtout avec l'allégeance aux dieux, mais dans la pratique, il faut souffrir pour en profiter. Dommage.
- Durée de vie14/20
Pas facile de l'emporter, si vous vous accrochez, Ben Hur vous tiendra en haleine assez longtemps et le mode multijoueur sera utile pour jouer plus tranquilement avec un adversaire moins envahissant. Reste le risque d'abandon.
- Bande son15/20
Excellentes musiques que l'on n'a pas l'habitude d'entendre dans un jeu de courses. Les effets sont appréciables mais pas toujours fabuleux.
- Scénario/
Le background original pourra à lui seul attirer certains joueurs en mal d'originalité.
Au final, je reste perplexe devant Ben Hur, de bonnes idées plutôt originales et un gameplay attrayant malgré son aspect un peu limité, une réalisation certes un peu cheap mais une ambiance qu'on appréciera à sa juste valeur, mais au milieu de tout ça se pose le problème des collisions qui polue véritablement la jouabilité et le plaisir de jeu. Le jeu reste assez sympathique mais terriblement frustrant et parfois même, gonflant.