Et voilà, comme chaque année, Disney prépare efficacement Noël en nous sortant un nouveau dessin animé dont il a le secret. C'est maintenant une tradition, ce genre d'évènements s'accompagne toujours d'un merchandising forcené dans lequel les jeux vidéo tiennent une place non négligeable. Voici donc La Planète au Trésor version PS2, un jeu qui cache bien le sien.
Pour ceux qui ne le sauraient pas (je pense notamment à l'abbé Pierre et à E.T qui nous lisent souvent), La Planète au Trésor est un dessin animé que l'on pourrait qualifier de croisement entre l'Ile au Trésor, de monsieur Stevenson, et Albator, de nos amis nippons. Vous prenez l'histoire du premier et vous la déclinez dans une version futuriste avec le vaisseau du second. Et après Disney s'étonne qu'on le soupçonne de plagier les mangas. Enfin, passons, car je connais un rédacteur disneyphile qui va m'en coller une. Vous voilà lancé à la recherche de la mystérieuse planète au trésor, dans une course à travers l'espace, de monde en monde. Et là, c'est le moment pour moi de vous dire «attention» et d'allumer mes warnings. Contrairement à toute attente, nous ne sommes pas en présence d'un simple jeu de plates-formes. Nooon ? Si ! Puisque je vous le dis enfin.
D'ailleurs, à quoi faisons-nous face, je ne saurais le dire avec certitude. On commence par un premier niveau d'action plate-forme qui ne laisse rien présager de révolutionnaire, sans pour autant qu'on puisse trouver matière à le descendre en flêche. Sympa mais bon. Puis, on se retrouve aux commandes d'une planche de surf sans roues et affublée d'une voile. Et là, sans prévenir, on nous demande de récolter des pièces, de trouver 10 boules vertes, d'actionner des valves après avoir fait un grind.... holà, holà, stop... Ca vous rappelle pas un truc ? Alors là, chapeau, faire un Tony Hawk-like avec Disney, j'avoue que je pensais avoir vu beaucoup de choses, mais là, je fus surpris, il ne manque que les lettres pour écrire le titre du jeu. Finalement, le soft se découpe en deux, d'un côté, le «skate» et de l'autre, la plate-forme qui se présente comme une partie presque accessoire du titre.
Parlons d'abord de cet aspect du jeu. Il ne faut pas s'attendre à une merveille d'originalité. Comme d'habitude, vous sauterez de bidules en machins, généralement situés au-dessus de précipices mortels, le tout dans le seul but de collecter des pièces, des boules vertes ou de relever certains défis chronométrés. Près de vous, Morphe, le personnage rose polymorphe du film, qui pourra prendre l'apparence d'objets aussi utiles qu'une main ou que des bras mécaniques. Autant d'ustensiles qui vous permettront de réaliser des actions bien précises (actionner un levier, atteindre une plate-forme en hauteur etc.). Un gameplay d'un classicisme absolu, on traverse les niveaux en quête des objets demandés et quand on atteint le quota, on peut passer au suivant. Dans le fond, ça fait un petit jeu tout juste bien sympa, fort joli mais vachement répétitif et un brin lassant.
Mais voilà qu'arrivent les phases de «skate». Et alors là, c'est la cata. Le première fois, on croit que c'est un niveau isolé, juste pour rire mais en fait pas du tout, ça dure, et il y a en a plusieurs. Alors la recette est simple, vous prenez des objectifs à la Tony Hawk, vous remplacez le skate par une euh... mettons une planche à voile, et voilà, le tour est joué. Ca aurait pu être sympa. Mais ça ne l'est pas. Essentiellement parce que c'est injouable. Remplir certains objectifs demande une précision que le jeu ne permet pas, on rebondit beaucoup trop sur les murs et le résultat, ce sont des défis chronométrés que l'on recommence à tout bout de champs, jusqu'à plus soif. Et comme le reste, cette partie est sans surprise et rapidement lassante.
Pourtant, il était joli ce jeu. Mais ça, on a l'habitude avec Disney, car quoi qu'on en pense, ça a quand même de la gueule. On retrouve le design du film et des graphismes fins et colorés. Côté animation des perso, on ne change pas une formule qui marche et je crois que depuis Aladdin sur Megadrive, celle-ci n'a pas tellement changée. Toujours fluide avec des mouvements amples mais presque trop parfois, il arrive qu'on se demande si c'est le pied ou le pantalon qui touchera le sol au bout du saut. Très beau vraiment. La bande-son n'est pas en reste avec des musiques entraînantes et tout à fait supportables. Autant pour les effets et les voix (originales je vous prie). Par contre, les loadings sont effroyablement longs, je ne sais pas si cela vient de la version test mais alors... pfff !!
Mais voilà, ainsi va le monde et être beau, cela ne suffit pas (il faut aussi de bonnes relations). Si le jeu c'était contenté de donner dans la plate-forme, il aurait pu attraper le 12 malgré son manque d'originalité et ses possibilité de gameplay assez pauvres. Malheureusement ces parties de skates, au gameplay au rabais, viennent faire baisser le tout.
- Graphismes16/20
Très jolis, les décors sont fins avec tout pleins de couleurs bien chaudes comme on les aime et une animation fluide mais pas très variée.
- Jouabilité11/20
En plate-forme comme en skate, le gameplay est finalement limité. Mais si le premier peut être sympa, le second est vraiment lourdingue.
- Durée de vie15/20
Les niveaux sont nombreux et cela prend un certain temps de compléter tous les objectifs. Enfin, tant que l'envie ne manque pas.
- Bande son16/20
Des musiques de qualité, dans le plus pur style Disney. Les effets sont de bonne facture eux-aussi. Mention spéciale pour les voix qui profitent (sauf erreur de ma part) de celles du film.
- Scénario/
Une bonne réalisation ça ne suffit pas, loin s'en faut. Le coup des deux jeux en un ne changera rien à l'affaire, entre le skate impraticable et pas fun pour deux sous, et la plate-forme ultra classique, La Planète au Trésor parviendra tout juste à séduire les fans du film ou de Disney en général.