Après de bien médiocres tentatives (Resident Evil Survivor etc.) Capcom revient à la charge avec le nouveau volet de sa gamme Gun Survivor. S'inspirant cette fois de la série Dino Crisis, l'éditeur profite de l'occasion pour apporter un peu de renouveau au genre et parvient du coup à nous surprendre quelque peu. Mais tout n'est pas rose au pays des dinos.
"En 2009, un accident de transfert temporel dans l'espace-temps entraîne un bouleversement écologique du Crétacé. Dans ces circonstances la naissance de l'humanité est menacée. Pour éviter la catastrophe, le gouvernement américain transfère temporairement les animaux du Crétacé vers un lointain futur [...] . Ils passent finalement à la phase suivante de leur projet, appelé Arche de Noé, qui consiste à renvoyer les animaux à leur époque". Oui mais voilà, tout foire et du coup, alors que vous étiez peinard en train de dégommer des porte-avions en 1943, vous voilà projeté dans une dimension parallèle, 3 millions d'années dans le futur. C'est toujours pareil avec les américains, ils font des bourdes et après quand il faut réparer, ils envoient les autres.
Comme je vous le disais, Capcom semble décidé à renouveler un peu le genre du jeu de tir en nous offrant la possibilité de nous déplacer et non plus de subir un scrolling imposé. Ce qu'il faut comprendre, c'est que DS possède un côté FPS mais qui se joue avec un G-Con 2 (oubliez le pad, c'est même pas la peine d'y penser). C'est donc vous qui devrez vous déplacer au long des niveaux, bien que certains reprennent le principe du scrolling automatique, histoire de se reposer un peu les doigts. En conséquence, la totalité des boutons du pistolet bleu vont être mis à contribution, la croix sert à se déplacer, la crosse à changer d'armes, les flips à strafer, il y même un mode snipe. Il faut un certain temps pour tout se mettre en tête, mais on y arrive assez bien.
Mais si l'intention est louable, nous verrons un peu plus bas qu'elle n'est pas exempte de sérieux défauts. Dino Stalker offre une action assez intense, non seulement les méchantes bêtes pullulent mais en plus il faut bouger, éviter de se perdre dans un cul- de-sac, même si les niveaux ne sont pas immenses, et arriver au checkpoint en temps limité. Je vous jure que c'est très éprouvant. Et c'est là qu'on se rend compte qu'un G-Con, c'est pas prévu pour servir de pad. Premier point, entre les tirs et les déplacements (croix + flips + gâchette + tir secondaire + bras tendus) on a très vite mal au bras et aux mains, ce qui contraint parfois à s'arrêter si on veut pouvoir continuer à viser correctement. Deuxième problème, la maniabilité n'est pas tout à fait au top. Les déplacements sont vraiment mous et les commandes manquent beaucoup de précision. C'est particulièrement gênant lorsque vous êtes entourés de dinos et que vous envisagez un petit repli stratégique histoire de les avoir en face. Ou pire, lors de certains affrontements contre deux énormes créatures qui se déplacent beaucoup plus vite que vous.
Au niveau de sa réalisation on ne peut pas dire que Dino Stalker nous laisse pantois, au contraire. Le bon point c'est qu'il est possible de jouer en 60Htz, le mauvais point... c'est tout le reste. Bon c'est pas super laid mais y a vraiment pas de quoi s'extasier et on est en droit d'attendre beaucoup mieux sur une PS2. On appréciera tout de même une modélisation et une animation des dinosaures honnêtes. Ah si, j'oubliais un truc bien, c'est qu'a peu près tout ce qui est à l'écran est dégommable, et ce à l'aide d'un arsenal varié, ce qui est toujours amusant. La bande-son est assez sympathique pour peu que l'on soit amateur de cris et autres rugissements en tout genres.
En bref, Dino Stalker partait avec la louable intention d'apporter un peu de changement à un genre ludique que l'on pourrait croire « gelé », mais le résultat est-il convaincant ? Il est vrai que l'on peut faire l'impasse sur la réalisation assez moyenne et admettre que le soft soit tout de même fun, voire accrocheur et qu'il propose un gameplay sympathique et original (bien qu'un brin répétitif) mais il est indéniable que tout cela est fortement entaché par de sérieux problèmes de maniabilité (et de souffrance physique) qui gâchent le plaisir de jeu.
- Graphismes12/20
Les environnements sont variés (du désert à la ville en ruine via la jungle) mais le rendu n'est pas toujours au rendez-vous et la réalisation graphique est assez inégale. Les dinos s'en sortent assez bien point de vue animation.
- Jouabilité10/20
Si le gameplay est original la maniabilité est malheureusement plus que moyenne. Le G-Con n'est pas un pad et si au niveau du tir on ne note aucun problème, les commandes de directions manquent autant d'ergonomie que de précision. De plus les déplacements sont beaucoup, beaucoup trop lents. Sans oublier que faire tout ça avec les bras tendus, c'est musculairement parlant, assez pénible
- Durée de vie12/20
On avance finalement assez vite dans le jeu. Mais surtout, le gameplay malgré ses originalités est tout de même assez répétitif et il n'est pas impossible que certains se lassent. Les plus forcenés devraient en voir le bout sans trop de difficultés.
- Bande son12/20
Peu ou proue de musique en cours de jeu et des thèmes discrets pour les cut scenes. Les effets (armes et cris) sont corrects. Les dialogues par contre, font parfois un peu pitié et fleurent bon l'Actor's Studio
- Scénario11/20
Une histoire, comment dire... amusante. Sans être vraiment original, le scénario a le mérite d'exister, ce qui n'est pas assuré dans un jeu de ce genre.
L'idée de base était sympathique mais Dino Stalker souffre d'une maniabilité bien trop calamiteuse qui gâche une bonne part du plaisir que le titre pourrait nous offrir et amoindri d'autant le capital sympathie que son gameplay original lui avait octroyé. On ne peut que le conseiller aux amoureux du G-Con qui doivent commencer à s'ennuyer. Triste monde.