Attendu comme LE jeu de plate-forme de la Xbox, Blinx est enfin arrivé à la rédaction. Alors qu'en est-il réellement de ce titre ? Nous, nous avons maintenant notre idée sur la chose, elle tient en deux mots : grosse déception.
Depuis la première fois où nous avons croisé Blinx sur un salon de jeux (il me semble que c'était lors de l'E3 2002), notre curiosité n'a cessé de grandir à l'égard de ce petit chat manipulateur de temps. Imaginez un peu : Blinx nous propose de contrôler le temps à notre guise pour se dépatouiller de situations tordues. Le concept a de quoi séduire, non ? C'est donc avec un intérêt non feint que nous nous sommes précipités comme des fous sur cette galette en espérant trouver un excellent jeu de plate-forme, beau et original, capable d'offrir à la Xbox son premier gros titre du genre. C'était sans compter sur tous les défauts du jeu. Si seulement, nous pouvions nous aussi revenir en arrière et effacer ces mois d'attente !
Blinx nous entraîne dans un monde où le temps est régi par une organisation : la Centrale du Temps. Uniquement constituée par des chats, cette société veille au bon déroulement du temps en prenant soin d'éviter les bugs temporelles. Si par malheur une faille survenait, cela entraînerait l'apparition de cristaux de temps qui, à terme, pourraient se transformer en monstres étranges. C'est assez space comme point de départ, mais attendez de voir la suite ! Vous êtes Blinx, un employé de la-dite société, votre taf est d'entretenir le temps en aspirant les cristaux qui apparaissent en cas de bugs. Alors que personne ne s'y attend, l'impensable se produit (cette phrase est un copyright « La Nuit des Héros »). Des voleurs du Tom Tom Gang envahissent la zone B1Q64 pour s'emparer des cristaux de temps et kidnappent au passage la princesse du secteur (ben voyons !). Pour couronner le tout, des monstres apparaissent et détruisent tout sur leur passage ! N'écoutant que son courage, Blinx fonce à la rescousse de la jolie princesse. Son acte irréfléchi l'obligera alors à affronter à la fois le gang mais également tous les monstres libérés dans la zone. Bien, le décor est planté, on peut s'attaquer au gameplay.
En tant que Time Worker (ou travailleur du temps en français, mais c'est moins classe), Blinx est capable de moduler le cours des évènements comme il le souhaite en le reculant, l'avançant, l'arrêtant, le ralentissant ou même en l'enregistrant. Un vrai petit magnétoscope ce Blinx ! Toutes ces fonctions lui permettent de se sortir de situations délicates. Un pont est en ruines et vous empêche de continuer ? Facile ! Il suffit de revenir quelques instants dans le passé pour le trouver encore sur pieds. Plusieurs ennemis foncent en même temps sur Blinx ? Aucun problème non plus. Soit on passe en mode ralenti pour les abattre tranquillement, soit on gèle carrément le temps pour les tuer encore plus facilement. Précisons que lors de chaque altération du temps, Blinx est encore capable de se déplacer, sinon cela n'aurait aucun intérêt. La fonction la plus intéressante reste celle qui permet d'enregistrer une séquence. Utilisée à bon escient, elle permet tout simplement de se dédoubler et de faire deux choses à la fois ! Aïe, je sens que je vous ai perdu sur ce coup-là... Bon, disons qu'il faille appuyer sur deux interrupteurs en même temps, il suffit alors d'enregistrer le passage où vous appuyez sur le premier, puis de lire ce moment tout en allant appuyer sur le second. C'est bon c'est plus clair maintenant ? Bien.
Blinx était donc censé proposer un gameplay essentiellement basé sur ces histoires de temps. Et avant de mettre la main sur le jeu, on commençait déjà à entrevoir les nombreuses possibilités que cela pouvait engendrer. Problème : Artoon (le studio de développement) semble être complètement passé à côté du sujet en alourdissant au maximum le système de jeu. Pour pouvoir utiliser la moindre fonction, il faut au préalable ramasser un certain nombre de cristaux de temps. Ces cristaux sont de différentes formes et correspondent tous à une fonction bien définie : les lunes sont associées à la pause, les triangles à l'avance rapide, etc. Pour gagner une fonction particulière, Blinx doit alors réunir au moins trois cristaux de la même sorte, hors il ne peut en porter que quatre à la fois. Dès qu'il en ramasse un cinquième, les quatre autres disparaissent et il faut recommencer la collecte. Difficile alors d'obtenir ce que l'on veut et compte tenu de cette règle restrictive, le joueur est fréquemment bloqué, obligé de recommencer plusieurs fois le même niveau parce qu'il aura simplement pris le mauvais cristal.
La progression n'est cependant pas uniquement basée sur le temps. On peut même parfois se débrouiller sans faire appel à notre magnétoscope intégré. C'est d'ailleurs bien plus pratique, ça évite d'avoir à faire la chasse aux cristaux. On se demande alors ce qui différencie Blinx d'un autre jeu de plate-forme. On y retrouve les mêmes phases de sauts millimétrés ainsi que d'autres éléments déjà vu ailleurs. Notre chat est par exemple équipé d'un aspirateur et pour se battre, il faut qu'il aspire les éléments du décor pour ensuite les balancer à la figure de ses assaillants. Ca ne vous rappelle pas un célèbre plombier en salopette verte sur GameCube ? Moi oui, et c'est un peu ça le problème. Au lieu de se concentrer à fond sur sa grande originalité, à savoir l'aspect temporel de l'histoire, Blinx se laisse trop tenter par la facilité pour au final ressembler à un jeu de plate-forme tout à fait classique. Ca a beau être bien fait et plutôt maniable, on s'ennuie franchement pendant les parties. Les mécanismes sont lourds, toujours les mêmes et au fil de la progression, le titre sombre dans une routine trop lassante pour être appréciée. Comme je vous le disais, Blinx est donc une grosse déception pour tous les amateurs de plate-forme sur Xbox qui devront alors encore attendre avant de trouver leur messie sur la console de Microsoft.
- Graphismes16/20
Le jeu est très joli avec des décors toujours très colorés. Les personnages, dont le look plutôt spécial ne fera peut-être pas l'unanimité, sont servis par des animations de qualité. On en note pas de grosse baisses de frame rate et les fonctions du magnétoscope donnent lieu a de beaux effets spéciaux.
- Jouabilité16/20
La simplicité de la prise en main permet de diriger Blinx très facilement. La caméra est assez bien gérée même s'il faut fréquemment la repositionner manuellement.
- Durée de vie14/20
Le parcours est constitué de 32 niveaux qui renferment tous plusieurs secrets à découvrir. Cependant, les phases de jeu finissent vite par se ressembler et le manque d'idées d'Artoon à se faire ressentir, on termine donc le jeu assez rapidement.
- Bande son13/20
Les quelques voix de la séquence d'ouverture sont dans un langage imaginaire, difficile de se prononcer sur la justesse de l'intonation ! Les musiques sont quant à elles très niaises et parfois à la limite du supportables.
- Scénario12/20
L'histoire de Blinx avait tout pour plaire mais le coup de la princesse kidnappée déjà vue mille fois vient un peu gâcher l'ensemble.
L'idée de manipuler le temps est vraiment chouette mais elle n'est pas suffisamment bien exploitée dans ce titre. On fait bien souvent la même chose sans vraiment s'amuser. Malgré les performances techniques du jeu, Blinx ne remplit donc pas son contrat. Vraiment dommage.