Fer de lance de Namco dans la catégorie baston, Tekken revient sur PS2 après les débuts plus ou moins controversés de l'édition Tag Tournament. Aujourd'hui, Tekken 4 a tout ce qu'il faut pour réconcilier les inconditionnels de la série et séduire ceux qui n'auraient pas accroché au gameplay de Virtua Fighter 4.
Les amoureux des jeux de combat ont donc une fois de plus rendez-vous sur Playstation 2 pour un nouveau tournoi à mains nues dans les arènes de la série Tekken. Les chefs d'oeuvre du genre commencent d'ailleurs à se bousculer sur la console de Sony, puisqu'après DOA 2, VF4, Bloody Roar 3 et TTT, les amateurs de baston 3D n'ont que l'embarras du choix en attendant l'ouragan Soul Calibur 2 ! Et pour vous mettre l'eau à la bouche, sachez que Namco a tout donné pour rendre son nouveau Tekken totalement incontournable : une avalanche de personnages jouables, des modes de jeu inédits, une réalisation exemplaire, une animation irréprochable grâce à l'option 60 Hz, et plusieurs améliorations sensibles au niveau du gameplay.
Mais commençons par le commencement. Le jeu se déroule plusieurs années après le précédent opus, alors qu'un nouveau tournoi destiné à élire « The king of iron fist » nous amène à renouer avec de vieilles connaissances. Les dix persos proposés au départ ne sont qu'un aperçu du florilège de combattants dissimulés dans le jeu. Au total, ce ne sont pas moins de 23 personnages jouables que vous pourrez découvrir dans Tekken 4 : les gros bras, les beaux gosses stylés, les jeunes filles survoltées, et même les énormes peluches faussement affectueuses que sont Panda et son compère Kuma. Je ne sais si je dois en dresser un listing complet au risque de me faire assaillir par les joueurs anti-spolier, ou bien vous réserver la surprise de découvrir l'ensemble de ces combattants hétéroclites par vous-mêmes. Dans le doute, je me contenterai donc d'évoquer brièvement la présence de quelques personnages qui apportent beaucoup à Tekken 4, par leur charisme ou leur style de combat particulier. Il faudra composer notamment avec les mouvements trompeurs de la capoeriste Christie, les incessantes feintes de Steve, et les postures trompeuses de Yoshimitsu, sans oublier la technique inimitable de Combot, un tas de ferraille pas si inoffensif que ça.
Vous aurez noté la présence de quelques petits nouveaux dans le clan de nos Tekken Fighters, et vous ne manquerez pas d'être surpris par le nouveau look de ces adeptes de la baston. Tous ne plairont pas forcément à tout le monde, mais chacun possède deux designs radicalement différents qui leur confèrent des personnalités parfois carrément distinctes. On découvre les personnages tels qu'on ne les avait jamais vus avant : Kazuya adoptant un style à la Matrix avant d'apparaître camouflé dans son survêtement, Marduk qui abandonne son collant de catcheur pour revenir métamorphosé façon Crocodile Dundee, et surtout ce fameux Paul qui nous fait l'exclue d'une coiffure naturelle anti-gel ! Derrière ces looks de tueurs, c'est un travail de perfectionniste qui transparaît dans la modélisation des personnages, avec des détails qui tuent jusqu'à la capuche de Jin Kazuya qui s'abaisse uniquement lorsqu'il fait une chute. Dommage que la réalisation des environnements de jeu n'ait pas bénéficié du même souci de perfection et d'originalité que pour les personnages, même si l'ensemble de ces arènes restent toujours partiellement destructibles.
Mais le plus appréciable reste sans doute ces quelques changements au niveau du gameplay, qui complètent parfaitement les règles déjà établies dans la série Tekken. Ainsi, s'il est toujours possible de courir pour se projeter sur l'adversaire et le frapper au sol, d'effectuer des chopes ou des combos aériens, le jeu autorise cette fois beaucoup plus de liberté de mouvements. On peut désormais contourner son adversaire pour passer directement de l'autre côté, et effectuer rapidement des pas de côté pour esquiver et s'offrir l'opportunité d'une projection. Plus que jamais, le gameplay typique de Tekken ne fera pas l'unanimité, privilégiant des combinaisons rapides mais pas forcément intuitives, et reposant sur un timing très serré. Il est possible de consulter la Command List à tout moment durant un duel, et même de modifier le niveau de difficulté en plein combat. Tous ces petits détails en font plus que jamais l'héritier d'une série réservée aux inconditionnels du style de combat très particulier de Tekken. Les autres lui préféreront peut-être la technicité d'un VF4 ou l'atmosphère spectaculaire d'un Soul Calibur. Reste que Tekken 4 est un jeu exemplaire et au contenu très riche. En plus des modes Story, Arcade, Time Attack, Survival, et Practice, on peut également s'essayer au Team Battle (combats jusqu'à huit personnages par équipe), Tekken Force (du beat'em all), et aux challenges du mode Training. Cerise sur le gâteau, un mode Theater peut être débloqué pour visionner toutes les séquences d'intro, de fin, écouter les musiques du jeu ou revoir ses propres replays. Tekken 4 n'est donc pas un jeu que l'on boucle trop rapidement. Son esthétique inimitable et ses nombreux challenges en font un soft incontournable pour ceux qui apprécient le gameplay nerveux de la série.
- Graphismes17/20
L'excellente modélisation des personnages contraste un peu avec le manque d'originalité de certaines arènes. On retrouve toujours les interactions possibles avec le décor (fracassement de colonnes, présence du public), et l'animation ne souffre d'aucun reproche grâce à la compatibilité 60 Hz.
- Jouabilité18/20
Un gameplay toujours aussi particulier, qui privilégie la rapidité d'exécution et nécessite un timing très serré. Une liberté de mouvements accrue pour ce nouveau volet, et des nouveaux persos qui renouvellent bien les différents styles de combat.
- Durée de vie17/20
Un nombre conséquent de persos à débloquer, des modes de jeux à la pelle et suffisamment de challenges à relever pour y jouer des heures, même en solo.
- Bande son17/20
Une bande-son qui apporte beaucoup de dynamisme à un jeu qui ne manque déjà pas de punch. Les voix respectent la nationalité des personnages.
- Scénario/
Le mode Story révèle pas mal d'épaisseur en ce qui concerne l'histoire et les motivations des personnages, ce qui est plutôt rare pour un jeu de ce type. On découvre alors des éléments communs à certains personnages, chacun disposant de plusieurs prologues et épilogues que l'on peut revoir dans le mode Theater.
Namco s'efforce de nous donner le meilleur de Tekken dans ce quatrième épisode chargé d'adrénaline et bourré de surprises. Les amateurs du genre se feront un devoir de se le procurer, à moins que le gameplay toujours aussi particulier de la série ne les fasse se tourner vers d'autres concurrents tout aussi prestigieux sur PS2.