Super, après le plus que super moyen Superman : shadow of Apokolips sur PS2, Infogrames récidive sur Xbox. Attention, il ne s'agit pas des mêmes jeux, en effet, Superman : The Man of Steel est encore pire et va encore plus loin dans la catégorie des super daubes injouables. Si le jeu PS2 s'inspirait de la série animée, cet opus Xbox va quant à lui chercher son inspiration dans les comics originaux de DC. Le petit Clark va donc retrouver quelques vieilles connaissances comme Luthor, Byzaro ou surtout Brainiac qui lance une offensive super méchante sur le monde.

Mais trêves de discours inutiles, le jeu ne mérite pas qu'on s'étende dessus, sauf si on est un semi-remorque. Votre première tâche dans The Man of Steel sera de protéger la ville d'une horde de robots. L'occasion d'apprendre à manier le jeu. Ainsi, tous les robots ne se détruisent pas de la même manière en fonction de la couleur que prend le réticule de visée lorsqu'on les locke. Pour l'un on devra utiliser la vue laser de Superman, pour d'autres son souffle réfrigérant et pour ceux qui restent, les poings. Au passage, on découvre qu'on a fait le tour des attaques. Vous le savez, Superman fait partie de la catégorie des super-héros volants et de fait, on passe son temps dans les airs. Il existe deux façons de se mouvoir. La première sera celle qui permet d'aller d'une zone à une autre pour accomplir notre devoir. Bon, pas de problème, le héros se couche, tend les poings et vole « rapidement ». Mais voilà, il n'est pas possible de viser dans ce mode de déplacement. Pour combattre, il faut passer en mode euh... disons flotte, comme flotter avec la cape au vent. C'est là que les choses deviennent vachement compliquées. Si le stick gauche vous permettra de vous tourner ou d'avancer, le droit servira, lui, à faire monter ou descendre Superman. Malheureusement, on ne peut pas orienter la vue pour s'approcher d'un contrôle façon FPS. Le résultat c'est qu'on a plus le sentiment de diriger un ascenseur multidirectionnel qu'autre chose. On a un mal pas possible à aller où l'on veut et le contrôle est tout sauf intuitif. Et comme ce mode est super lent, vider un écran des ennemis est super dur, d'autant plus qu'il leur suffit de s'écarter un peu pour vous échapper. Bon au début on se dit que c'est le début justement, qu'on va prendre les choses en main et surtout arrêter de faire tout le temps la même chose à savoir détruire des robots, sauver des civils et arrêter des incendies avec notre haleine super mentholée.

Raaatttéééé, on passe tout son temps à ça et c'est d'une lourdeur atroce. D'autant que si le jeu paraît facile comme ça, il n'en n'est rien. Ben oui, un jeu injouable c'est par définition un jeu dans lequel on arrive à rien. Car la plupart de vos objectifs doivent être atteints dans un temps limité. Mais vu qu'on n'arrive pas à se bouger correctement, qu'en plus la localisation des cibles est cauchemardesque, ben on se pointe toujours trop tard et on perd. Et perdre, ça veut dire tout se retaper depuis le début. Ah vraiment, voilà un soft au potentiel ludique véritablement phénoménal. Bien sûr tout cela est servi par une réalisation bien pourrie. Graphiquement, c'est tout juste potable si on se souvient que c'est dans une Xbox qu'on a mis la super galette. L'animation est parfois poussive, les modélisations assez grossières et je garderai longtemps en mémoire la cinématique d'intro qui doit tourner à deux ou trois images par secondes comme un jeu PC tournant sur une machine trop faible. Mais la bande-son est sans équivoque ce qu'il y a de plus navrant. Les dialogues sont pitoyables et entendre Superman s'écrier « Par Krypton, un incendie » est presque à mourir de rire. Pour ce qui est des musiques, j'aime autant laisser ça de côté et m'efforcer d'oublier cette douloureuse expérience. En bref, on ne retiendra de cette nouvelle aventure vidéoludique de Superman que... ben, en fait rien.