Vous pensez que les prisonniers se la coulent douce dans leurs enclos barbelés bien aux chaud dans leurs baraquements ? C'est faux ! En réalité ils passent leurs journées à tenter de trouver un moyen de s'évader. Si vous pensez pouvoir les aider, Prisoner Of War est le jeu qu'il vous faut.
Si les jeux basés sur la seconde guerre mondiale nous ont habitués à découvrir l'horreur des combats et la violence des affrontements, Prisoner Of War décide pour sa part de se focaliser sur l'aspect plus « paisible » des camps de prisonniers où se retrouvaient tous les soldats tombés aux mains de l'ennemi. Vous incarnez ici Lewis Stone, un aviateur américain forcé de prendre pied à terre dans un stalag allemand à la suite d'une mission ayant mal tourné. Sans même avoir goûté au charmant style de vie que lui réservent les gardes nazis, Lewis décide de se faire la malle et c'est là où vous intervenez. Vous devez diriger l'aviateur et l'aider à déjouer tous les pièges qui le séparent de la liberté. Ce ne sera bien sûr pas une balade de santé car là où beaucoup de titres vous auraient mis une mitraillette entre les mains, POW ne donne à Lewis qu'une certaine habileté à la discrétion pour qu'il s'en sorte. Autrement dit, POW est un pur jeu de furtivité où vous devrez sans cesse vous faire le plus petit possible pour ne pas attirer l'attention sur vous.
Le gameplay repose ainsi sur la discrétion. Lewis peut escalader les murs, se plaquer contre eux, les cogner pour attirer l'attention, se cacher sous les baraquements, sous les lits ou dans les hautes herbes, s'accroupir, se déguiser, regarder par les trous de serrures, etc. On retrouve pas mal d'éléments empruntés aux autres titres du genre comme le radar et les cônes de perception issus directement de Metal Gear Solid. Force est de constater que ça fonctionne assez bien même si les gardes qui vous entourent sont assez défavorisés intellectuellement et ne vous repèrent pas systématiquement lorsque vous passez à côté d'eux.
Si la plupart du temps, il faudra vous faire oublier des matons allemands, vous devrez également leur montrer que vous êtes un prisonnier comme les autres. La journée est en effet rythmée de telle sorte que les détenus enchaînent inlassablement le planning que leur réservent les gardes chaque jour. Si vous n'êtes pas forcé d'assister à toutes les activités prévues (déjeuners, exercices...), vous devrez par contre impérativement pointer le bout de votre nez aux deux rassemblements de début et de fin de journée. Vous organisez donc le reste de votre temps comme bon vous semble en fonction de ce que vous devez faire pour atteindre votre but (la liberté).
Le jeu se réparti entre cinq chapitres eux-mêmes divisés en plusieurs objectifs à atteindre. Ca commence assez doucement par une petite escapade à l'infirmerie pour dégoter de quoi négocier avec les autres prisonniers pour finir par des missions beaucoup plus périlleuses où le slalom entre les miradors pourra vous être de grand secours. Les autres prisonniers sont des personnages à part entières qui mènent leur petite vie carcérale sans broncher mais qui sont toujours prêts à vous filer un coup de main en échange d'argent ou d'un peu de nourriture que vous pourrez trouver en fouillant le camp de fond en comble.
Le concept de POW est donc tout à fait intéressant mais par rapport aux deux versions consoles déjà testées (PS2 et Xbox), on est un peu déçu par le résultat sur PC. Tout d'abord, la réalisation n'est pas tellement optimisée pour la machine et on obtient un simple portage avec des textures certes plus fines mais pas vraiment exceptionnelles. On finit tout de même par s'y faire au bout de quelques minutes passées sur le jeu. La maniabilité n'est, elle non plus, pas au top. POW se joue au clavier pour les déplacements et à la souris pour les actions et les caméras. Il faut sans cesse recentrer la caméra qui ne suit pas la direction que prend le héros. Problème, les déplacements de Lewis sont relatifs à la caméra (appuyez sur Haut et il ira vers le fond de l'écran). Cela pose donc des problèmes car il est quasiment impossible de regarder à droite et à gauche tout en se déplaçant. On éprouve aussi quelques difficultés lors des phases où il faut agir rapidement pour ne pas se faire repérer. A part ce point, POW PC reste fidèle à ce que l'on connaissait déjà de lui. Les niveaux sont intéressants (quoique peut-être un peu répétitifs à la longue), le sujet est original et le niveau de difficulté bien dosé. De quoi vous faire passer de bons moments devant votre ordinateur.
- Graphismes14/20
Le design du jeu est assez sobre et abuse de couleurs sombres, ce qui est tout à fait normale vu le contexte. On reste par contre un peu déçu par le moteur 3D assez lent qui alourdit la progression.
- Jouabilité13/20
Le gameplay du titre s'adapte bien mieux à un pad de console. Au clavier et à la souris, c'est plus délicat et on perd souvent les missions à cause de ce problème.
- Durée de vie14/20
La progression est assez répétitive dans son déroulement (on refait souvent les mêmes actions). Par conséquent, on comprend rapidement comment terminer chaque mission, d'où une durée de vie assez faible. On peut cependant jouer de plusieurs manières différentes et trouver de nouveaux moyens pour arriver à ses fins.
- Bande son16/20
POW dispose d'une bonne ambiance sonore. Les prisonniers proviennent de différents pays et chacun fait sonner son propre accent lors des dialogues toujours plein d'humour.
- Scénario16/20
On se prend vite d'affection pour Lewis. Sa persévérance à vouloir s'enfuir à tout prix force l'admiration.
Même si le gameplay de POW convient peut-être mieux au format console, cette version PC pourra séduire de nombreux joueurs. Ses possibilités sont suffisamment grandes pour que l'on puisse trouver plusieurs cheminements à chaque mission.