L'un des plus vieux héros des jeux vidéos revient sur la dernière petite console de chez Nintendo. Frogger quitte l'arcade pour venir nous retrouver dans un jeu de plates-formes pur sang. Aidez Frogger à devenir un prince.
Bienvenue dans un monde où tout vous est hostile. Vous êtes dans un jeu de plates-formes. Et la petite grenouille Frogger aussi. Oui, vous avez bien entendu, finis les jeux d'arcade. Son but, en tant que héros-de-jeu-de-plates-formes, est de retrouver une princesse, pour qu'elle le transforme en prince. Abasourdis par une telle originalité, nous écrasons une larme nostalgique. Plus de princesses à sauver ? Ne vous inquiétez pas, il y en aura quand même. Et oui, car un jeu de plates-formes est comme une incantation : il faut en respecter les règles à la lettre.
Le nom du batracien ne vous est certainement pas inconnu, puisqu'il fait partie des dinosaures du jeu vidéo. Le plus vieux héros de Konami a débuté ses aventures en 1985, en jeu d'arcade. Il revient aujourd'hui, paré de ses plus beaux atours : bermuda rouge/orange, chemisette blanche, par dessus laquelle un petit veston marron vient protéger Frogger du froid. Car la grenouille est un animal à sang froid. De toutes façons, Frogger est une grenouille anthropomorphique, puisqu'il se tient debout, court et danse comme n'importe lequel de nos écoliers. Il ne lui reste plus qu'à rencontrer la princesse en question pour achever sa transformation. Lorsqu'il sera prince, il interdira les cuisses de grenouilles, mais pour l'heure, il doit d'abord traverser 16 niveaux, dans 4 mondes différents. Les sauvegardes sont automatiques et s'effectuent en des points déterminés du jeu.
Le principe de Frogger Advance : The Great Quest ne change ni du principe de base du jeu de plates-formes, ni du principe de Frogger en général. Il vous faudra ramasser le maximum de pièces et autres bonus. Cependant, Frogger obtiendra de nouveaux « pouvoirs » au fur à mesure de sa progression : double-saut, grosse langue pour briser les obstacles, etc. Ainsi le personnage évolue au fil de sa quête. Cette dernière est très linéaire. Tout comme l'est la progression. Vous aurez cependant la possibilité de traverser le tableau de plusieurs manières différentes, sur terre, sous l'eau, ou dans l'air : sur terre, vos ennemis seront des chats, des loups-garous, des paysans.... Sous l'eau, vous devrez faire face à des poissons, gros, petits, ou des épines. Et dans l'air, vous serez harcelé par des guêpes. Ne craignez pas de vous perdre : des pièces jaunes jalonnent le parcours de la route principale. Donc, à moins de vouloir des bonus, il vous suffira de collecter ces pièces. La progression est facile, trop facile même. Les ennemis ne sont guères agressifs et vous pourrez les éliminer en un coup de langue ou deux. Vous aurez aussi un lance-pierres, qui vous permettra d'immobiliser vos enemis. Au deuxième niveau, les pierres deviennent magiques, et les ennemis seront gelés suffisamment longtemps pour que vous puissiez vous en servir de repose-pieds. Les boss ne sont pas non plus très difficiles à battre, et ne sont pas nombreux. Ce qui nous amène au gros défaut du jeu : sa durée de vie. Il ne vous faudra en effet pas plus de quelques heures pour boucler the Great Quest. Proportionellement à la durée de vie d'une grenouille, ce n'est pas mal, mais il se trouve que la Gameboy Advance n'est pas encore arrivée chez nos amis batraciens. Mais peut-être qu'un jeune public ne sera pas rebuté par ces considérations.
Les bons points du jeux sont sans conteste les graphismes et le son. Les graphismes sont beaux et colorés, bucoliques, même. Frogger est très finement détaillé. Quant à l'animation, les mouvements sont fluides et rapides. Essayez aussi de faire patienter Frogger quelques instants, et il vous fera un figure de karaté, vous dira bonjour, s'étirera, éternuera, etc. L'humour est donc présent lui aussi, et l'est déjà dans la modélisation de Frogger qui, sourire béat aux, euh... lèvres, et regard vide sautillera jusqu'à la fin du tableau. Au niveau du son, on entend les exclamations du personnage, ce qui est bien rare sur GBA. La musique est acceptable ; c'est à dire qu'on n'a pas envie de la couper et de couper la tête aux « musiciens » responsables. Frogger Advance : The Great Quest n'est peut-être pas LE jeu de plates-formes, mais ses graphismes et son ambiance bonne enfant, sont somme toute assez attrayants. Ce soft est toutefois destiné à un jeune public, en raison de sa faible durée de vie.
- Graphismes16/20
C'est clairement le point fort du jeu. C'est beau et tout est finement détaillé, que ce soit les décors du jeu ou Frogger lui-même. Ce n'est pas sans rappeler un certain Donkey Kong Country sur Super Nintendo.
- Jouabilité14/20
Les commandes répondent bien, le personnage est facile à diriger. Les ennemis sont faciles, aussi, à éliminer, y compris les boss. Vous accéderez aux parties sauvegardées par mot de passe (que vous obtiendrez à chaque borne de sauvegarde), lequel est toujours un peu contraignant à entrer sans clavier. De plus, il vous faudra écrire ce mot de passe quelque part.
- Durée de vie7/20
N'espérez pas passer plus de quelques heures en compagnie de Frogger pour l'aider à se transformer en prince. Pour une Great Quest (grande quête, en français) c'est un peu juste, surtout que le jeu est très loin d'être difficile.16 niveaux, 4 mondes, ça fait à peu près du 1 heure par monde, et du ¼ par niveau (plutôt 10 minutes, en y réfléchissant bien).
- Bande son15/20
On a le droit aux exclamations de Frogger, ce qui ajoute une pincée de fun au jeu. Si les musiques ne sont pas transcendantes, elles ne sont pas non plus irritantes. On se demande quand même parfois la pertinence du choix de certaines musiques : le premier niveau se déroule en compagnie d'une sorte de musique Irlandaise.
- Scénario10/20
L'originalité exceptionnelle du scénario risque de faire le bonheur de votre psychologue, puisque votre but n'est PAS de sauver une princesse, mais de lui demander de l'aide pour vous transformer en prince. Frogger refuserait-il son moi profond ? Quelles en sont les raisons ? Trop grand mépris de la société à l'égard des grenouilles, manque inné de personnalité, exploitation intensive du batracien par la famille Konami...? Nul ne le sait, mais Frogger s'habille déjà en petit garçon.
Un jeu qui, malgré un graphisme abouti et d'une finesse rare, une bande son, surtout au niveau des bruitages, réussie, ne saurait être considéré comme un jeu indispensable dans votre ludothèque, en raison de sa durée de vie proche du ridicule. Ce produit s'adresse plutôt aux enfants qui auraient du mal à terminer d'autres jeux de plates-formes plus difficiles. En ce cas, et en ce cas seulement, Frogger Advance : The Great Quest constitue un bon choix.