Les fondus de manga et les connaisseurs en mechas guettent sa sortie avec impatience. Qui donc ? Robotech dans sa version vidéoludique, bien sûr ! Il faut dire qu'avec ses visuels à la dernière mode du cel shading et la réputation planétaire de l'anime, le bougre ne risque pas de passer inaperçu dans la communauté des gamers. La guerre zentradienne aura lieu sur toutes les consoles nouvelle génération, et notamment sur PS2.
Je sens que ce jeu vous intéresse. Si si ! Vous venez de vous repasser l'intégrale de la série Robotech en DVD, vous découvrant par la même occasion une passion pour ces armures mobiles typiquement nipponnes et vous vous dites que ce titre va révolutionner le petit monde des jeux de mechas sur consoles. Mais comme beaucoup de rêves, celui-ci risque de se briser très vite, plus précisément dès que vous aurez mis la main sur cette version PS2. J'exagère peut-être un peu car il faut reconnaître que Robotech : Battlecry n'est pas non plus un mauvais jeu, mais je doute que son contenu suffise à contenter les fans de la série.
Je m'explique. Il le faut bien, sinon je vais m'attirer les foudres des puristes qui ont sans doute placé beaucoup d'espoirs dans cette adaptation éditée par TDK Mediactive. Tout d'abord, il y a le choix du cel shading qui donne une touche particulière au jeu, on aime ou on n'aime pas mais il est évident que cela rend le jeu plus proche du DA, d'autant que l'on a également droit à des interventions de la part des protagonistes de la série qui interviennent de temps en temps par contact radio pour donner un peu de profondeur au background. Seulement voilà, non seulement le résultat à l'écran n'est franchement pas impressionnant, mais en plus le jeu souffre de la comparaison inévitable avec le second opus de Z.O.E. sur PS2, également réalisé en cel shading, et dont Konami vient de diffuser les premières vidéos officielles. Si vous avez eu la chance de les visionner, vous constaterez que le rendu n'a rien de comparable avec celui de Robotech qui prend dans le même temps un petit coup de vieux.
Bien, mais même si la réalisation est indéniablement décevante, rien ne dit que le gameplay ne va pas parvenir à restituer la grandeur épique des guerres zentradiennes. Après tout, ce n'est pas n'importe quel mecha que l'on contrôle dans Robotech, et l'une des attentes évidentes des fans est justement de pouvoir retrouver les mêmes prototypes que les maquettes issues de la série. De ce point de vue là, Robotech marque un point puisqu'il permet de transformer son mecha à volonté sous ses trois formes différentes. Ainsi, selon que la mission se déroule dans l'espace, dans les airs ou au sol, le joueur pourra switcher à sa guise entre le robot humanoïde, le Guardian et le jet fighter. Les 46 missions du jeu alternent ainsi les manoeuvres d'assaut, de défense, d'escorte, ou de sauvetage, et peuvent donner lieu aussi bien à des purs dog-fights aériens qu'à du shoot à la troisième personne en plein coeur de l'île urbaine de Macross. Selon la transformation du mecha, il devient possible de réaliser un grand nombre d'actions différentes comme les manoeuvres de strafe autour d'une cible, de snipe, de lock automatique et d'effectuer divers mouvements pour atteindre n'importe quel point de la zone de jeu.
A ce niveau-là justement, on ne pourra pas s'empêcher de déplorer le manque de pêche au niveau de l'action, dû principalement à la trop grande lenteur de déplacements. D'un autre côté, le gameplay se veut très accessible et résolument arcade avec un niveau de difficulté adaptable pour tous les joueurs. Une petite précision qui intéressera sûrement les adeptes de la série, le personnage que l'on contrôle est un nouveau pilote nommé Jack Archer créé spécialement pour le jeu et qui n'apparaît donc pas dans l'anime. Il aura pour tâche de perfectionner sa maîtrise du maniement des mechas en protégeant l'île Macross contre les Zentradiens. Le mode Histoire permet tout de même de retrouver quelques personnages connus, mêlés à d'autres qui sont inédits. Un choix qui risque d'être assez déroutant pour les puristes. Même si Robotech : Battlecry comporte également un mode deux joueurs en deathmatch avec de nombreux mechas et arènes à débloquer, c'est une impression plutôt moyenne que ce jeu nous laisse, de par le manque de sensations qu'il nous offre mais aussi par son manque de finition qui laisse à penser qu'il s'agit finalement davantage d'un simple produit marketing que d'un véritable hommage à la série.
- Graphismes14/20
Le cel shading irait plutôt bien à ce titre s'il n'avait pas l'air aussi dépassé en comparaison de ce que l'on a pu voir dans les vidéos de Z.O.E. The Second Runner, par exemple.
- Jouabilité12/20
Le jeu profite d'un gameplay très accessible et assez complet, mais qui souffre d'une trop grande lenteur au niveau des déplacements. Du coup, on ne prend pas vraiment plaisir à progresser dans le jeu.
- Durée de vie14/20
Un total de 46 missions qui assurent une durée de vie correcte au soft. Dommage que l'ensemble manque de pêche et que les parties à deux joueurs ne soient pas plus originales.
- Bande son12/20
Une atmosphère sonore qui tient la route malgré des voix assez moyennes.
- Scénario13/20
Le jeu s'inspire juste de la série en faisant intervenir des personnages créés spécialement pour le soft mêlés à des figures emblématiques de l'anime. La conception du mecha est fidèle à l'original et on peut passer d'une forme à l'autre à volonté.
Les fans de Robotech pardonneront peut-être à ce titre ses défauts flagrants en termes de plaisir de jeu, de rythme et d'intérêt, mais les autres seront très certainement déçus de voir que le soft de TDK Mediactive n'affiche pas une ambition à la hauteur de la réputation de la série. Un jeu sympathique pour les amateurs de mechas, mais pas réellement convaincant.