Suite à un premier épisode en demi-teinte, THQ se décide à donner une suite à Summoner. Un second volet certainement plus réussi mais qui a encore du mal à s'imposer et à faire l'unanimité.
Il se sera écoulé plus d'un an entre le premier épisode et cette suite qui arrive elle aussi sur PS2. L'histoire se déroule cette fois 20 ans après les premiers événements. Joseph laisse sa place sur le devant de la scène à la belle Maia, une jeune femme de 24 ans, proclamée Reine suite à une ancienne prophétie. Elle serait apparemment l'élue et aurait le pouvoir d'invoquer de puissantes créatures. Jalousée par le roi Galdhyr à qui le trône aurait dû revenir, Maia est entraînée dans une série de quêtes pas forcément liées entre elles et surtout entrecoupées par une multitude, que dis-je, une infinité de sous-quêtes. C'est bien simple, pratiquement tous les personnages rencontrés vous proposent de les aider à résoudre un problème. Tantôt, il faudra aller chercher un objet, d'autres fois, il faudra payer une somme d'argent à untel. Bref, on est sans cesse en train de zigzaguer autour de la trame principale et il arrive bien fréquemment que l'on ne sache plus bien ce qu'il convient de faire. Même le journal de bord dans lequel sont notées toutes les quêtes devient bien vite saturé face au nombre sans cesse grandissant de tâches à remplir.
Maia ne sera heureusement pas seule pour effectuer tout ce qui lui incombe. Tout au long de sa progression, elle fera plusieurs rencontres et certaines personnes accepteront de la suivre. Une dizaine de héros feront ainsi un bout de voyage avec elle. Cependant, en tant que joueur, vous ne pourrez contrôler qu'un groupe de trois persos à la fois. C'est-à-dire qu'avant de partir en mission, vous devrez choisir qui emmener avec vous. Au début du jeu, vous n'aurez pas vraiment le choix et devrez vous contenter de la tueuse Sangaril puis du puissant Taurgis. Chacun dispose de sa propre spécialité. Pour Sangaril, ce sera la discrétion, pour Taurgis, ce sera plutôt la force brute. Personne n'est cependant enfermé dans un unique rôle et à vous de choisir comment évoluera chacun en dispatchant les points d'aptitudes que vous recevrez régulièrement. C'est d'ailleurs là le seul vrai aspect de jeu de rôles de Summoner 2. Le reste s'apparente bien plus à du hack 'n slash en fait, ce genre qui vous fait combattre des ennemis à tour de bras.
Les affrontements se déroulent en temps réel. Vu qu'on ne dirige qu'un perso, les deux autres sont automatiquement gérés par la console. Ils suivront les lignes de conduite que vous leur donnerez afin de se positionner soit au coeur de la mêlée, soit en retrait pour vous soigner. Cela dit, une touche permet, comme dans le premier épisode, de passer d'un perso à l'autre à tout moment et ainsi profiter des capacités de chacun à l'instant voulu. La magie occupe bien sûr une part importante du gameplay. Sorts curatifs ou offensifs, ils détermineront souvent l'issue des batailles. Les invocations sont aussi de la partie mais contrairement au premier épisode, les créatures n'apparaissent plus aux côtés des héros. Désormais, Maia se transforme elle-même en gros monstres imposants. Ces changements d'apparence ne durent pas éternellement et sont même assez courts, mais plus elle aura recourt à cette technique, plus longtemps elle pourra se transformer.
La réalisation, sans être mauvaise, n'a rien de grandiose. Graphiquement, Summoner 2 offre des personnages au look assez étrange. A quelques rares exceptions près (dont Maia), les protagonistes sont assez sommairement modélisés et pas toujours très beaux. Les environnements, s'ils offrent un terrain de jeu assez vaste, restent assez pauvres, parfois même minimalistes et les textures manquent de finesse. Maigre réconfort, l'animation peut se vanter de ne jamais faiblir même lorsque l'écran est couvert d'ennemis. Pour ce qui est du son enfin, on a droit à quelques voix lors des dialogues importants. Le reste des échanges passe par du texte ce qui alourdit encore plus la progression, déjà très lente. Pas la peine de s'attarder sur les musiques qui n'offrent rien de nouveau au genre et se contentent de plonger l'action dans des ambiances à peine mystérieuses.
Mais plus que la réalisation en dents de scie, c'est sûrement le cheminement tortueux de l'aventure qui nuit le plus au titre. On n'a de cesse de faire des allers-retours entre chaque lieu pour s'emparer d'un objet nécessaire à l'ouverture d'une porte, qui ensuite nous conduira vers un autre item à déposer à l'autre bout de la carte... C'est assez usant de toujours faire le furet d'un point à l'autre du niveau en s'accrochant toujours avec les mêmes ennemis qui ont la très mauvaise idée de réapparaître toutes les cinq minutes. Comme le disent les Spice Girls dans leur film, c'est la loi du genre. Elles ont sûrement raison, n'empêche on n'aurait pas été contre quelques petites surprises, histoire de pimenter l'action. Peut-être pour le troisième épisode...
- Graphismes14/20
La beauté de Maia et les animations jamais prisent en défaut permettent de rattraper des environnements pauvres et un design pas très attirant.
- Jouabilité13/20
Malgré les possibilités de locker un ennemi et de parer les coups, les affrontements deviennent vite brouillons. La caméra poussive y est peut-être pour quelque chose...
- Durée de vie15/20
L'aventure s'étend sur de nombreuses quêtes et sous-quêtes, mais le relatif manque de renouvellement ne pousse pas tellement à s'y investir à fond.
- Bande son12/20
Que ce soit au niveau des voix, des musiques ou des bruitages, l'ambiance sonore laisse le joueur indifférent.
- Scénario12/20
L'histoire principale s'éparpille en de trop nombreuses quêtes annexes pour être suivie correctement. Au final, on a plus l'impression de jouer dans des niveaux qui n'ont plus grand chose à voir les uns avec les autres.
Peut-être plus abouti que le premier épisode, Summoner 2 n'en est pas moins sans reproches. Son scénario trop décousu n'est pas des plus captivants et son action trop répétitive devient vite lassante. Espérons que le prochain épisode, si troisième épisode il y a, saura tirer les leçons des deux premiers volets pour offrir un jeu intéressant du début à la fin.