Avec les nombreux screenshots dont nous a régulièrement abreuvé Ubi Soft, Deathrow commençait à titiller notre curiosité. Même si ce jeu de sport futuriste et violent ne semble pas vraiment original et qu'il sent le Speedball à plein nez, on s'était dit qu'avec la puissance de la machine, on pouvait obtenir quelque chose de bien sympa. Ca, c'est que nous pensions avant de voir le titre en action...
Dans le futur, le sport tiendra toujours une place importante dans la vie des gens. Les retransmissions de matches à la télé rassembleront toujours autant de peuple devant les écrans. Dans le futur, plus personne ne vibrera pour le foot mais chacun aura les yeux tournés vers le Blitz, le nouveau sport à la mode. Les règles sont simples : tout est permis. Deux équipes de quatre brutes se chamaillent un anneau métallique (ou si vous préférez une sorte de frisbee) et doivent inscrire des buts avec. Le reste n'est que violence. Et vas-y que je te cogne pour te chiper l'anneau, et vas-y que je te frappe même si tu n'as pas l'anneau ! C'est aussi simple que ça. Il n'y a rien à comprendre, ce qui, en toute logique, aurait dû faire de Deathrow un bon défouloir, surtout si on considère la chose en multijoueur.
Mais voilà, c'était sans compter les gros problèmes d'ergonomie dont souffre le titre. Le plus agaçant d'entre eux reste sans conteste la confusion de l'action. En raison d'une caméra jamais placée au bon endroit, on ne parvient pas à suivre les séquences de jeu et les buts s'enchaînent sans que l'on puisse intervenir. Contrairement aux jeux de sports traditionnels, la caméra de Deathrow ne s'intéresse pas à l'anneau mais se concentre sur le joueur que vous incarnez. C'est-à-dire que l'action peut se passer à l'autre bout du terrain sans vous inviter à y prendre part. Ah si, pardon, il est possible de changer de joueur en cours de jeu, mais vu que l'on n'hérite pas forcément de celui près de l'action, le match devient encore plus chaotique qu'il ne l'était déjà et l'on préfère finalement se coltiner le même perso jusqu'à la fin.
On a aussi beaucoup de mal à distinguer le frisbee qui, il faut bien l'avouer, a un certain don pour passer directement sous notre nez sans se faire remarquer. Un coup il est à droite, la demi-seconde qui suit il se promène à gauche. Il a beau être constamment indiqué par une flèche à l'écran et on a beau de notre côté posséder une touche pour se tourner instantanément vers lui, on ne le repère que trop difficilement. Ces soucis de maniabilité ont le don de gâcher les premiers instants de jeu. Déjà que le gameplay est assez limité en soi, si en plus on doit batailler avec la jouabilité, ça risque de ne pas le faire comme on dit chez les gens qui ne le font pas.
Sur le terrain, les possibilités ne sont pas très nombreuses malgré l'ajout de quelques combos assez traîtres comme des prises par derrière ou des coups de latte bien puissantes. Plusieurs équipes sont disponibles (18 en tout) et chacune a bien entendu ses particularités aussi bien physiques que techniques. La motivation première sera de les débloquer toutes pour en profiter en multijoueur. En multi justement, on est également très déçu par les caméras. Au lieu de présenter une vue d'ensemble du terrain ou du moins de l'action, on est obligé de se farcir un écran splitté moche comme tout, et particulièrement injouable. En définitive, que ce soit dans un mode ou dans l'autre, on est toujours handicapé par cette fichue jouabilité qui ne convient jamais.
On peut bien se consoler en profitant de la bonne réalisation du titre mais ça ne suffit pas à relancer l'intérêt qui s'épuise après seulement deux, trois matches. Le mode conquête qui propose de conduire son équipe jusqu'à la gloire ne parvient pas non plus à retenir notre attention bien longtemps. Finalement, on abandonne donc ce titre sans avoir pu s'amuser un seul instant. Dommage.
- Graphismes15/20
Deathrow profite de graphismes plutôt réussis qui laissent apparaître un futur violent et assez chaotique. La bonne modélisation des joueurs est des arènes et accompagné de jolis effets de transparences et de lumière.
- Jouabilité7/20
Voilà le gros défaut du jeu. Impossible de se faire à cette caméra qui ne suit pas l'anneau mais le joueur. Même en vue à la troisième personne, on galère à faire quoi que ce soit.
- Durée de vie14/20
Un mode multijoueur et pas mal d'équipes et d'arènes supplémentaires à débloquer assurent à Deathrow une durée de vie plus que raisonnable. La question est de savoir combien de temps tiendrez-vous pad en mains, sans vous énerver contre la caméra.
- Bande son13/20
Les musiques se font assez discrètes pour laisser les joueurs s'exprimer librement. C'est un festival d'insultes et de menaces (en anglais).
- Scénario/
Encore l'exemple d'un jeu qui se voit handicapé par sa jouabilité catastrophique et ce malgré une réalisation tout à fait convaincante. L'intérêt est certes limité, mais avec une maniabilité plus aboutie on aurait au moins pu se défouler. Ce n'est pas le cas et Deathrow ne remplit donc pas son rôle.