Je sais qu'en ce moment c'est pas la joie pour Lego qui vient de se faire piquer son brevet par la société au nom top classe de Mega Blocks, je sais que du coup ils ont besoin de se renflouer un peu et de diversifier leurs sources de revenus... Mais est-ce une raison suffisante pour s'en prendre aux enfants ? Je m'interroge, dans quel monde vivons-nous ? Non, parce que Lego, s'ils veulent s'en sortir j'espère qu'ils comptent sur autre chose que leur robot que trois informaticiens n'arrivent pas à faire marcher et leurs productions vidéo-ludiques catastrophiques, parce que sinon, c'est mal parti.

Enfin, venons en à l'ami Pepper le Cascadeur qui ne tardera pas à devenir la nouvelle figure emblématique de la firme, un peu comme Rayman pour Ubi Soft ou Mario pour Nintendo, si, si, je vous assure. Que de folles aventures nous attendent dans ce titre conçu pour être vendu aux enfants mais joué par personne. Pepper pourra participer à 5 films, soit 5 missions variées que vous remplirez en voitures, en avion, en moto ou en bateau. En gros, il s'agit de rattraper un méchant soit pour le faire exploser soit pour arriver avant lui en fin de parcours. On pourrait s'attendre à de la diversité, on n'aurait pas totalement tort, il suffit de savoir où la chercher, c'est à dire dans la maniabilité. Et oui, chaque épreuve à sa jouabilité bien nase et son gameplay super pauvre. Ok, c'est pour les enfants alors on va pas se la jouer super tricks qui tuent, mais au moins que ce soit jouable et qu'il y ait un semblant de truc amusant ! Et il n'y a pas que ces missions principales qui soient touchées. Pepper peut aussi se déplacer librement sur l'île, et même utiliser un skate board (super maniable d'ailleurs, bravo).

Ces phases de liberté seront l'occasion pour Pepper de remplir de nouvelles sous-missions. A la manière de GTA 3 (je vous jure) mais dans un registre un brin différent, c'est à vous d'aller à la rencontre de vos objectifs, qu'ils soient principaux ou secondaires. Donc en sus des cascades (qui en fait n'existent pas du tout), vous pourrez aussi vous livrer à des courses, changer la couleurs des fleurs d'un jardinier daltonien ou compléter une série de jeux de taquin. Au total ce sont près de 25 quêtes, souvent courtes, souvent ennuyeuses.

Alors s'il y en a encore qui se disent que cela ferait un beau cadeau pour leurs jeunes enfants/frères/cousins/neveux (faites le tri) je dis : attention. Ce jeu est creux, on passe un temps fou à chercher les lieux de tournage pour se lancer dans des missions qui se ressemblent toutes et quand on est parti, on se rend compte que le peu de choses qu'il est possible de faire, on se prend la tête pour les réaliser. Croyez-moi, offrir ce jeu à vos enfants/frères/cousins/neveux c'est courir le risque d'engendrer une génération de psychopathes qui perdront leur moyens devant une boîte de Lego. De toutes façon, ce soft n'est pas un jeu. Comme vient de me le faire remarquer mon cher collègue Pilou, dont la croix est de tester la version PC de la bête, si on retourne la notice, que voit-on ? Simplement les jolies boîtes de Lego que l'on trouve dans le jeu. En gros, Island Xtreme Stunts, ce n'est ni plus ni moins qu'une pub, sauf que là, c'est vous qui payez pour la voir. Ah, le marketing, c'est formidable.

Petit point sur la réalisation parce qu'il faut bien faire son travail. Bon, on peut pas dire que ce soit moche. Mais Silicon Dreams ne s'est pas foulé non plus. Faut dire que modéliser des Lego, c'est quand même un bon plan. Le design est enfantin même si les couleurs à outrance ça peut choquer même les plus jeunes. Techniquement c'est pas fabuleux avec une animation mollassonne et des caméras parfois un peu folles. En tout cas, les décors ne sont pas très riches, au contraire, ils seraient plutôt très vides. Encore une fois, entre la licence et le public ciblé, certains ont considéré que faire des efforts était superflu. Truc très marrant et qui rappelle encore GTA, la bande-son est une radio FM sur laquelle vous aurez l'occasion d'entendre des gens comme Placebo. Ben, oui, le fric c'est chic. Et ce sera mon mot de la fin.