Après avoir coupé le souffle d'un paquet de joueurs et de membres de la rédac, Les Deux Tours déboule sur GBA. Si c'est en partie grâce à une réalisation et une mise en scène époustouflante que les versions 128 bits laissent sur le carreau, cette déclinaison GBA devait faire un effort de gameplay pour égaler sa grande soeur. C'était presque réussi.
Après une intro brillante composée d'images du film (certes brèves mais d'une rare qualité sur une portable), les choses sérieuses commencent et il est temps de choisir votre personnage, Aragorn, Legolas, Eowyn ou Gandalf, c'est pas le tout mais vous avez un anneau à détruire. Les Deux Tours sur GBA se présente comme un action-RPG, avec un côté gestion de compétences un brin plus poussé que sur PS2. En pratique, lorsque vous jouez, c'est pour distribuer un grand nombre de coups sur un grand nombre de méchants belliqueux. Vos actes de bravoure vous vaudront bien sûr de précieux points d'expérience que vous pourrez dépenser généreusement dans l'augmentation de vos skills (Force, Courage, Santé etc.) ou dans l'acquisition de nouvelles aptitudes et pouvoirs (Guérison, attaques magiques etc. encore). Troisième élément inévitable, l'évolution de votre équipement et l'acquisition d'objets aux propriétés diverses, présentant généralement des avantages aussi bien que des inconvénients qu'il faudra savoir doser savamment. Il va de soit que selon le personnage, le jeu connaîtra de sensibles nuances. Si Aragorn se spécialisera dans la décapitation d'Orc avec deux lames, Gandalf préférera faire usage de ses sorts. Quant à Frodon, on dit qu'il possèderait un certain Anneau magique lui permettant de devenir invisible. « Fichaises » que tout cela.
Pour corser un peu l'affaire, sachez que Sauron vous cherche et qu'il faudra éviter d'attirer son regard sur vous. Si on sait déjà que l'usage de l'Anneau attire les Nazguls, vous apprendrez aussi que l'utilisation de certaines compétences entraînera une diminution de votre « pureté ». Lorsque vous êtes corrompu, Sauron vous localise et envoie un maximum de sbires contre vous. Tachez alors de retrouver tout votre héroïsme en vous battant avec courage, en faisant peu usage de vos pouvoirs. C'est bien tout ça mais si le système de compétences est bien pensé (et bien classique aussi), que vos upgrades se font réellement sentir en cours de jeu et ne sont pas là que pour faire joli, il faut avouer que le gameplay est vachement répétitif. On passe son temps à se bastonner et ramasser des trucs qui tombent des méchants. Un coup d'upgrade par-ci par-là et on y retourne, le tout en errant à travers des cartes fort grandes, il faut le signaler. Bon, c'est un beat, me direz-vous. Oui, vous répondrai-je, mais tout de même. Le principal reproche que l'on fera au titre vient de son côté « essaie encore » (souvenez-vous de la Dictée Magique). Si vous avez le malheur de ne pas longer le bon mur dans une salle, ce ne sont pas 3 ou 4 ennemis qui vont vous tomber sur le paletot mais tout une flopée. Bonne chance pour vous en sortir. Alors évidemment, cela implique un retour au début de la zone et de refaire tout le passage. Très fatiguant à la longue et surtout bien dommage car c'est le genre de trucs qui vous gâchent un jeu facilement, ou au moins font baisser la note.
En tout cas, du point de vue de la réalisation, c'est très propre. La représentation en 3D isométrique renforce le côté RPG du jeu et donne même un aspect hack'n slash. Le design respecte les films autant que faire se peut sur une GBA et vous en traverserez d'ailleurs les passages clefs. Niveau bande-son, on retrouvera des thèmes variées mais d'une qualité sonore pas toujours au top avec des sonorités un peu « bontempiesques ». Les effets sont corrects mais eux aussi déçoivent un peu, à moins d'être un grand nostalgiques des 16 bits tant ils semblent directement sortir de cette noble époque. Les quelques effets spéciaux graphiques liés aux pouvoirs magiques ne sont pas renversants mais apportent un peu de pêche. Au final, Les Deux tours sur GBA, ce n'est pas forcément la claque du siècle mais cela reste un très bon titre. En bon beat'em all qu'il est, il se montre répétitif mais le côté RPG pourra accrocher les joueurs qui en voudront toujours plus. Non, le seul reproche à faire c'est bien ce côté « je meurs, j'essaie encore » et ainsi de suite. Du coup on abaisse un poil la note, mais on reste dans une valeur sûre. Un point amusant, alors que l'on regrette tous l'absence d'un mode multijoueur sur PS2, celui-ci est inclut sur portable. Pan dans les dents !
- Graphismes17/20
C'est beau, très beau même et en plus varié dans la forme autant que dans les textures. Le design respecte l'oeuvre cinématographique et l'animation reste bien fluide, même si l'écran se remplit de monde. Du beau boulot.
- Jouabilité15/20
La prise en main est rapide mais le gameplay à la hack'n slash montre ses limites. Heureusement, le côté RPG et la diversité des personnages apportent un peu de variété.
- Durée de vie15/20
Une trentaine de niveaux et la possibilité de rejouer avec chaque personnages. De quoi assurer une durée de vie honnête à l'ensemble.
- Bande son14/20
Des musiques aux airs enchanteurs mais à la qualité instrumentale plus discutable. Rien de très grave mais un peu dommage quand même. Les effets ont un côté vieillot qui ne manque pas de charme.
- Scénario16/20
Une fois encore, le jeu reprend les grandes lignes des deux premiers films (à partir de la Moria). La mise en scène est de plus assez efficace pour de la GBA.
Voilà un Diablo-Like convaincant. Il est simplement regrettable que certains passages se montrent aussi prise de tête. Ca casse le rythme de mourir 4 fois et de refaire les mêmes zones inlassablement. Un système action-RPG qui ne brille pas forcément par son originalité mais bien ficellé et qui saura séduire tout de même.