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Test SOS : The Final Escape
Profil de Romendil,  Jeuxvideo.com
Romendil - Journaliste jeuxvideo.com

Rarissimes sous nos latitudes, les tremblements de terre font partie de ces phénomènes terribles et spectaculaires qui ont inspiré bien des films catastrophes hollywoodiens. Jusque-là épargné par ce fléau, le monde du jeu vidéo s'apprête à subir un véritable séisme en matière d'originalité avec SOS : The Final Escape, un survival exclusif à la PS2.

SOS : The Final Escape

Développé par Irem au Japon, Zettai Zetsumei Toshi fait partie de ces raretés vidéoludiques qui ne dépassent quasiment jamais les limites de l'archipel, pour le plus grand désarroi des joueurs occidentaux qui n'ont que rarement l'occasion de s'extasier devant un soft audacieux et novateur. Peu d'entre nous espéraient découvrir ce titre autrement que par le biais de l'import, et pourtant Zettai Zetsumei Toshi n'a mis que quelques mois pour se décliner en une version européenne que l'on doit à BigBen Interactive. Une excellente initiative, entachée seulement d'une volonté d'occidentalisation abusive et exagérée, qui débouche sur un relookage complet des personnages et de tous les éléments qui pouvaient laisser croire que le jeu se situait au Japon. Le contexte y perd incontestablement de sa crédibilité, mais l'aventure est inaltérée.

SOS : The Final Escape
Courir donne soif.
SOS : The Final Escape n'est donc pas un jeu ordinaire. Construit à la manière d'un jeu d'aventure et évoquant assez le principe des jeux de survival, le soft d'Irem nous place dans la peau d'un reporter projeté dans une ville fictive en proie à un gigantesque tremblement de terre. Résolu à ne pas attendre d'éventuels secours, Keith Helm s'élance à travers les ruines de la cité, prêt à affronter la colère de la terre avec comme seuls alliés son courage et sa détermination. L'aventure s'annonce pleine de rebondissements et de moments forts, mais aussi de rencontres faites au hasard d'une main tendue à d'autres survivants.

SOS : The Final Escape
La fin du jeu dépendra des relations que vous entretiendrez avec les personnages.
Dans le principe, SOS : The Final Escape pourra faire vaguement penser à Ico, à travers la dimension exploration qui prédomine, ses nombreux parcours d'obstacles et son gameplay basé sur l'entraide. Il est certain que le jeu ne bénéficie pas du même esthétisme, ni de la même richesse de situations, mais il me semble que c'est avant tout à ceux qui ont apprécié le titre onirique de Sony que s'adresse SOS : The Final Escape. Le contexte est certes beaucoup plus réaliste et la réalisation n'est clairement pas à la hauteur des possibilités de la console, mais l'on prend tout de même énormément de plaisir à s'impliquer dans le périple de ce héros vulnérable et profondément humain. On ne s'étonnera pas de voir que les relations entretenues avec les différents personnages seront déterminantes pour l'issue de l'aventure, et cela se traduira notamment par la présence de sept fins différentes qui dépendront des différents choix faits au cours de l'aventure.

SOS : The Final Escape
Un environnement perpétuellement instable.
La présence de ces rares survivants pousse d'ailleurs le joueur à s'interroger sur les motivations et la bonne foi de chacun, pour déterminer dans quelle mesure il faut leur faire confiance. Tous ne sont pas forcément bien intentionnés, et ils seront juges du moindre geste étrange de votre part, alors ne profitez pas de la situation pour vider les caisses des boutiques en ruines. Car l'univers du jeu n'est plus qu'un vaste amas de poutres et de bâtiments qui menacent de s'écrouler sous votre passage, vous ensevelissant sous des décombres qui se traduisent irrémédiablement par un fatal Game Over. L'originalité du jeu réside justement dans cet environnement perpétuellement instable où la moindre passerelle peut céder sous vos pieds et les murs s'effondrer, bloquant un accès qui aurait pu mener vers une issue. Doté seulement des capacités de bases de tout être humain, le personnage que l'on contrôle devra sacrifier ses précieuses forces pour explorer des terrains instables où chaque secousse peut lui coûter la vie, et chaque goutte de sueur l'entraîner sur le chemin de la déshydratation. L'eau est une denrée rare dans ce soft, et il faudra minuter chacun de vos déplacements pour parvenir indemne à la source la plus proche.

SOS : The Final Escape
La corniche ne va pas tarder à s'effondrer.
Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que l'on se traîne un sac à dos de plus en plus volumineux au cours de son périple, puisque c'est à l'intérieur de celui-ci que l'on peut stocker toutes les précieuses gourdes et items qui serviront à se frayer un passage dans les décombres. Il est même possible d'assembler des objets pour en créer de nouveaux et ainsi gagner de la place dans son sac-à-dos, en sélectionnant judicieusement le matériel hétéroclite qui pourra se révéler d'une quelconque utilité. Mais s'il est indéniable que ce titre apporte un vent de fraîcheur et d'originalité bienvenu en cette période où tout tend à se ressembler, il convient aussi d'avertir le joueur de certains défauts qui gâchent de façon assez flagrante la progression. D'abord la réalisation n'est vraiment pas fameuse, et affiche d'énormes ralentissements, des saccades et des bugs d'affichage dont on se se serait bien passé. Ensuite il faut évoquer l'impossibilité de faire pivoter la caméra, ce qui pénalise grandement l'évolution dans ces environnements où il faut justement appréhender chaque recoin du décor pour trouver une issue ou une passerelle stable. On peut seulement recentrer la vue derrière le personnage et passer en vue subjective momentanément. Enfin, il est évident que l'action manque cruellement de rythme, que les situations peinent à se renouveler et à réellement surprendre, et que l'on anticipe finalement un peu trop facilement les pièges incessants qui se déclenchent à chaque prise de risque. L'aventure est également un peu courte, mais la nécessité de recommencer pour découvrir les sept fins différentes assure une durée de vie relativement correcte à ce titre, que l'on conseillera tout de même à tous ceux qui ont envie de goûter à quelque chose de réellement dépaysant, à défaut d'être passionnant.

Les notes
  • Graphismes13/20

    La réalisation n'est pas à la hauteur des capacités de la machine. Les environnements déçoivent et l'on note de nombreux bugs d'affichage et des ralentissements dans l'animation. L'univers garde tout de même sa cohérence et son réalisme.

  • Jouabilité14/20

    Le système de progression est intéressant, mais l'action manque de rythme et ne surprend pas suffisamment. La gestion des angles de vue est limitée et pénalise grandement l'évolution dans ces décors où chaque plate-forme peut se révéler instable.

  • Durée de vie14/20

    L'aventure n'est pas très longue mais le jeu comporte sept fins différentes qui découlent des choix que vous serez amené à faire tout au long de l'aventure et des relations que vous entretiendrez avec les personnages. Le soft comporte également quelques bonus et se propose de vous lancer dans une collection de boussoles originales.

  • Bande son15/20

    Le silence, quelques grincements, la pluie qui tombe, le bruit du vent qui cherche à vous entraîner dans le vide, les appels de détresse de quelques survivants, et parfois le fracas des bâtiments qui s'effondrent autour de vous. Le jeu bénéficie d'une traduction intégrale des textes en français.

  • Scénario16/20

    Une idée particulièrement originale mais que l'on aurait aimée voir mieux mise en scène et plus apte à surprendre le joueur.

SOS : The Final Escape est un soft atypique et intéressant qui devrait enthousiasmer ceux qui avaient apprécié Ico pour son gameplay original. L'aventure manque quand même de rythme, et la réalisation ne fait pas honneur au concept novateur de ce titre. Une expérience à découvrir toutefois pour son background particulièrement audacieux.

Note de la rédaction

14
15.9

L'avis des lecteurs (30)

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