Y a-t-il une vie après Mario Kart? C'est à cet épineux problème que s'attaque Empire Interactive, qui coédite le jeu avec le français LSP, en lançant sur GBA Fourmiz Extreme Racing. Fourmiz vous propose 6 bolides qui vous permettront d'atteindre les 0,5 km/h pleine bourre. Ca vous tente ? Mais face à un prédecesseur tel que le jeu de Nintendo, la question est : Z remplacera-t-il Mario, Bala remplacera-t-elle Peach ou Weaver, Bowser? C'est bien en ces termes que se pose le problème, puisque le jeu s'annonce comme une (énième) copie du maître.
Plongeons-nous dans l'histoire : une course est organisée pour prouver qu'il existe un monde meilleur : Insectopia. Cette course se déroulera pendant les quatre saisons, printemps, été, automne, hiver, à laquelle prendront part Z, Princesse Bala, Weaver, Azteca, le général Mandibule et Cutter. Au départ vous n'aurez accès qu'aux deux premiers protagonistes, et vous devrez débloquer les autres, en gagnant les courses. Au cours des 8 courses disponibles, vous pourrez collecter des bonus, sous la forme de cornes d'abondance vertes. Ces bonus vous donneront le droit, suivant la quantité que vous aurez collectée, de choisir un ou plusieurs power-up pour la course suivante (chaque power-up coûte un certain nombre de ces cornes d'abondance). Ces power-up sont bien sûr aussi disposés sur le circuit ; le casque protecteur vous permet de traverser les obstacles, la mine de chewing-gum, d'engluer vos adversaires, le turbo... de turbiner etc. Il y a aussi le taxi guêpe, qui vous permet d'être transporté par une cousine de Maya à un autre point du circuit.
Les véhicules, quant à eux, subissent quelques transformations suivant le terrain : vous adopterez des roues tout-terrain en extérieur, et votre véhicule se changera en overcraft lors des sorties « en mer ». Vous ne le saviez peut-être pas, mais l'insecte est un animal plutôt doué niveau conduite. Nos 6 amis chevaucheront aussi leur Jet-ski de parade pendant la période hivernale. Fourmiz Extreme Racing se rapproche donc d'un Diddy Kong Racing, de par la diversité des véhicules disponibles, pour ceux qui auraient joué à ce titre sur N64. Prévu à l'origine pour Gamboy Color, Fourmiz Extreme Racing gagne en qualité graphique en passant à la GBA. C'est beau, c'est coloré, les sprites sont gros et bien animés. En outre, les décors sont animés : lumières qui clignotent, herbes qui bougent etc. Le fameux mode 7 fait encore des merveilles. L'univers Fourmiz est bien retranscrit. Ainsi, vous pourrez vous faire applatir par des pommes, des gouttes d'eau, ou des pièces de monnaie. Vous croiserez aussi quelques scarabées et consorts. « Chérie, j'ai rétréci les gosses », voilà. Mais avec des insectes, ça s'appelle Fourmiz.
Passons maintenant à la rubrique « regrets », puisque toutes les phrases commenceront par : on regrettera. On regrettera, donc, l'impossibilité de faire des sauts et autres glissades, vous savez, pour prendre le virage bien bien à la corde. En même temps, il n'y a pas vraiment besoin de savoir maîtriser la technique du virage serré, puisque l'on peut conduire hors des limites du circuit. On regrettera aussi l'absence de « voix » digitalisées, personnalisant les insectes. On regrettera de ne pouvoir jouer à plus de deux, on regrettera aussi le battle mode, puisque, si l'on peut affronter un adversaire humain, cela se limitera à une course commune. On regrettera tout simplement Mario Kart. Car si le jeu d'Empire Interactive et de LSP bénéficie d'une réalisation honnête, il lui manque toutefois ce je ne sais quoi qui fait de Mario Kart l'un des jeux phare dans la culture vidéo-ludique. Ou plutôt si, je sais quoi ; il manque à Fourmiz une pincée de fun, un zest de folie, bien que le jeu ne soit dépouvu ni de l'un ni de l'autre, en bref une ambiance. Fourmiz Extreme Racing ne vous rendra pas accro, à moins d'être un inconditionnel du film, ou un ami des bêtes, mais il conviendra parfaitement bien aux plus jeunes. Fourmiz n'est pas non plus une catastrophe, comparé à certaines autres (très pâles) copies du plombier Karteur sur GBA.
- Graphismes16/20
C'est très beau. C'est coloré, les décors sont animés. Du côté des graphismes, rien à dire, Fourmiz Extreme Racing est une réussite. Les circuits fourmillent de détails (oui je sais, c'est facile)... mais je vous laisse la joie de le découvrir par vous-même.
- Jouabilité15/20
On n'est pas tout à fait chez Nintendo, mais on s'en rapproche. On regrettera toutefois l'impossibilité de faire des sauts et autres glissades pour serrer ses virages à la Prost. Les karts répondent plutôt bien cependant.
- Durée de vie13/20
Le fait de devoir débloquer des personnages plus performants accroît considérablement la durée de vie du jeu, puisque vous devrez recommencer plusieurs fois les courses avant d'y parvenir. La difficulté est réglable. Par contre le mode multijoueurs, ne proposant pas de battle mode, semble un peu léger. D'autant qu'on ne peut connecter que deux Gameboy entre elles.
- Bande son13/20
Des musiques sympa et entraînantes, qui peuvent toutefois paraître un peu aiguës. A noter cependant l'absence de « voix » des personnages.
- Scénario/
Un petit jeu bien réalisé, qui, sans devenir la référence du genre, ne vous fera probablement pas regretter l'argent que vous aurez dépensé pour l'acheter. Fourmiz Extreme Racing est en tout cas un Mario Kart-like plus qu'honnête, qui enchantera sûrement les fans du film.