La gamme O2 d'Activision dédiée aux sports à la cool attitude ne pouvait pas passer à côté du surf. Parrainé par le champion de la discipline, voici donc Kelly Slater's Pro Surfer, ou comment recycler un gameplay déjà maintes fois décliné (celui de la série Tony Hawk) pour l'adapter à la sauce aquatique. Le pire, c'est que ça fonctionne !
Ce titre ne pouvait pas mieux tomber qu'en cette période qui marque le grand retour dans le championnat de celui que l'on surnomme l'extraterrestre, le roi Kelly Slater. Après avoir brillamment survolé le surf mondial pendant de nombreuses années (le gars est quand même six fois champion du monde !), Kelly fait donc son come back sur les plus beaux spots mondiaux et en profite pour s'inviter directement chez nous par console interposée. En sachant que le jeu est édité par Activision et qu'il fait partie de la gamme O2 (qui comprend tous les « Big Star's Pro Quelque Chose »), on pouvait naturellement craindre un énième clone de Tony Hawk,version parc aquatique. C'est un peu le cas en fait, inutile de le cacher, mais force est de reconnaître que le concept fonctionne encore. On a beau protester face à cette politique de recyclage abusive, l'évidence s'impose encore une fois : c'est toujours aussi rigolo de faire des tricks que ce soit en skate ou en surf.
Puisque j'en vois au fond de la salle qui me regardent avec de petits yeux honteux, l'air de dire qu'ils ne connaissent absolument pas le gameplay de Tony Hawk, il va bien falloir passer par cette phase rébarbative qui consiste à tout ré-expliquer depuis le début afin de remettre tout le monde à niveau. Ceux qui sont déjà calés en la matière n'auront qu'à sauter ce paragraphe. Bien, voyons donc les bases, voulez-vous ? Comme tous les autres titres de la gamme, le concept de Kelly Slater's Pro Surfer s'articule autour de votre habileté à réussir plusieurs objectifs par niveau. Réaliser une figure bien précise, marquer un quota de points, trouver certains objets... Telles seront vos priorités sur les nombreux spots à visiter aux quatre coins de la planète. Les habitués de ce genre de jeux trouveront donc leurs marques immédiatement. Chaque session dure environ deux minutes, et à vous de remplir le plus d'objectifs possible pendant ce laps de temps. Contrairement aux autres jeux d'Activision, les objectifs sont ici bien plus restreints. Il y en a en fait cinq par spot. Un objectif principal qui donne accès à d'autres niveaux et quatre secondaires qui offrent du matos et des points de stats supplémentaires.
Bien sûr, les skates-parks sont ici remplacés par l'océan. Si en théorie, on y gagne au change pour ce qui est de la liberté, ce n'est pas vraiment le cas. En fait, chaque spot n'est constitué que par une unique vague. A vous de danser avec elle, de la maîtriser du mieux possible et de prendre avantage sur elle pour tantôt vous en servir de tremplin ou pour gagner de la vitesse. Les possibilités sont quand même assez vastes et une fois les commandes assimilées (elles aussi très proches de THPS) on prend réellement son pied à se laisser encercler par un énorme rouleau avant d'en sortir triomphant pour enchaîner une série de tricks aériens.
Comme d'habitude chez Activision, le champion est venu accompagné par d'autres pros de la discipline. Ils sont huit à avoir répondu présents et pour ne pas faire de jaloux, je me vois dans l'obligation de tous les citer. C'est parti. Alors par ordre alphabétique nous avons Andersen, Carrol, Curren, Fletcher, Frankenreiter, Irons, Machado et Robb. Chacun est doté de ses qualités propres qu'il convient de faire évoluer grâce au mode carrière. Ce dernier constitue le gros du jeu et devrait d'ailleurs vous occuper un bon moment, mais si vous en demandez encore plus, sachez que le jeu contient également du multijoueur et du mode freesurf. Pas d'éditeur de spot par contre, ce qui, en y réfléchissant bien, est assez normal.
KSPS aurait pu se contenter d'être un soft fun et sympa, mais il est aussi un titre joliment réalisé. L'élément liquide, véritable vedette du jeu, tient une place importante dans le gameplay et on ne pouvait être qu'exigeant quant à son résultat sur l'écran. Pour l'instant, la grande référence GameCube en matière de flotte virtuelle reste celle que l'on peut trouver dans Super Mario Sunshine. Autant le dire tout de suite, l'eau de Kelly Slater n'atteint pas ce degré de perfection. Cependant, les vagues sont fluides, bien animées et les textures (différentes sur chaque spot) donnent l'impression de plus ou moins d'écumes. En comparaison avec les deux autres versions PS2 et GC, on ne constate quasiment aucune différence, rien en tout cas qui permettrait de se prononcer en faveur de l'une ou de l'autre. On en vient donc encore une fois à regretter que les gerbes d'eau laissées derrière le surf ne soit que de simples voiles translucides bien propres au lieu de traînées plus chaotiques comme la console est capable de gérer. Enfin... cela n'est qu'un détail qui ne parvient pas à atteindre le plaisir que l'on prend à dompter ces vagues. Avec ou sans concurrence sur GameCube (Kelly Slater est le seul jeu de surf de la console), le nouveau titre d'Activision est une vraie réussite que tous les amateurs de glisse aquatique se doivent d'essayer.
- Graphismes15/20
Malgré des environnements assez vides, chaque spot parvient à se distinguer des autres par une palette de couleurs différente. L'élément liquide est bien rendu et on se plaît à le parcourir avec sa planche. Un léger bémol pour la modélisation des personnages, parfois trop raides sur leur surf. On aurait aussi aimé voir des gerbes d'eau plus chaotiques derrière le surf.
- Jouabilité16/20
Grâce au tutorial, on se fait rapidement aux commandes. Les heures passées sur les autres jeux O2 d'Activision seront un plus appréciable et aideront les habitués du genre. Mais que les novices ne s'inquiètent pas, on maîtrise les figures de bases en un rien de temps.
- Durée de vie16/20
Les objectifs sont peut-être moins nombreux que ce à quoi nous avait habitués Activision, mais il y a plus de spots. Le multijoueur (avec possibilité de surfer à deux sur la même vague) rajoute aussi quelques heures au compteur.
- Bande son16/20
La bande-son se distingue par un choix de morceaux bien plus calmes que ce que l'on entend habituellement dans ce style jeu. Ben Harper ou Pearl Jam font partie de la track list, excusez du peu ! Côté bruitages, c'est également très bon.
- Scénario/
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Kelly Slater nous prouve qu'il est le roi du surf aussi bien dans la vie que sur console. Pas vraiment original dans le fond mais parfaitement adapté à la discipline, Pro Surfer prouve une nouvelle fois de tout le savoir faire d'Activision en matière de sports extrêmes.