Quel est l'animal le plus agressif au monde ? Le ver de terre, bien sûr. S'il n'a pas encore été épinglé par les associations de lutte-contre-la-violence-dans-les-jeux-vidéo, c'est sans doute grâce à son graphisme pour le moins mignon et à son ambiance conviviale et rigolote. Car c'est un fait, les guerres de vers de terre font rire...
Surtout quand ceux-ci disposent de 57 armes loufoques, mais cependant bien connues des aficionados de ce jeu sur PC, ou autres supports de salon. Car n'espérez pas un grand renouveau de l'arsenal dans ce nouvel opus. Cependant, les précédents Worms n'ayant pas été adaptés sur GBA, on peut considérer Worms World Party comme une nouveauté.
Une nouveauté, sur Gameboy, certes, mais l'épisode reste assez semblable à sa mouture sur PC,Playstation et autres, épisode lui-même semblable à ses prédécesseurs comme Worms 1, 2, Armageddon... Rien de vraiment novateur, les paysages sont toujours en 2D etc. En fait, la fameuse Team 17 nous propose un best-of Worms. Tout est rodé : 57 armes bizarroïdes, comme le mouton explosif, 17 décors, 8 missions différentes en mode solo... On observera toutefois sur la version GBA un léger décalage entre l'action et son effet (parfois seulement, comme avec le « poing enflammé »). Les graphismes sont similaires aux graphismes PC. Toujours aussi colorés (dans les limites de la GBA), ils vous replongent dans l'ambiance cartoon, tout comme les voix très déjantées. Car on le sait très peu, mais le ver est un animal volubile. Il a certes une voix un brin ridicule, mais il parle. Le ver est aussi un animal fier : il préfèrera se suicider plutôt que de mourir sous les assauts de l'ennemi.
Worms reste un jeu de ballistique au tour par tour, qui manque en tant que tel cruellement de rythme. Alors pourquoi un tel engouement pour les précédentes éditions du jeu, jeu devenu une véritable institution? Et bien tout tient en ce mot : multijoueur. Car si Worms propose un mode solo, avec missions et tout le toutim, c'est au multijoueur que l'on pense. Surtout que pour un gameplay au poil, tout est paramétrable : armes, décors, temps du tour etc.
Alors, ce multijoueur ? Et bien, je vous le dis tout de suite, c'est une grosse déception. On ne peut pas jouer par Link ! Si vous voulez jouer à plusieurs, il vous faudra faire tourner la Gameboy. Et franchement, voilà qui casse bien le rythme et qui fait perdre quasi tout son charme au jeu. Voir son adversaire, n'ayant pas tenu compte du vent, se faire abattre par son propre missile est l'une des grandes joies du multijoueur. Car lorsqu'on joue contre l'ordinateur, il est toujours d'une précision diabolique. Evidemment il n'y a rien de difficile là-dedans pour un ordinateur, et ça a tendance à devenir lassant lorsque l'on sait pertinemment qu'on va recevoir une grenade en pleine poire et que l'on est totalement impuissant. Contre un adversaire humain, on peut toujours attendre une erreur. Et bien cette erreur vous ne la verrez pas, puisque vous devrez vite vite faire passer la Gameboy à votre voisin. De plus, vous devrez supporter de jouer avec 3 personnes ou plus aglutinées derrière vous. Vous n'aimez pas qu'on lise par-dessus votre épaule ? Et bien vous détesterez l'expérience du mulijoueur de Worms Wold Party. Vraiment, le fait de n'avoir pas implémenté un mode multi par Link est non seulement une grossière erreur de l'éditeur, mais aussi une énorme déception pour le joueur. Rappelons que Worms est un jeu convivial dans l'âme. Jouer à Worms en solo, c'est un peu comme passer Noël tout seul chez soi, un verre d'eau du robinet à la main et une tranche de jambon avec un oeuf dur dans l'assiette. Le tout à la bougie. Alors bien sûr il y a un multijoueur, mais il est vraiment très peu pratique et jouer contre l'ordinateur n'est pas aussi jouissif que jouer contre des amis. On ne peut pas non plus créer ses propres noms d'équipe, et c'est dommage car c'est un de ces petits plaisirs de la vie tel que de voir sur l'écran « Chef Chaudard a battu Zinedine Zidane », qui participent d'une ambiance.
Bref, Worms World Party est un petit jeu sympa, mais qui sans un vrai mode multijoueurs, perd énormément de son attrait. Disons en tout cas qu'il déçoit.
- Graphismes14/20
Pas de surprises, ni bonnes, ni mauvaises. Les décors sont moins évolués que sur la version PC, mais on est dans l'ambiance Worms.
- Jouabilité13/20
C'est du Worms. Rien de plus, rien de moins. On notera tout de même sur la version GBA quelques décalages dans les effets. Exemple : lorsque vous utilisez le Poing enflammé, votre adversaire commence à valdinguer avant même que vous ayez déclenché toute la fureur de votre attaque.
- Durée de vie11/20
Grâce au mode multijoueur, les précédents Worms avaient une durée de vie potentiellement illimitée. Mais avec le côté fort peu pratique de ce mode sur GBA, je doute fort que vous passiez vos soirées sur ce Worms là. Il ne vous restera que le mode solo. Mais est-ce bien l'intérêt de Worms ?
- Bande son14/20
Les musiques sonnent un peu Commodore 64, mais les exclamations de nos chers petits vers sont au rendez-vous.
- Scénario/
On n'est jamais aussi déçu que par ce dont on attendait beaucoup. Soyons clair, on attendait Worms pour sa formidable convivialité en mode multi, qui aurait pu être géant sur Gameboy, et on se retrouve quasiment avec un jeu solo. Et très franchement, jouer à Worms en solo, c'est comme passer le réveillon seul, sans électricité, en mangeant des endives à l'eau, avec une petite coupe de Villageoise à la main. Très franchement (encore une fois) si vous comptiez passer de longues et intenses heures avec vos camarades sur ce Worms, vous allez être déçu, car sachez que la visibilité sur la GBA n'est pas celle d'un écran de PC ou de télévision, et que vous risquez fort d'attendre votre tour en aveugle. A moins que vous ne désiriez vous entraîner en cachette pour briller en société sur la version PC. Cependant le mode solo est bien réalisé, et si jouer contre seul à Worms contre l'ordinateur ne vous dérange pas plus que ça...