Alors qu'un troisième volet cinématographique est en actuellement en gestation, Infogrames vient de mettre la main sur la licence Terminator. Les fans devaient attendre ça avec impatience mais qu'ils ne se réjouissent pas trop vite, la dure loi des licences va encore frapper : grand nom, petit jeu mais grosses ventes.
C'est contre toute attente que Paradygm nous livre avec Terminator, non pas un FPS mais un jeu d'action à la troisième personne. Et le moins que l'on puisse en dire, c'est qu'il est particulièrement mauvais. Pour ce qui est du rapport avec le film, The Dawn of Fate se déroule quelques années avant l'envoi de Kile, l'homme chargé de protéger Sarah Connor. Vous prendrez donc part, à travers divers personnages dont ce cher Kile totalement méconnaissable, à la tentative d'anéantissement des plans de Skynet, visant à tuer John Connor dans l'oeuf, si je puis dire. L'occasion de vous balader dans le monde ravagé des Terminators et de découvrir quelques modèles inconnus.
Ahlala ! Ce que ça aurait pu être bien d'aller dessouder du Terminator... Si seulement on nous avait offert un bon gameplay. En l'occurrence c'est raté. La chose se présente donc sous la forme d'un jeu d'action mais avec le design d'un jeu d'aventure, ou d'un Resident Evil même. Les caméras sont donc gérées automatiquement et les angles de vues changent constamment et surtout n'importe comment en fonction de vos déplacements. Alors c'est très bien dans un jeu où l'action n'est pas furibonde, mais ici, c'est ignoble. Vous faites un pas de trop et hop, changement radical de la caméra, accompagné, bien sûr, d'une modification des axes directionnels. Le cas pathologique nommé Resident Evil dont le premier symptôme est de se retrouver subitement en train de faire des pas de côté alors qu'on voulait aller tout droit, ou pire, de faire demi-tour 6 fois de suite. On s'y fait dans Resident mais dans Terminator c'est extrêmement perturbant vu la vitesse de déplacement plus élevée (aussi bien la vôtre que celle des types en face). Ajoutez-y le fait que les angles sont systématiquement mal choisis et que par conséquent, une fois sur deux on locke des cibles qu'on ne voit pas, et vous aurez une idée de la finesse de la bête.
Car en effet, il est possible de locker les cibles mais on avait rarement vu un système aussi mal géré. Et d'un, cela transforme le jeu en véritable tir au pigeon bourrin au possible mais absolument pas drôle. Pourquoi ? Parce que lorsque vous êtes face à un grand nombre d'adversaires, il vous suffit de tirer en continu et de laisser faire. Stimulant. Et petit deux, n'espérez pas ajouter de la finesse en choisissant vous-même vos cibles, c'est presque infaisable. A croire que votre arme a sa volonté propre et qu'il lui arrive de bouder et de refuser de se bloquer sur l'ennemi voulu, en général, le plus dangereux. Il vous restera une vue à la première personne uniquement destinée au tir mais qui ne sauve pas la mise.
Et sinon, on fait quoi dans The Terminator : The Dawn of Fate ? On vide des salles. Enfin, il y a des objectifs du genre escorter une endive pour qu'elle place des explosifs. Mais en gros votre but c'est de vider des salles pour passer à la suivante, sachant bien sûr que les cyborgs affluent en masse par tous les orifices, quand ils n'apparaissent pas simplement comme des pop-up publicitaires. De temps à autres on résout une énigme pour avoir l'air plus cérébral et voilà. Une fois encore, stimulant. Pour vous résumer les faits, ce Terminator n'est qu'une suite mortellement ennuyeuse de séance de shoot ou aucune adresse n'est exigée, seulement beaucoup de patience. Ce qui est le plus amusant c'est finalement de collecter les bonus qui traînent, notamment les items Skynet Tech qui vous permettront d'améliorer vos compétences, du genre porter plus de munitions ou disposer d'un effet plus conséquent des médikits et MouAahaaha mmh mmh, pardon j'ai baillé.
Ouais, enfin bon, c'est pas génial quoi. Est-ce que c'est beau au moins ? Côté décors, c'est pas mal, le design du monde de John Connor est bien rendu et les graphismes sont un plus fins dans cette version Xbox. On ne peut pas parler d'un chagment flagrant mais c'est un peu mieux que sur PS2. Par contre, ce qui ne change pas, c'est l'animation qui est à vomir. Aussi bien pour les héros que pour les autres personnages. Je veux bien admettre qu'un cyborg n'ait pas la grâce et l'aisance d'un rat de d'opéra mais tout de même, bonjour le GI-Joe-like. Restent les effets, qui se montrent plaisants sur les explosions mais totalement anecdotiques sur les tirs. La bande-son laisse perplexe. D'un côté nous avons les effets sonores du film, ce qui est toujours appréciable mais d'un autre des musiques sympa mais assez répétitives. Heureusement, le thème principal est présent dans l'intro. Tatam tam tatam...
En bref, The Terminator : The Dawn of Fate n'est certainement pas le jeu que les fans attendaient, loin s'en faut. Ennuyeux et répétitif, le titre ne séduira pas grand monde en dehors des fans ultimes du film qui meurent d'envie de savoir quelles infos ils pourront glaner sur les évènements qui ont précédés le film. Je peux vous le dire, Connor échoue, le Terminator remonte bien le temps, et Kile est bien le père de John.
- Graphismes13/20
Le design est là, c'est indéniable, mais la réalisation peine à nous époustoufler et techniuqment il n'y a pas de quoi s'ésbaudir. Les textures sont soignées et variées mais pas cuisinées aux petits oignons. L'animation des perso est exécrable.
- Jouabilité8/20
Ah ! Ah ! Vous appelez ça un gameplay ? La moitié du temps on peu jouer avec une seul main. Il n'y a rien d'autre à faire que de tirer à tout va d'une salle à une autre, de poser un pain de plastique et d'activer un interrupteur toutes les heures. Et en plus la maniabilité est mauvaise.
- Durée de vie8/20
Oui, les niveaux sont longs. Non, on n'a plus envie de continuer à jouer après le troisième level.
- Bande son13/20
Les effets sortent tout droit du film. Les musiques rythment bien l'action mais sont un peu trop répétitives.
- Scénario12/20
Une petite promenade dans un monde que beaucoup de fans ont envie de découvrir (ou de redécouvrir), cela fera plaisirs à certains. Pour ce qui d'élever l'intensité dramatique du jeu par contre...
Ce sont les fans qui vont être déçus. C'est triste mais il vaut encore mieux ressortir l'antique Future Shock que d'investir dans ce titre ennuyeux au possible. A ce stade, ce n'est même plus bourrin, c'est fade et sans intérêt. Enfin, si vraiment l'ambiance vous manque..